Chapitre 31

574 22 2
                                    

Je viens de passer deux jours à travailler et à retrouver Antoine le soir pour lui faire découvrir Strasbourg : ses petits quartiers, la cathédrale, ses plats typiques ... En journée, Antoine a passé son temps avec Kevin, soit autour de sa piscine, soit avec d'autres garçons du Racing sur un terrain de foot. Je vois que cette coupure lui fait du bien. Lui, il est totalement détendu, moi je suis une pelote de nerfs. Je connais ma famille et ils ont le pouvoir suprême de me foutre la honte.

La passion de ma mère quand elle me déposait au collège, c'était de faire des tours de rond-point en klaxonnant avec la musique à fond. Et elle qui rigolait à l'intérieur de la voiture. La honte je vous dit.

Le téléphone d'Antoine sonne :

-"Oh, c'est Erika, c'est sûrement les enfants qui veulent me parler, ça te dérange si je te rejoins ?"

-"Non pas de soucis ! Passes par le côté de la maison quand c'est bon pour toi, on va sûrement être sur la terrasse arrière"

Antoine acquiesce avant de décrocher, un grand sourire aux lèvres :

-"Hola mis hijoooos"

Je fonds devant ses paroles avant de ma hâter de rejoindre ma famille. Selon les voitures garées, tout le monde est là et tant mieux, je n'aurais à les briefer qu'une seule fois !

J'arrive à l'arrière en courant, toute ma famille est autour de la table extérieure et discute en buvant un apéritif.

-"Coucou ma belle !" dit ma mamie "bah, t'es toute seule ?"

Je salue rapidement tout le monde. Mon état de stress doit être visible car tout le monde me fixe bizarrement.

-"Bon, j'ai quelque chose à vous dire. Comme maman a sûrement dû vous le dire, je suis venue accompagnée aujourd'hui"

Sourire en coin entre plusieurs membres de ma famille. Oh que oui, ils sont au courant.

-"Et vous le connaissez sûrement tous ou presque"

Je fixe mon beau-père en disant "presque" : il n'avait pas tilté que Dimitri Liénard était un joueur du Racing alors qu'il était planté devant nous, qu'il avait son maillot floqué à son nom, et qu'il me parlait de l'entrainement de la veille. Un cas désespéré au niveau foot, mais on l'aimait comme ça, surtout que ma mère devait avoir le même niveau. Je repris ma tirade :

-"Donc je vous en supplie, pour une fois, ne me foutez pas la honte. Essayez d'être normaux avec lui, pas de questions bizarres, pas de photos, s'il vous plaiiiiit".

-"Mais tu sors avec le Président ou quoi ?" me demande la plus petite de mes cousines.

-"Non, mais même le Président le connaît" rigole mon frère.

Je le fusille du regard. Il lève les mains en signe de défense et me dit :

-"T'inquiètes, j'ai une chaise de libre à côté de moi, pour éviter de le mettre à côté des folles". Il désigne mes deux cousines de l'autre côté de la table. Vexées, elles commencent à lui jeter des morceaux de pain dessus. Mais quelle famille.

C'est quand je vois les yeux de mon Parrain, que je me doute qu'Antoine arrive derrière moi. Arrivé à mes côtés il lâcha un grand sourire à toute ma famille avant de dire :

-"Bonjour, ravis de tous vous rencontrer".

Ma mère se leva pour lui faire la bise :

-"Nous de même jeune homme. Je suis Claudine, la maman de Lou"

-"Antoine"

Vu sa tête, ma mère ne l'avait pas reconnu et étonnement, ça avait l'air de faire rire Antoine. Ouf, pas d'égo brisé. Mon attaquant fit le tour de la table. Après ma mère, il salua mon beau père (toujours pas de réaction), ma mamie (pas plus), mon frère (qui savait déjà, donc bon), il dépassa les deux sièges vides avant de saluer mon parrain.

Au sommet du monde ⭐⭐⭐Où les histoires vivent. Découvrez maintenant