chapître 14

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   Les dernières semaines avant les vacances semblèrent interminables pour les élèves de AnKalon qui avaient l'impression d'être enssevelis sous des tonnes de devoirs et de révisions. Les cours étaient tous éprouvants mais aucun ne l'étaient autant que les cours de combats. « Donc tu es un moustique ?
— OUAIS !
— T'es pas obliger de me crier dessus !
— SI ! »
Bruno fit un geste de la main pour dégager ce moustique casse-pied et s'assit dans l'herbe. Il en avait marre de devoir parler à des insectes, certes grâce à cela il en avait moins peur mais il les trouvait toujours aussi dégoûtants. La dernière fois par exemple, il s'était enfuis en courant quand un cafard s'était approché de lui et lui avait demandé où étaient les cuisines. C'est sûrement pour cette raison qu'il se demandait en quoi son pouvoir pourrait lui sauver la vie. À tricher aux contrôles, dit une petite voix dans sa tête. Faudrait déjà que j'en ai la capacité, lui répondit-il. Bruno s'allongea dans l'herbe en expirant. Parler aux insectes était fatiguant.

Un jour alors qu'il aidait Cassiopée dans son périple de la lecture, il voulut lui offrir un cahier où il avait mis des phrases pour qu'elle puisse s'entraîner à lire et à écrire. C'est alors que la lettre de son oncle tomba de son sac. Les mains toujours tremblantes, à cause de l'émotion que lui provoquait cette lettre, il l'ouvrit à nouveau et en relut son contenu. Il se rendit alors compte que quelque chose n'allait pas. Jamais son oncle ne s'adresserait à lui de cette façon ! Pour commencer, qu'elle genre de personne serait Oncle Matt si il ne l'appelait pas Bru ?! Et puis ce style d'écriture ; ce n'était pas le sien ! Certes c'était son écriture, mais il ne lui avait jamais écrit ou parlé de cette façon auparavant. En plus la lettre contenait des fautes d'orthographes : motif d'une peine de prison selon son oncle !
La main de Bruno trembla encore plus. Avait-on menacé son oncle ? Non sûrement pas, qui aurait voulu lui faire du mal ? C'est parce que je regarde trop la télé ! Faut que j'arrête sinon je vais devenir fou !
Cassiopée, qui avait remarqué son changement de comportement, lui demanda ce qu'il se passait. « Rien, je... je relisais la lettre de mon oncle. »  La jeune fille arqua son sourcil droit et Bruno se rappela que quelques jours auparavant il lui avait promit de faire un effort. Il soupira et recommença sa phrase : « Non, c'est juste que je deviens parano.
— Mais encore ? demanda t-elle en s'impatientant.
— Le truc c'est que... dans la lettre de mon oncle j'ai remarqué plusieurs choses étranges : des fautes d'orthographes tout ça, tout ça...
— Ce n'est pas toi qui m'avait dit que faire des fautes était normal ? En quoi est-ce un problème ? »
Elle fronça ses sourcils châtains en attendant des explications. « Si, mais mon oncle ne fait jamais ces fautes là. C'est même lui qui m'avait donné la technique pour les éviter ! " Avant de sauter dans l'air, prend un petit verbe à boire. " Donc forcément je trouve ça bizarre ! Et rien que la manière dont il a écrit, elle est pas du tout… lui !
Marguerite qui discutait, ou plutôt monologuait pendant que Issa l'écoutait, avait saisi des bribes de la conversation voisine. « Sans doute s'est-il fait enlevé par des scélérats.
— Dit pas ça ! s'exclama Bruno oubliant toute marque de politesse. Je préfère ne pas y penser. »
Marguerite qui n'avait pas relevé ce manque de respect ne dit rien et recommença à écrire sur sa feuille. « Une fausse lettre. » Bruno encra ses yeux bleus dans ceux noirs de Issa qui venait de parler. Il avait également pensé à cette éventualité mais la question restait là même. « Mais pourquoi aurait-il fait ça ?
— Donne. »
Bruno lui passa prudemment la lettre. Ce n'est pas qu'il manquait de confiance en lui mais il n'était pas réellement connu pour sa délicatesse. Et même si cette lettre n'était pas vraie, elle contenait les derniers mots de son oncle. Issa prit donc le papier et sortit un briquet de nulle part. Avec l'aisance d'un fumeur il l'actionna et plaça la petite flamme dansante derrière le papier. Pendant ce processus Bruno retint sa respiration pensant qu'au moindre petit souffle la flamme brûlerait la lettre. « C'est pas de l'encre invisible. » Il rendit le message à son ami qui paraissait vouloir l'étrangler. « Peut-être que si on priait Aléthée elle nous aiderait à trouver la vérité. » dit innocemment Cassiopée qui était convaincue que ses dieux existaient vraiment. Après tout pourquoi pas ?Marguerite voulu répliquer mais Issa la coupa : « Message codé ? » Bruno pensa que c'était un génie et qu'il aurait dû y penser. Au début il se dit qu'il devrait prendre les mots mal orthographiés comme dans Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire, où la tante avait été obligée d'écrire une fausse lettre de suicide. Mais quand il y pensa, il se dit que la pression qu'il avait du ressentir était sûrement plus forte que les règles d'orthographes. Il prit donc un crayon à papier et commença à réécrire les premières lettres de chaques phrases sur une feuille volante : R E T R O U V E M O I. Bruno ouvrit grand les yeux et montra la feuille à ses camarades. « Re...t...ro..rou...ve...mo...i...moi ! Retrouve moi ! s'écria t-elle après une seconde de réflexion. Il veut qu'on le retrouve ! » Les éclaireurs de la nature se regardèrent dans les yeux. Ils pensaient tous à la même chose.

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