Chapitre 5

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Chapitre 5


Les jours passaient et se ressemblaient tous. 

Cela faisait déjà trois mois que nous étions enfermés dans cette vallée. 

D'autres personnes avaient rejoint cette communauté et tout le monde semblait avoir un travail spécifique. J'avais reconnu des cousins éloignés que ce soit du côté de ma mère ou de mon père. Il y avait même la famille d'une collègue à ma mère. 

Je ne savais pas comment ces gens avaient réussi à être convaincus mais nous étions désormais une centaine. 

Le soir, il y avait des barbecues autour du feu de camp et tout le monde riait ensemble. 

J'avais appris que le terrain appartenait à un riche magnat qui était une connaissance de l'ami d'enfance de mon père. Tout le monde avait plus ou moins de lien.

Et moi je m'ennuyais comme un rat mort. 

Il y avait internet, des compétitions de badminton lors des pauses déjeuner et même du travail physique pour construire des bâtiments et sécuriser le seul chemin qui menait d'ici vers un village en bas de la montagne. 

Mais rien de tout ça ne m'intéressait. 

Je me sentais détaché de leur camaraderie et leur joie m'irritait. 

J'avais grossi. 

Bientôt je ne pourrais plus cacher que j'étais enceint et les nausées matinales avaient commencé à me tourmenter.

 Ma mère semblait être au courant et me lançait ce regard qui disait, je sais mais j'attend que tu m'en parles. 

Mon frère semblait croire que j'avais seulement un appétit d'ogre et mon père était un fantôme. 

Je ne faisais que le croiser, alors qu'il ne s'arrêtait jamais de courir partout comme s'il n'aurait jamais le temps de tout préparer pour affronter la fin du monde.

La fin du monde. 

Mon père refusait d'expliquer à qui que ce soit comment elle allait exactement se présenter. 

Certains parlent de tsunami, d'autres de météorite ou de bombe nucléaire. 

Toutes les rumeurs allaient bon train. 

Je soupçonnais ma mère d'être la seule à être au courant et ça m'inquiétait parce que parfois elle avait ce regard effrayé en regardant le ciel et je ne savais pas quoi dire pour la réconforter.

Tous les gens ici ressemblaient à une bande complotiste survivaliste et j'espérais vraiment que ce ne serait que ça. 

Je ne voulais pas élever un enfant dans un monde qui n'avait plus aucun espoir.

Assis sur l'herbe un peu à l'écart je regardais vaguement un groupe hétéroclite faire des exercices musculaires menés par mon frère. 

Depuis que mon père avait dit qu'entrainer son corps pourrait déclencher plus facilement des capacités pendant la fin du monde, il avait commencé un exercice rigoureux bientôt suivi par d'autres personnes.

Je soupirais, Arthur me manquait cruellement.

J'avais hésité à l'appeler me demandant s'il s'inquiétait de ma disparition mais j'avais découvert que mon portable avait disparu et mon père m'avait dit qu'il l'avait cassé le plus naturellement du monde.

Ce n'était même pas comme si je voulais interférer à nouveau dans sa vie. 

Mais je voulais entendre sa voix. Même si j'étais conscient qu'ici on ne s'était fréquenté que pendant cinq mois. et qu'il était possible qu'il soit déjà passé à autre chose.

J'ai Transmigré dans un monde ApocalyptiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant