J'ai Transmigré dans un monde Apocalyptique

Chapitre 21

Chapitre 21

L'angoisse me serra la poitrine alors que nous roulions à vive allure à travers des rues dévastées.

La voiture tanguait sous les secousses de chaque nid-de-poule, de chaque débris qui jonchait le sol. Le trajet, chaotique, n'empêcha pourtant pas mon fils de s'endormir dans mes bras.

Noah se reposait également, sa tête posée sur mes genoux, il avait les yeux fermés et savourait en silence la sucette que lui avait donnée Douglas. Guiltz donnait de temps en temps des directions à voix basse à mon frère, troublant de temps en temps le silence tendu de l'habitacle.

Malgré la luminosité déclinant doucement, de temps en temps, on pouvait voir à travers la vitre avant des ombres vacillantes dans les champs des deux côtés de la route. Or de la forêt, la voiture est si visible que je ne pouvais pas m'empêcher de me sentir inquiet.

Justin assis à l'avant, était pâle, gardant un silence mortel, agrippé au tableau de bord, les phalanges blanchies par la force de sa prise.

Il avait toujours l'air de ne pas s'être remis de notre brève rencontre avec une centaine de zombie. Le véhicule étant barricadé de fer, je ne savais pas s'ils nous suivaient toujours mais ce serait inconscient de croire le contraire.

La simple pensée de ces créatures, avec leur peau putréfiée et leur faim insatiable, me donnaient des frissons. Je pense que je n'arriverais jamais à m'y habituer.

Mes yeux reviennent inévitablement sur le visage taché de poussière d'Arthur. Même ainsi, il était beau. Il n'avait posé encore aucune question et je réfléchissais toujours à quelle réponse lui donner. Mais ses yeux naviguaient assez souvent entre mon fils et moi, pour que je comprenne qu'il avait probablement des doutes. Peut-être qu'il attendait qu'on est un peu plus d'intimité.

Etrangement, mon anxiété était plus prononcé concernant sa réaction plutôt qu'au zombie. Mon ventre était noué et j'avais les mains moites. J'avais terriblement peur de sa réaction.

Dans cette réalité, nous n'avions été ensemble que quelques mois.

« Le centre commercial est tout près, » dit soudain Guiltz, brisant le silence. Sa voix était basse, presque un murmure, ses yeux se plissant, alors que l'on pouvait déjà apercevoir un immense ensemble de bâtiment un peu plus loin.

« Nous ne serons probablement pas seuls » ajouta Arthur, sa main effleurant probablement inconsciemment ma taille. "Une route aussi dégagée, soit c'est des militaires, soit...un grand groupe de personnes."

Guiltz hocha la tête. "Oui, toutes les voitures ont été poussées sur le côté."

Le centre commercial ne se trouvait pas dans une ville, ce qui aurait été suicidaire.

A la place, c'est plutôt une grande zone commerciale, avec des industries et des bureaux. Je ne me souviens plus exactement du jour de la fin du monde mais il me semble que c'était en pleine nuit, en pleine semaine. La concentration de zombie ne devrait donc pas être trop élevée.

De toute façon, c'était seulement le temps d'une nuit.

Maintenant que j'avais retrouvé Arthur, je voulais simplement retourner à la maison, en sécurité avec lui.

Les bâtiments autour de nous étaient en ruines, des carcasses de ce qu'ils étaient autrefois, incendiés, pillés, rien ne semblait être en bon état.

« Vous croyez qu'on y sera en sécurité ? » demande Justin, sa voix tremblante.

« On n'a pas d'autre choix » répondit sèchement Guiltz, sans détourner son regard de la route.