— Ohm ?
Je me tourne sur moi-même à la recherche de mon petit-ami, mais je ne le vois nulle part. Pourtant je ne panique pas, je suis dans les bois juste derrière sa maison de famille. Celle où il m'a emmené en vacances et où on apprend à faire réellement connaissance, alors je n'ai rien à craindre.
Je tente de me repérer. Mais la végétation luxuriante ne m'offre aucun point de repère et je n'entends même pas la rivière couler au loin. J'avale ma salive, je mordille ma lèvre, j'hésite.
— Ohm tu es là ?
Est-ce que je dois bouger, aller à sa recherche ou chercher à rentrer seul ?
Je ne sais même pas pourquoi je suis là, on ne devait pas revenir tout de suite ici maintenant que l'on avait trouvé la cabane et...
Ma respiration se bloque dans ma poitrine quand la lumière baisse comme si en quelques secondes le soleil s'était couché. Le crépuscule m'opresse et quand enfin j'entends un bruit de pas derrière moi, je suis incapable de me retourner.
Mon ventre se noue, ma gorge se serre et je sais d'instinct que ce n'est pas Ohm. Un épais brouillard blanc s'élève soudain du sol et mon menton se met à trembler.
Je veux fuir, mais je suis paralysé sur place, incapable de bouger, même quand une branche craque dans un bruit sec et sonore, glaçant.
C'est comme une brise à mon oreille, un vent léger et chaud. La bile remonte dans ma gorge car ce n'est pas le vent, c'est son souffle chaud qui s'accélère petit à petit alors qu'il...
Mes yeux s'ouvrent en grand dans la chambre plongée dans la pénombre. J'ai le souffle court, le corps trempé de sueur et je tremble de la tête aux pieds. Mes joues sont humides de mes larmes et je pousse un petit cri quand une respiration se fait entendre sur ma droite.
Cependant, je me détends aussitôt, cette respiration m'apaise et je me tourne sur le côté pour apercevoir Ohm endormi sur le sol. Je n'ai pas fait de cauchemars depuis plusieurs semaines maintenant et celui-ci m'a terrifié.
Est-il possible qu'il m'ait retrouvé, qu'il soit là dehors à attendre le bon moment pour m'attaquer. Je ressens rapidement les signes avant coureur d'une violente crise d'angoisse.
En tremblant, je repousse la couverture, je ne veux pas gâcher mon séjour avec Ohm. Je ne veux pas que sa sœur me voit dans cet état et à cet instant je ne veux qu'une chose. Sentir les bras chaleureux de Ohm m'étreindre avec force pour maintenir la peur à distance. Je me laisse tomber au sol et je le rejoins sans attendre
Il dort profondément sur le dos, je me glisse à ses côtés de manière discrète. Pourtant dès que je pose ma tête contre son épaule, il émerge de son sommeil et semble surpris de me trouver là.
— Nanon ! Tout va bien ?
Il murmure et n'articule pas vraiment, mais l'inquiétude transparaît dans sa voix. Il se tourne vers moi en m'enlaçant comme j'en avais besoin.
Je ne veux pas troubler plus son sommeil alors je hoche la tête lentement, mais je ne veux pas non plus lui mentir.
— Un cauchemar.
— Tu veux en parler ?
Sa main caresse mon dos et petit à petit, la peur, la crise et le rêve s'éloignent alors je secoue la tête. Je ne veux pas en parler, je ne veux plus y penser jamais.
— Je peux dormir dans tes bras ?
— Bien sûr.
Il bouge pour s'installer confortablement, rapidement on se retrouve tous les deux allongés l'un en face de l'autre. Ma tête repose contre son torse, son menton sur le sommet de ma tête et il me serre contre lui. Je me sens en sécurité dans ce cocon de chaleur et tous mes muscles se détendent.
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When Hope Springs Forth
Fiction généraleUn an après une fête qui a mal tourné, Nanon vit reclus et en sécurité dans l'ombre de son appartement. Il fuit l'inconnu et tout ce qui pourrait lui faire du mal en se plongeant dans des livres. Les seuls qui l'approchent sont Chimon son sauveur et...