chapitre 16

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      Les trois jours passèrent sans trop d'encombrements. Bruno qui était stressé avait malgré tout tenu à faire visiter sa ville et celle de Paris. Ils en profitèrent aussi pour récupérer des vêtements qu'ils avaient laissé à l'école et faire leur valise. Quand le jour J arriva ils se réveillèrent à l'aube. " On ne sait jamais. ", avait dit Bruno à ses amis encore endormis. Ce dernier, qui voulait montrer le bon exemple prit la peine d'acheter des tickets de bus à ses amis alors qu'en temps normal il aurait fraudé. Cassiopée et Marguerite qui s'étaient un peu habitué au métro et à son odeur de bière mélangé à de la pisse, discutaient gaiement, tandis que Bruno stressait d'arriver en retard.

  C'est alors qu'ils arrivèrent à l'aéroport. Ils emballèrent leur valises et les mirent à l'endroit dédié aux bagages en gardant tout de même un petit sac . "On sait jamais ". Quelques temps après l'avion décolla. « C'est épatant ! s'exclama Marguerite.
— Incroyable, continua Cassiopée qui regarder l'hublot par dessus les épaules de son amie.
— Ouais » finit Issa en admirant la vue.
Bruno, lui, avait déjà mit ses écouteurs pour regarder un film sur la tablette de l'avion. En tout, le vol dura plus de dix heures. Ils  mangèrent des chips et d'autres choses pas si bonnes que ça pour la santé et ils discutèrent de la démarche à suivre . « Donc si je résume bien, dit Bruno, on va en Chine, on cherche, non... on trouve mon Oncle, je fais mes retrouvailles blabla et on visite le pays.
— J'approuve.
— Moi également !
— Ouais. »

Quand le groupe débarqua en Chine, il eut l'impression d'avoir changé de monde. Même l'air leur paraissait nouvelle. Pour les quatres jeunes gens, la tentation de visiter le pays était si grande qu'ils durent se faire violence pour ne pas y penser. Cassiopée eut alors l'idée de faire une liste de tous les endroits qu'ils voulaient visiter, et même Issa, qui sortait très peu de son silence, proposa quelques idées de visites. Plus ils avançaient dans Pékin plus leurs yeux se remplissaient de petites étoiles scintillant de mille feux. Malheureusement pour eux, il y avait un problème : ils ne savaient pas parler chinois et les habitants qu'ils rencontraient ne savaient pas trop parler anglais.

   Une demi-heure de galère plus tard Bruno se frappa le front. « Mais oui ! J'suis trop bête ! Google traduction ! » s'écria t-il comme si c'était une évidence absolue.
Il sortit le téléphone qu'on lui avait offert et commença à utiliser le site. C'est mieux que rien, pensa le jeune homme. Et c'était le cas car grâce à ça on leur montra une direction et on leur annonça que c'était sept jours à pieds. Dépités leurs sourires disparurent. Un homme qui avait écouté la conversation qu'ils avaient eu avec la vieille dame, s'approcha d'eux et proposa de les accompagner en voiture pour quelques kilomètres.
« Louche.
— Je suis sûr qu'il est super sympa » déclara Bruno en oubliant qu'il fallait toujours se méfier des inconnus

« Je meurs de soif. » se plaignit Marguerite qui avait fini sa bouteille d'eau.
Son amie acquiesça et toujours à l'aide du traducteur, Bruno, qui était assis sur le siège passager, demanda si ils pouvaient se rafraîchir quelque part. « Oui, il y a un bon bar pas loin. À dix minutes d'ici. » répondit l'assistante Google.
Quand ils arrivèrent devant l'établissement, le conducteur proposa de rester dans sa voiture pendant qu'ils commandaient. Ils acceptèrent avec joie et Bruno demanda d'abord trois grands verres d'eau. « Pour avoir de l'eau, il faut commander, dit la voix du traducteur.
— Dans ce cas je prendrais un verre de vin.
— Moi aussi, dit Cassiopée.
— Idem.
— Vous êtes mineurs ! Vous pouvez pas boire de l'alcool !
— Voyons mon ami ! Ce n'est qu'un simple verre, négocia la blonde.
— Non, je ne vous laisserai pas faire quelque chose d'illégal !
— Trouillard » dit Issa en lissant sa moustache qui avait bien poussé depuis.
Bruno lui lança un regard noir et commanda du jus de pomme en ignorant les protestations de ses amis. « Ça fera 56,40 renminbi. »
Et merde, pensa Bruno. Ils n'avaient pas pensé à convertir de l'argent. « Est-ce qu'on peut payer en euros ? tenta t-il malgré tout.
— Renminbi ou rien. »
Il se prit le visage dans les mains et c'est alors qu'un homme s'approcha et tendit quelques billets. « Tenez, servez leur également un verre d'eau, dit-il dans un chinois parfait mais étrange.
— C'est pas nécessaire monsieur. » dit Bruno au traducteur.
Mais avant que la voix robotique puisse retransmettre, l'homme lui répondit avec un fort accent Italien qui ne lui allait pas du tout : «  J'insiste vous aviez l'air d'avoir besoin d'aide.
— Je vous remercie, je vous rembourserez dès que...
— Je refuse jeune homme. Je ne donne pas pour qu'on me redonne. Mais dites moi que faîtes vous ici ?
— Nous allons à Ordos.
— Si vous voulez je peux vous accompagner. Je suis sûre que ma compagnie sera plus agréable que celui de ce chinois. » dit-il avec mépris.
Bruno regarda par la fenêtre et le vit entrain de se curer le nez. Il a sûrement raison pensa t-il. « Alors ? Vous acceptez ?
— Non, interrompit Issa.
—  Il voulait dire oui , se rattrapa Bruno en riant faussement, il a du mal à dire ce qu'il pense.
— Je vois, dans ce cas mangez bien car la route sera longue. »
L'homme leur paya des nouilles au crevettes et après s'être bien remplit la panse, le petit groupe monta dans la voiture du monsieur. « Au fait, pourquoi voulez-vous aller dans cette ville abandonné ? demanda-t-il alors qu'il démarrait la voiture.
— Pour retrouver mon Oncle, répondit Bruno alors que la voiture avançait. On pense qu'il s'est fait kidnappé.
— Vous savez, dit l'homme après un temps de silence, il y a quelques années j'ai vu une camionnette noir allant à Ordos.  »
Bruno se retourna sur son siège et regarda ses amis ; ils avaient eu la même idée : cette camionnette était peut-être celles des kidnappeurs.

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