41. Baisers cachés - VI

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Eté 1977

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Eté 1977

Allongée dans son lit, Emmeline fixait inlassablement le plafond, le ventre tout retourné. Quand Remus l'avait serré contre lui pour lui dire bonne nuit, son corps s'était embrasé et son odeur de bois, masquée par son parfum lui avait chatouillé les narines. Depuis, elle ne cessait de penser à la caresse de ses doigts dans son dos quand il s'était écarté, au moment où leurs yeux s'étaient accrochés pour se perdre dans le regard de l'autre. Son haleine sentait le dentifrice à la menthe et elle avait remarqué une nouvelle cicatrice dans son cou. Malgré sa potion Tue-Loup, il lui arrivait de se battre avec d'autres créatures dans les bois derrière chez ses parents. Son bas ventre se tordit violemment quand elle se rappela leur baiser, le goût de ses lèvres sur les siennes, le son de leurs souffles erratiques. Emmeline ferma les yeux et étouffa un cri entre ses mains. Elle se leva d'un bond et s'avança vers la porte. Elle hésita, la main au-dessus de la poignée. La chambre de Remus était à quelques mètres à peine, mais Peter dormait avec lui. Emmeline aurait très bien pu dormir avec James dans son grand lit, mais madame Potter avait insisté pour lui céder la chambre d'amis afin qu'elle garde son "intimité de jeune fille". Elle poussa un juron ; si elle avait dormi avec James, elle n'aurait eu d'autre choix que de se tenir à carreaux. Etant seule, elle avait tout le temps du monde pour penser à Remus et à ce que ça ferait s'ils dormaient ensemble, dans son grand lit froid. Emmeline se maudit quand, soudain, la poignée s'abaissa. Elle resta immobile quand la porte s'ouvrit lentement. Remus apparut dans les rayons de la lune.

Il sursauta, les yeux brillants. Ses joues prirent feu tandis qu'Emmeline sentait ses jambes flageoler. Remus sembla entendre quelque chose son dos, un son qui ne pouvait échapper à son ouïe surdéveloppée.

"Peter m'appelle", articula-t-il en silence.

Emmeline le tira par le poignet et referma sa porte. Elle s'adossa contre elle et observa Remus qui se retourna lentement vers elle. Ses entrailles brûlaient, elle voulait lui sauter dessus et l'embrasser jusqu'à ne plus avoir de souffle. 

— Je suis désolé d'avoir paru distant aujourd'hui, dit-il dans un souffle.

Emmeline garda le silence. Elle déglutit puis prit son courage à deux mains :

— Moi aussi je m'excuse. On se parle des heures au téléphone, et voilà que quand on se retrouve face à face, on n'a plus rien à se dire.

Remus ricana doucement et Emmeline se fit la réflexion que c'était le plus beau son du monde. Ce qu'elle devenait guimauve. Elle se pinça l'avant-bras pour reprendre ses esprits et rejoignit son lit. Elle s'y assit puis se risqua à relever les yeux vers le regard brûlant de Remus.

— Viens, dit-elle, mais sa voix n'était plus qu'un murmure.

Il s'exécuta prudemment. Le matelas s'affaissa quand il s'installa face à Emmeline. Leurs pieds se balançaient dans le vide et leurs genoux se touchaient. 

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