25 - Later

54 6 0
                                    

Il fait soleil et pas vraiment trop chaud et pourtant, je sens la transpiration couler le long de mon dos. Je sais que je suis en sécurité, que je ne crains rien et qu'Ohm n'est pas loin et me protège. Mais, j'ai l'impression d'étouffer et qu'il ne faudrait pas grand chose pour que je panique.

Cependant, c'est moi qui lui ai demandé de m'emmener ce matin. Qu'est-ce que je regrette ma demande actuellement. Je pensais que j'étais prêt, après tout j'ai déménagé depuis un mois, ma vie se remet doucement sur les rails, je côtoie plus de monde et j'ai beaucoup moins peur.

Seulement, il semblerait qu'il y ait une différence entre inviter six personnes chez moi et me retrouver parmi une foule d'étudiants à la faculté. Je ne veux plus repousser mon avenir, j'ai déjà perdu presque deux ans, il est hors de question que le temps s'allonge encore.

Du coup je marche légèrement en retrait, suivant Ohm, mais gardant la tête baissée. Je me contente de fixer ses chaussures pour ne pas le perdre. Je ne sais pas s'il s'est rendu compte de mon état alors qu'on est descendu de la voiture depuis à peine dix minutes, mais je sursaute légèrement quand sa main saisit la mienne et que je reprends mes esprits.

— Qu'est-ce que tu fais ?

Je regarde autour de nous rapidement et je me rends compte que l'on est quasiment seul dans un petit parc. Au loin, j'aperçois un bâtiment, mais pour le moment, je peux respirer un peu plus librement.

— Est-ce que tu vas bien ?

Il avait bien remarqué mon mal être et au lieu de m'emmener à la faculté d'enseignement pour procéder à mon inscription pour la prochaine rentrée, il m'a guidé au calme pour que je puisse me calmer.

— Je... c'est encore difficile quand il y a trop de monde.

— C'est normal, tu t'es isolé pendant longtemps, mais ça va revenir.

Il me frotte les bras en me rassurant et je veux le croire sur parole. Il m'entraine vers un banc et on s'assoit tous les deux l'un à côté de l'autre sans parler pendant un moment. Il tient ma main dans la sienne, son pouce caresse le dos de ma main et il me laisse le temps dont j'ai besoin pour vraiment reprendre mes esprits.

Il va me questionner après, mais pour le moment, je prends de profonde inspiration et laisse mon coeur se calmer un petit peu. Au loin, je peux entendre et apercevoir les étudiants vaquer à leurs occupations. Même si je sais que bientôt je ferais la même chose, je suis jaloux car ça semble tellement facile pour eux.

— Tu veux en parler ?

Je tourne la tête vers mon petit ami, il est décontracté, mais visiblement inquiet. Je me rapproche de lui en soupirant puis je pose ma tête sur son épaule. Je me fiche des étudiants qui pourraient nous voir, certes je ne veux pas hurler ma sexualité sur tous les toits, mais je ne veux pas le cacher non plus.

— J'ai peur de ne pas réussir à surmonter mon angoisse de me retrouver avec du monde.

— Avec un peu d'entraînement, tu réussiras à te sentir à l'aise. Regarde déjà tout le chemin que tu as parcouru depuis que l'on s'est rencontré.

J'ai un petit sourire en coin, c'est vrai que je ne ressemble plus du tout à la bête terrorisée par les phares de voiture que j'étais quand on s'est rencontré. J'ai repris ma vie en main et j'ai appris à refaire confiance, mais maintenant je ne dois pas vouloir courir alors que je recommence seulement à marcher.

— Et qu'est ce que tu préconises pour m'entraîner ?

Je me redresse et me tourne vers lui vraiment intéressé par la question, j'oublie rapidement mes craintes en me concentrant sur mon petit-ami. Il fait semblant de réfléchir et je peux dire aux étoiles dans ses yeux, qu'il va vraiment m'emmener dans chaque endroit qu'il va nommer, il est très sérieux.

When Hope Springs ForthOù les histoires vivent. Découvrez maintenant