Chapitre 8 - Revival

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Les trois semaines suivantes sont passées à une vitesse folle. Je les ai passées entre joie, doute, hésitation et un bien-être qui cette fois ne me quitte pas.

Ohm n'est pas venu pendant presque une semaine, mais il m'innondait de message et le soir il m'appelait et continuait de lire pour moi. C'est pendant cette semaine que j'ai douté le plus de ma décision de partir en vacances avec lui. J'en ai rebattu les oreilles de Chimon pendant des heures. Le suppliant même de venir avec nous. Chose qu'il a aussitôt refusée car il ne voulait pas être la cinquième roue du carrosse.

Puis les quinze jours suivants on avait retrouvé notre routine. Il venait le soir, on mangeait ensemble, puis il révisait pour ses partiels. Ensuite, au lieu de lire, on discutait de tout et de rien alors qu'il me prenait dans ses bras.

Et chaque soir au moment de partir, il déposait un baiser au coin de mes lèvres. Il demandait toujours la permission au début. Puis un soir, je lui ai dit qu'il n'était pas obligé de le faire à chaque fois et maintenant j'attends le moment où ses lèvres effleurent ma peau avec impatience.

On ne s'est pas embrassés depuis notre premier baiser. Ce n'est pas que l'on en a pas envie, je vois régulièrement comment ses yeux fixent mes lèvres. Plusieurs fois on était pas loin de le faire, mais il attend que je lui donne l'autorisation et jusqu'ici, même si j'en ai envie je n'ai pas osé.

C'est le seul point noir pour le moment à notre histoire, la seule chose qui me fait réellement peur. Les câlins et baisers innocents sur la joue, je peux gérer et au contraire j'en suis très demandeur.

Les baisers sur la bouche et tout ce que cela pourrait entraîner me terrifie, j'ai peur de ce que je vais ressentir, de ce que je vais vouloir et surtout de ce que je vais pouvoir lui offrir. Je sais qu'il ne me met aucune pression, mais... et si jamais je ne peux aller plus loin que ce baiser au coin des lèvres ?

Ohm finira sûrement par se lasser, c'est un homme normalement constitué qui n'a pas de barrière et sûrement beaucoup d'envie et si... Un frisson me fait fermer les yeux quand deux bras m'entourent et que des lèvres se posent sur ma nuque.

— Arrête de te prendre la tête Nanon. Tu fronces encore les sourcils.

Il parle près de mon oreille et j'avale ma salive difficilement. C'est un autre problème que je dois gérer, car si mon cerveau est bloqué par la peur, mon corps lui éprouve des envies et du désir qui ne s'éveillent qu'en présence de Ohm. M'envoyant chacun des signaux contradictoires et qui me laissent incapable de prendre une décision.

— Désolé.

Je murmure comme lui, me sentant un peu bête encore une fois.

Tu n'as pas à t'excuser. Juste parle-moi, dis-moi ce qui t'angoisse et je pourrai t'aider. Si ce sont les vacances, on peut encore annuler, tu le sais ?

Il me fait lentement tourner dans ses bras pour que l'on se retrouve face à face. Je secoue rapidement la tête pour lui ôter cette idée de la tête. On est actuellement dans mon entrée, nos valises sont à nos pieds et je ne veux pas qu'il imagine que je vais reculer. Alors qu'en vrai j'attends avec impatience de partir.

— J'ai peur que... que tu te lasses si on ne fait jamais rien.

Je n'ose pas le regarder dans les yeux, je me sens timide de parler de ça comme ça. Il soupire, sa main se met à me caresser les cheveux et j'aime quand il a ce geste doux et rassurant envers moi. Lentement son doigt glisse sur ma joue et une onde étrange se répand dans mon corps alors que mon cerveau se crispe. Son index se place sous mon menton et me force à lever la tête pour que je le regarde.

— Nanon, je suis avec toi tout en sachant cela. J'aime ce que l'on a actuellement et ça me suffit.

Il dépose un baiser sur mon front pour me le prouver et je suis presque rassuré.

When Hope Springs ForthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant