chapitre 12

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C'était le week-end et les élèves étaient déjà au bout de leurs courtes vies. Ce samedi-là, Bruno eut l'idée de retourner chez son Oncle car ça faisait un moment qu'il en avait envie. Il se leva tôt le matin, prit des cookies et du jus de pomme pour le petit-déjeuner et s'en alla par le portail magique. Quand il fut de l'autre côté de la stèle il se retrouva à nouveau dans une ruelle. Mais ce n'était pas n'importe quelle ruelle, c'était celle où Mona mettait ses bennes à ordures. Il se dit donc que ce serait une bonne idée de lui rendre visite.

« Bonjour Mona, dit-il en poussant la porte.
— Bruno ? Ça fait un bail que je ne t'ai pas vue !
Elle le prit dans ses bras et il aperçut un homme s'enfuir dans l'arrière boutique.
— Je passais par là et je me suis dit que c'était un bonne idée de venir te voir.
— Aww ! On dirait ton Oncle» , dit-elle émue de cette attention.

Les deux amis discutèrent du passé pendant plus de dix minutes. « Je me souviens encore de quand tu es venu pour la première fois dans mon salon ! Tu avais l'air si mignon que je ne croyais pas Matteo quand il disait que tu étais un vrai démon à la maison. D'ailleurs tu te souviens de ce que tu as fait ?
— Oh non ! S'il-te-plaît ! Oncle Matt me l'a déjà assez rappelé comme ça, se plaignit-il en riant.
— Tu as..., elle marqua une pose pour rire, tu as enlevé ta couche en plein milieu du salon parce que tu voulais faire caca comme les grands et t'as jeté ta couche sur la tête d'un client chauve ! »
Les deux éclatèrent de rire mais furent interrompu par un client. Sa tête sembla familière à Bruno mais il ne dit rien. Mona quant à elle avait très vite reprit son sérieux et avait demandé à Bruno de s'en aller. Le jeune homme ne comprit pas car d'habitude cela ne la dérangeait pas qu'il reste pendant qu'elle travaillait. Parfois, il l'aidait même à passer le balais. Il lui souhaita tout de même une bonne journée et s'en alla vers ce qui était autrefois le restaurant de son oncle. Tout y était exactement comme il l'avait laissé : poussiéreux. Il colla son nez à la vitre et remarqua qu'il y avait moins de chaises au sol que la dernière fois. Le jeune homme trouva ça étrange et prit le bus en espérant qu'on ne l'attrape pas entrain de frauder. Si il avait eu plus de jugeote il aurait sûrement regardé sur son téléphone si il n'y avait pas un portail près de chez lui et il se serait demandé pourquoi est-ce qu'il avait atterri près de Mona. Mais bon, c'est Bruno.

Quand il arriva à destination il se rendit compte que cela lui faisait bizarre de revenir ici, dans le monde normal et chez lui, et ce après seulement une semaine. C'était comme retourner chez soi après être partit en vacances à l'étranger. Sauf qu'au lieu de tout trouver moche, Bruno trouvait que l'endroit était magnifique. Il marcha dans la rue et la nostalgie lui frappa au visage, laissant pour seule marque du passé des larmes dans ses yeux qui refusaient de tomber. Quand il arriva devant la grille de la maison, il s'essuya le visage et poussa le portail qui, à sa surprise, ne grinça pas. Faut que j'arrête de regarder la télé, se dit-il, sinon je vais finir parano. Bruno se dirigea vers un arbuste et y prit la clé de secours. « Si jamais tu perds ta clé, disait Oncle Matt, rappelle toi de l'arbuste. » Il ouvrit la porte de la maison et entra à l'intérieur. Sa sentait chez lui, une odeur qu'il n'avait plus sentit depuis un moment. « C'est comme revenir des vacances », dit Bruno à voix haute. Il se promena dans la maison et s'arrêta devant la porte du bureau de son oncle. Il n'y était jamais rentré car Matt était la plupart du temps dans le salon où à la cuisine. Bruno abaissa doucement la poignée et rentra à l'intérieur. C'était un bureau tout ce qu'il y avait de plus basique avec un fauteuil, une table, un canapé et une fenêtre qui d'ailleurs était ouverte. Bruno la referma et explora la pièce. Quand il s'installa sur le fauteuil, il trouva une lettre sur la table. Pour Bruno. Le coeur de l'adolescent rata un ou deux battements. Tout doucement, il l'ouvrit et en lu le contenu :

Retrouver ton sourire c'est que tu devras faire après avoir lu cette lettre.

Une larme.

En onze ans d'existence tu n'a jamais demandé après tes parents.
Tu devrais car ils ont toujours su où, me cherché. Revoir tes yeux bleus me ferait tellement plaisir Bruno car depuis que je te connais tu as été une source de joie aux miens.

Un sourire.

On aura vécu de bons moments ensemble, tu te rappelle de la pâte à tartiner au chocolat ? tu avais adoré ça !

Des souvenirs.

U

n, jour viendra, malheureusement, où je devrais te laisser seul à ta merci.


Un pincement au coeur.

Vis ta vie ces ce que j'ai à te dire.
Et ne m'attends pas je ne reviendrai pas sauf si tu me retrouve. Moi, je t'aime plus que tout au monde.

Un murmure: " Moi aussi je t'aime. "

Si quelqu'un te dit le contraire c'est qu'il te piege.

Un rire triste.

Où que je sois sache que je serais toujours là à tes côtés ne l'oublie, pas.

De la reconnaissance.

Inspire, expire et fais ton deuil.

Tu tío Matt, el mejor del mundo mundial, de Francia pa' el mundo Bruno.

Un autre rire accompagné de larmes.

Puis une rivière de tristesse, sur le visage d'un enfant désespéré et marqué par la perte de la seule personne à qui il importait. Après trois ans il n'arrivait toujours pas à s'y faire et maintenant il en était sûr : il était mort. Mais cette lettre lui faisait quand même du bien. Il pouvait enfin lui dire au-revoir en toute dignité. Il se promit de ne jamais l'oublier parce que où qu'il soit ses conseils lui seront toujours d'une grande utilité.
Bruno décida de passer la nuit ici et alla dans une épicerie pour s'acheter de quoi faire des pâtes bolognaise. Quand il retourna à la maison et entra dans la cuisine, il prépara son plat sans se rendre compte que quelque chose clochait. En ouvrant le frigo pour refroidir sa cannette, il remarqua qu'il était rempli et commença à tout mettre à la poubelle sans même vérifier les dates de péremption. Il alluma ensuite la télé et mit Gulli où il y avait un épisode de Malcolm. Bruno partit ensuite se coucher dans la chambre de son Oncle. " Le château" comme il se plaisait à l'appeler. Sur la table de nuit il trouva quelques photos et s'endormit avec. « Te écho de menos, prononça-t-il dans son sommeil. Muchísimo. »

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À vous de jouer !

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