Chapitre 57

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22h58 - 30 novembre 2022 – Camps de base des bleus

- Vas-y, ça casse les couilles !

Le poing d'Eduardo dans le coussin du canapé nous permet de voir l'étendue de sa frustration après la défaite de l'équipe face à la Tunisie. En soi, cet échec ne change en rien le parcours de nos bleus, la qualification étant déjà acquise, mais je pense que leur fierté a été un peu piquée.

Son front se pose sur mon épaule et comme d'habitude avec lui, je sais que je dois attendre qu'il décide lui même de vider son sac.

- Comment tu fais pour rester aussi calme, Martin ? Tu rends ouf j'ai juré

Je ne peux m'empêcher de sourire alors que je comptais garder mon sérieux, mais je n'ai même pas la possibilité d'ouvrir la bouche pour répondre, qu'un grand brun bouclé s'affale à mes côtés.

- Elle fait genre, ça doit être la plus stressée d'entre nous

Le regard vissé sur les joueurs en train de se faire masser devant la télé, Benjamin prend ma main avant de la poser dans ses cheveux pour me demander très explicitement, de lui faire des papouilles. Encore une mauvaise habitude héritée d'Hernandez ça.

- Ta gueule Pavard, c'est pas vrai

C'est totalement vrai.

- Ouais bah j'aimerai bien que tu m'apprennes parce que moi, j'arrive pas à faire semblant

- Y a pas de raison d'être stressé Ed', tu fais de ton mieux à chaque match, tu restes droit dans tes baskets et tout ira. Il faut juste avoir confiance en vous, vous êtes une bête d'équipe.

Seul un grognement sort de sa bouche, il n'a pas l'air convaincu par mon discours. Mais je peux utiliser mon arme secrète.

- T'as eu 8,3 de note sur OneFootball au fait, c'est la meilleure note de toute l'équipe.

Un sourire apparaît enfin sur son visage, un vrai grosse.

- Et Ibrahima, il a eu combien ?

- 8,2 je crois

Son rire explose dans la pièce, visiblement, il suffisait de battre son pote pour que son moral s'améliore.

- Oh putain, je vais tellement aller lui casser les couilles avec ça ! Allez, à demain les gars !

Il se lève rapidement avant de planter un bisou sur ma joue et de tendre son poing à Ben. Pauvre Ibra, il va me détester d'avoir donné cette info.

- Bon, je vais monter me coucher moi aussi, à demain Benji

Une dernière caresse dans ses boucles avant de sortir de la pièce pour rejoindre la chambre d'Anto.

Allongé de tout son long, l'ordinateur sur les genoux, il joue une fois de plus à FootballManager, déjà changé pour la nuit.

- Bah alors papy, t'es rentré à la 73ème et t'es déjà au bout du rouleau ? C'est ton but refusé qui t'as fatigué ?

Il secoue la tête en rigolant tout en mordant les petites peaux autour de ses doigts tatoués. J'aime ces moments entre nous, les petits taquinages quotidiens, synonyme de marque d'affection.

- Je vais même pas te répondre espèce d'ingrate. Tu te moques mais tu oublies de féliciter ton homme pour son record du jour, je suis entré dans l'histoire de L'Equipe de France mi bella.

Je termine de me changer alors qu'il coupe sa partie avant de déposer son ordinateur sur la table de nuit. Et depuis la salle de bain, je lui lance :

- T'étais déjà dans l'Histoire bébé, t'es champion du monde. Mais vas-y, j'ai les oreilles grandes ouvertes pour écouter ce que le grand Griezmann a encore fait ce soir !

Au sommet du monde ⭐⭐⭐Où les histoires vivent. Découvrez maintenant