11: Le Poudlard Express

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         « - Qu'est-ce que vous faites ici si tôt ? se plaignit le vieux gardien somnolant contre le distributeur de ticket. Il est à peine huit heures du matin. »

Remus baissa la tête timidement, évitant le regard bougon de l'employer, mais il se résigna vite à la relever pour admirer la gare magique qui s'étendait sous ses yeux.

Une majestueuse locomotive écarlate se présentait à lui, crachant son imposante vapeur immaculée. L'engin semblait respirer paisiblement au rythme de sa machinerie complexe et le dôme de verre au-dessus du quai, faisait tomber sur elle une lueur quasi mystique.

Le jeune garçon pouvait lire sur la tête du train un panneau indiquant « Poudlard Express – 11 heures », lui prouvant une fois de plus qu'il était au bon endroit.

Le quai était presque vide en cette belle matinée. Seul quelques employés et machinistes s'affairaient aux dernières préparations, tandis que des elfes de maison étaient occupés à embarquer les premiers chargements. Deux ou trois hiboux volaient près de la verrière, chassant les rares pigeons qui s'étaient mêlés à eux.

Remus accéléra le pas se dirigeant vers le wagon le plus proche. Plus vite il allait se trouver une place, plus vite il se sentirait en sécurité. L'enfant avait beau être arrivé en avance, il ne voulait surtout pas croiser le premier élève venu.

Le jeune loup entra dans le compartiment le plus discret et se hâta de déposer ses bagages dans les filets, au-dessus des sièges rouges, avec une facilité déconcertante. Puis il ferma aussitôt les rideaux aussi abîmés que sa tenue, ne laissant qu'une légère ouverture pour observer l'extérieur.

Remus laissa ses yeux dériver sur le quai, observant les inconnus aller et venir sur le pavé. Il n'arrivait toujours pas à croire qu'il était là, sa nouvelle baguette précieusement rangée dans la poche de sa veste, ressemblant à un vrai sorcier qui allait à l'école comme tout le monde.

Un bruit plaintif le fit sortir de sa rêverie. Il avait complètement oublié Merlin dans son panier. Le pauvre était sûrement sur le point de s'étouffer là-dedans.

S'approchant de la boîte en osier, le garçon prit soin de retirer la ficelle qui était attachée sur cette dernière.

« - Je suis désolé, Merle, murmura le garçon. »

Une fois le panier ouvert, un jeune chat entièrement noir en sortit. L'animal était dans le même état lamentable que son maître. Un de ses yeux jaunes avait l'air d'être fermé pour de bon et une de ses pattes manquait. Pourtant cela n'avait pas l'air de gêner le félin qui adressa à l'enfant un miaulement de protestation avant de sortir au plus vite de son lieu de confinement, bondissant sur le sommet d'un des fauteuils, remettant en ordre sa fourrure sombre d'un coup de toilette.

La présence de son chat le rassurait énormément. Il s'affala donc dans le fauteuil près de la fenêtre, ses pieds touchant à peine le sol, et se laissa bercer au rythme des ronronnements de son compagnon.

La pleine lune allait avoir lieu dans à peine quatre jours et son corps commençait déjà à en faire les frais. De terribles courbatures le rendaient aussi raide qu'un bout de bois et son épaule gauche l'élançaient péniblement, lui envoyant régulièrement des vagues de douleur dans tout son organisme.

Remus ferma alors les yeux, voulant se reposer l'esprit quelques minutes et ignorer son supplice.

Le bruit d'un jet de vapeur le réveilla immédiatement, le faisant sursauter de surprise. Il sentit un poids sur sa tête, mais se rendit vite compte que ce n'était que Merlin qui avait utilisé sa tête comme oreiller.

Le garçon sous le sauleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant