Trois heures. Trois longues heures qu'il faisait des recherches sur Google et YouTube mais aucun résultat. La seule chose qu'il avait apprise était que les rosaces sur la clé représentaient une fleur de vie. Il voulu alors poser la question dans un forum mais il se ravisa. Quelqu'un de malveillant pouvait l'arnaquer pour le la lui voler. Il ne restait alors qu'une option : la bibliothèque.
Comme ils avaient le droit de sortir du lundi au samedi, Bruno n'eût pas besoin de stratagème pour mettre les pieds dehors. Il rechercha sur Internet une bibliothèque et, à l'aide du GPS, s'y rendit à pied en espérant ne pas se tromper de chemin. Quand il arriva, son corps fut envahit par un immense soulagement ; il ne s'était pas fait kidnappé et avait pris le bon chemin. Il poussa la porte transparente et entra à l'intérieur.La bibliothèque était immense et le silence y régnait comme un roi. Bruno eut honte de faire autant de bruit avec ses baskets mais cela ne sembla déranger personne. Il avait l'impression d'avoir mit les chaussures de Bob l'éponge. L'odeur des livres, vieux comme neufs, lui procurait beaucoup de sérénité comme si rien au monde pouvait détruire cet endroit.
Bruno se dirigea vers l'accueil et demanda à un vieux monsieur si ils avaient des livres sur les clés. L'homme le regarda d'une étrange manière quand il entendit sa requête et pianota sur le clavier de son ordinateur. Après quelques secondes, il mit ses lunnettes et plissa les yeux vers l'écran « Section 10, rangée 5. ». Bruno le remercia et sous le couinement de ses chaussures suivit les indications.La bibliothèque se séparait en de nombreux couloirs ; sans les panneaux il était difficile de ne pas s'y perdre.
Couloir 10... rangée 5.
Il y était. De nombreux livres d'histoire s'étalaient de haut en bas et de gauche à droite. Heureusement pour Bruno internet lui permettait de rechercher des auteurs ayant écrit sur les clés, malheureusement pour lui il ne s'agissait pas des clés au sens physique mais métaphoriques. Ainsi, il ne trouva que des livres parlant des clés du succès ou du bonheur.
Il aurait dû s'y attendre. Aucune personne saine d'esprit écrirait un livre sur des clés. Il s'assit sur une chaise et prit son menton entre deux doigts. Il réfléchissait. Il avait une clé mais qui ne pouvait pas ouvrir de portes. Il y avait aussi une fleur de vie qui représentait la vie. Il ne devait pas la perdre. Et ce qui lui avait permis de trouver cette clé était un rêve de son oncle qui dansait avec un éléphant rose. Dans une boîte en métal bleu que Sebastian Yatra lui avait lancé dans la figure et que son oncle connaissait car il y avait mit des photos.
Bruno glissa sur sa chaise pour être à demi allongé. Il ne comprenait pas ce que tout cela signifiait. Le mieux c'est de retourner à l'orphelinat, pensa-t-il. Le bruit de ses chaussures sur le sol rythmait ses pas pendant que certaines personnes le regardaient mal. Au final les gens en avaient marre. Il dit au revoir au bibliothèquaire et sortit dehors où le vent soufflait calmement et rafraîchissait les passants dont la peau luisait de sueur.Il marcha un peu dans la rue pour se vider la tête et recommença à réfléchir. Il sortit la clé de sa poche en la tenant fermement, car il ne voulait pas se faire voler, et il l'observa très attentivement. « Réfléchis Bruno tu dois bien savoir à quoi cette clé peut servir ? Je suis sûr que Oncle Matt m'en a déjà parlé. Enfin je crois. Argh ! » Perdu dans ses pensées il ne vit pas l'homme qui marchait devant lui et le bouscula. Bruno voulu s'excuser et quand il se retourna il vit l'homme faire de gros yeux « Cache ça ! » s'exclama-t-il en mettant sa main sur la clé.
L'adolescent ne comprit pas.
« Vous savez comment l'utiliser ? » L'homme, qui portait un chapeau, sembla hésiter pendant un instant. « Rejoins-les au plus haut de la tour Eiffel.
- Comment ça les ?
- Tu comprendra une fois arrivé. »
Le vent souffla et le chapeau faillit s'envoler. Le visage de l'homme sembla familier à Bruno, mais n'arrivant pas à mettre un nom sur ce visage il le laissa partir. L'adolescent le regarda tourner au bout de la rue. Pourquoi la Tour Eiffel ? se demanda-t-il. Il regarda dans son porte-monnaie ; il lui restait assez d'argent de poche pour aller au sommet de la tour Eiffel. Devrait-il y aller ? Sa décision était prise mais il réfléchit pour la norme. Dans le pire des cas, se disait-il, je perdrais juste trente euros. Il regarda l'heure sur son téléphone, midi avait sonné et il avait faim. Il alla donc manger au kebab le plus proche et sortit le ventre rempli. Le jeune homme prit ensuite deux trains différents, le métro et puis le bus. Heureusement que j'ai un pass Navigo, pensa-t-il alors qu'il passait les tourniquets sous l'oeil vigilant des contrôleurs.Après une heure de trajet il était enfin arrivé à destination. En temps normal il aurait pris le temps d'observer la Ville-Lumière et de prendre des milliards de photos mais son esprit était beaucoup trop occupé par quelque-chose d'autre. Il se dirigea tout droit vers le monument et fit la queue. Comme c'était les vacances, de nombreux touristes du monde entier et des français venaient pour profiter de la tour. Après un long moment il put enfin entrer et dû faire une seconde queue pour s'acheter un ticket. Les visiteurs discutaient avec joie et prenaient des tonnes de photos. Bruno vit même une jeune fille prendre en photo ses pieds pendant qu'elle marchait.
L'attente devenait insupportable. Ils auraient quand même pu choisir un autre jour, se plaignit Bruno. Il sortit son téléphone et commença à lire une histoire de mafieux sur Wattpad. Il avait eu le temps de lire trois longs chapitre avant d'atteindre le guichet où une jeune femme l'accueillit. Il paya et prit l'ascenseur pour rencontrer ces fameux "les". Bruno se demandait qui ils étaient et pourquoi il devait les rejoindre sur le haut de la tour Eiffel.
Quand l'ascenseur s'arrêta au dernier étage il ne put s'empêcher d'admirer la vue qui s'offrait à lui ; les parisiens ressemblaient à de petites fourmis et il pouvait voir à des kilomètres à la ronde. Il eut même le temps de se tordre de rire en voyant le visage d'un enfant énervé sur la tour Montparnasse. Subjugué il faillit oublier pourquoi il était ici mais la clé dans sa poche le rappela à l'ordre. Bruno regarda autour de lui mais il n'y avait personne qui semblait l'attendre. Il se dirigea donc vers le grillage et observa les alentours. L'adolescent remarqua alors un étrange symbole dans le ciel. À moins qu'il soit devant lui. Et chose encore plus bizarre, c'était exactement la même fleur que sur sa clé. Bruno décida de faire quelque-chose de stupide. Il prit la clé et fit comme si la fleur devant lui était une serrure et essaya de déverrouiller le ciel.
Rien ne se passa.
C'était stupide et il était déçu. Mais bon, il n'était pas dans le monde de Harry Potter. Au moins je pourrais profiter de la vue, relativisa-t-il.Bruno resta un instant et prit les escaliers pour se rendre plus bas et prendre encore des photos du paysage. De toute façon, se dit-il, j'ai le temps il n'est que seize heures. Après un rapide passage au toilette il sortit dehors mais au lieu du capharnaüm habituel de Paris, il se retrouva dans un endroit calme. Et il faisait nuit. Pourtant son téléphone indiquait dix-sept heures. Il cligna des yeux. Vingt-deux heures. Incrédule, il regarda le ciel et ce qu'il vit lui fit peur et le fascina à la fois.
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On approche des choses intéressantes ( hehehehehe)
02/03/23
À votre avis il a vu quoi ?
(Indice : c'est en rapport avec sa phobie ;) )
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Ennamis | PAUSE |
Fantasy"Un plus zéro feront toujours un. Bruno plus Matt feront toujours solitude. " C'est du moins ce que pensait Bruno depuis l'étrange disparition de son Oncle Matt. Un soir alors qu'il rêvait d'éléphants roses, Matteo lui montre une boîte bleu que l'ad...