5: Le monstre sous le lit

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TW: blessures, sang

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Cela faisait maintenant deux jours.

Deux jours interminables pendant lesquels Lyall se languissait dans cette petite chambre miteuse où Dumbledore lui avait conseillé d'attendre patiemment, le temps que Remus reprenne ses esprits.

Le fait qu'il veille sur lui à l'infirmerie gênait soi-disant Madame Pomfresh, mais le jeune homme n'en pouvait plus de tourner en rond entre ces quatre murs.

Il regardait alors par la fenêtre avec mélancolie le ciel sombre et garnis d'étoile qui recouvrait Prè-au-lard comme un doux manteau. Les boutiques étaient fermées depuis un moment déjà, et seul quelques rares passants osaient affronter la nuit.

Le sorcier ne savait pas exactement pourquoi il était resté là à observer l'extérieur comme un prisonnier derrière des barreaux. Mais depuis qu'il avait quitté le bureau du directeur, la conversation qu'il avait tenue avec ce dernier tournait en boucle dans sa tête.

Cette volonté soudaine d'adopter l'enfant lui était venue presque inconsciemment, comme si la graine qui avait été plantée dans sa tête dès sa rencontre avec Remus venait de germer d'un seul coup. Il n'avait jamais vraiment eu comme vocation d'être père. Il était encore jeune et même s'il s'était marié il y a peu, il n'avait que très peu discuté de ce sujet avec Hope, sachant qu'il était encore trop tôt pour y penser.

Bien sûr, sa femme était d'accord pour accueillir le petit chez eux. L'auror lui vouait une confiance aveugle et ne lui cachait jamais rien sur ses problèmes. Il lui avait donc semblé normal de lui confier toute l'histoire. La jeune femme avait tellement été touchée par son récit qu'elle avait imposé à Lyall de le ramener immédiatement sous leur toit. À bien y repenser, c'était grâce à elle que le jeune homme avait eu l'idée d'adopter Remus.

Retenant un bâillement, Lyall se décida enfin à retourner dans son lit. Il savait qu'il n'allait pas trouver le sommeil comme toujours mais il devait bien ça à son corps fatigué. Il se traîna alors jusqu'au sommier branlant avant de s'affaler sur son matelas peu confortable puis resta immobile, allongé sur le dos à regarder les moindres fissures du plafond avec l'esprit toujours vagabondant.

Les heures passaient et le sorcier n'avait pas bougé. Pourtant, il pouvait sentir son être tout entier glisser peu à peu dans l'inconscience au rythme irrégulier des craquements de l'auberge, lorsque quelque chose attira son attention.

C'était un bruit sec et répété à la fois ténu et lointain, étouffé par sa fatigue. L'homme fit l'effort de chasser la brume qui avait envahie son esprit pour se concentrer sur ce son inhabituel et presque familier.

Le bruit venait de la fenêtre, plus précisément à l'extérieur, où quelque chose tapait sur la vitre crasseuse avec insistance. Lyall ouvrit alors les yeux et se redressa pour chercher la source de tout ce boucan et quelle n'en fut sa surprise lorsqu'il la vit.

Sur le rebord de la fenêtre se trouvait une petite chouette qui becquetait cette dernière avec hargne. Mais ce qui n'était pas banal avec cet animal, c'était que bien caché sous ses plumes ébouriffées se trouvait un petit parchemin scellé, attaché à sa patte.

Lyall reconnut immédiatement le volatile et sans plus attendre, se rua sur la fenêtre pour lui ouvrir. L'oiseau entra rapidement dans la pièce et se posa sur le dossier de la chaise qui était posée devant le jeune homme pour lui tendre sa patte. L'auror la délesta de l'objet ce qui lui permit de reprendre son envol dans la nuit, maintenant sa mission terminée.

D'une main fébrile, le sorcier ouvrit le parchemin pour y lire le contenu avant de se précipiter jusqu'au portemanteau pour s'habiller et sortir sans demander son reste.

Le garçon sous le sauleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant