Ennamis | PAUSE |

Prologue

    
      « Je ne suis pas méchant Bruno... C'est la société qui veut te faire croire cela. Moi, la seule chose que je souhaite, que je te souhaite c'est le bonheur et celui de chaque être vivant de cette planète. Mais pour cela hélas, il faut que je fasse ce "mal" pour sauver cette planète, ce "mal", dont tu m'accuse, qui te délivrera d'un destin bien trop dur à porter pour un si jeune homme comme toi. Une leçon que j'ai apprise à mes dépends c'est qu'il y a autant de mauvais dans le bon que de bon dans le mauvais. Le Ying et le Yang ça te dis quelque chose ? Tes amis te tourneront le dos et tes ennemis deviendront tes amis. C'est ce qui fait l'equilibre de ce monde. Je suis ton ennemi mais je peux être ton ami. Alors non Bruno je ne suis pas un méchant de fiction. Juste un gentil incompris par mes pairs.
— Je ne vous crois pas. » répondit-il calmement.

       On pouvait voir dans ses yeux un mélange de dégoût et de peur, mais surtout de dégoût, envers un homme perdu dans son ambition. La colère qui avait désormais pris possession de son esprit élargissait ses narines, lui donnant un visage de cochon.
« Je ne te demande pas de croire mais d'accepter, articula t-il.
— Et si je ne le fait pas ? le défia le brun, vous m'y forcerez peut-être ?
— Je ne t'y forcerait pas, car tu te rendras bien vite compte que tu n'as pas le choix. Si tu ne le fais pas de toi-même Destinée s'en chargera. Et crois moi elle est sans pitié. Je te laisse réfléchir à ma proposition. »
Il regarda sa montre et se dirigea vers la sortie quand Bruno l'interpella : « Où es-ce que vous allez ?
— La Terre ne se dirige pas en ne levant que le petit doigt.
— Et moi alors ? Je n'ai pas besoin de réfléchir j'ai déjà pris ma décision !
— C'est à dire ?
— Qu'il y aura un combat gentil contre méchant et je suis le gentil qui va vous battre ! » hurla-t-il dans un accès de folie. Il en pouvait plus de cette situation qui le rendait malade. L'odeur du sang qui lui collait à la peau et tâchait ses vêtements lui donnait des nausées atroces.

        L'homme ricana et sa bouche s'étira en un terrible rictus. « Nous ne sommes pas dans une fiction mon cher. Ici c'est la vraie vie, et tu apprendras très vite que les "gentils " comme tu dis ne gagnent pas toujours. » puis reprenant son sérieux il continua : « Tu as une heure à compter de maintenant. »
Et il partit sans un regard pour le jeune adolescent seul au milieu de la pièce entouré de milliers de pensées qui lui torturaient le cerveau. Comment en était il arrivé là ? Enfermé dans une cellule aux murs d'acier qui ne s'interrompaient que par une simple porte elle aussi en acier. La raison était pourtant plus qu'évidente.

Son idiotie.

C'était elle qui l'avait emmené dans cet endroit glacial.
Elle qui l'avait poussé à suivre son rêve.
Elle qui l'avait trahie.
C'était son idiotie la coupable et aujourd'hui il en payait les conséquences.

« Ne jamais faire confiance à personne. » murmura t-il.