III - Prisonnière d'une cage dorée

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Je me trouve dans les bibliothèques du palais, c'est un endroit que Lucius refuse que je visite

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Je me trouve dans les bibliothèques du palais, c'est un endroit que Lucius refuse que je visite. Cependant, je le fais notamment pour feuilleter quelques livres. Je suis curieuse car depuis mon réveil, je n'entends plus le chant des oiseaux. Inconsciemment, je sais que je l'ai déjà entendu mais je ne m'en souviens pas. Dans ces livres, les animaux même les plus petits sont détaillés et cela entraîne mon imagination et pourrait peut-être réveiller en moi des souvenirs.

Je sens cette frustration qui, au fil des jours, n'a fait que grandir. Je suis consciente de mon amnésie mais incapable de la soigner. Ou alors, je n'y parviens pas car je préfère rester dans le déni ? Ou est passée cette partie de moi que je sens perdue ? Je suis morte et cette partie est morte elle aussi, elle n'a simplement pas eu la chance de revenir.

J'entends la porte se fermer derrière moi, je me retourne et plaque le livre contre ma poitrine. La bibliothèque est gigantesque, les étagères surplombent la totalité des murs, on se perdrait comme dans un labyrinthe et pour les livres les plus haut entassés et poussiéreux, il convient de grimper une échelle en bois sur petites roulettes pour les attraper. Au milieu se trouvent quelques fauteuils verdâtres affaissés avec le temps, des petites lanternes et bougies pour s'éclairer le soir et un grand tapis brodé repose juste en dessous du mobilier.

— Je t'ai déjà dit de ne pas venir ici, Laora.

Je regarde Lucius et laisse mes épaules s'affaisser nonchalamment.

— Je le sais... mais comprends-moi, il y a certaines choses dont j'aimerais me souvenir. Les lire me permet de les imaginer et parfois... mon imagination va tellement loin que je crois entendre le piaillement des oiseaux ou un renard qui glapit...

— Tu as tant à découvrir et tu t'attardes sur la nature ?

— Elle est belle...

Je baisse les yeux et serre le livre contre moi.

— Elle était... belle... rectifié-je.

— Les Ténèbres nous ouvrent de nouvelles perspectives.

— Certes... mais parfois je trouve cela fade. Il fait sombre, il pleut régulièrement, les gens meurent tant le soleil leur manque...

— Ils s'habitueront.

Il s'approche de moi et prend le livre que je gardais contre ma poitrine. Il m'adresse un tendre sourire puis le repose sur l'étagère, là où était sa place.

— Ma très chère sœur, j'ai à t'annoncer de bonnes nouvelles.

Nous avançons alors pour quitter la bibliothèque, Lucius referme la porte, tourne la clé dans la serrure et l'enfonce dans la poche de son veston noir. À l'intérieur du palais, Lucius ne porte pas son fidèle manteau aux boutons de bronze.

— Ce soir est un grand jour.

— Quelles en sont les raisons ?

— Toi et moi, ma sœur, nous serons bientôt mariés à quelqu'un.

Invocatrice de l'Ombre T.3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant