When Hope Springs Forth

Chapitre 12 - Just After Sunset

Assis à côté du plan de fraise, j'en cueille pour préparer le dessert que l'on partagera avec Phi Dream et Ohm quand ils rentreront de leur balade. Au début, Ohm ne voulait pas partir avec sa sœur et j'ai dû le menacer de repartir à Bangkok demain avec elle, s'il ne passait pas du temps avec sa soeur.

Je sais qu'il ne voulait pas me laisser seul, qu'il était inquiet qu'il m'arrive quelque chose, mais je ne peux pas le laisser s'arrêter de vivre pour moi. Au contraire, le voir profiter de sa vie comme il l'a toujours fait, m'aide à sortir de ma coquille et à oser reprendre ma vie en main.

Actuellement, je me sens bien, le soleil me chauffe agréablement le dos, le chant des oiseaux est relaxant et l'odeur des fruits qui m'entoure est agréable. Je chantonne une vieille chanson démodée, tout en cueillant délicatement des fraises.

Enfin, ma cueillette consiste plus à manger une fraise sur deux et à ce rythme-là, je n'aurai pas fini avant leur retour. Seulement comment résister quand je me retrouve avec une fraise énorme et bien rouge entre les mains.

Et bien je ne le fais pas, sans réfléchir je porte le fruit à ma bouche et croque dedans en fermant les yeux. Aussitôt la chaire fond sur ma langue alors que le jus explose dans ma bouche. C'est sucré, suave et gourmand, aussitôt mon cerveau fait une association qui me fait rougir.

Les baisers de Ohm hier soir, je récupère le jus qui se trouve sur mes lèvres avec ma langue et frissonne légèrement. Il m'avait embrassé avec tellement de force et de douceur à la fois. Ses baisers étaient puissants, ils m'ont complètement retourné, faisant encore une fois apparaître ce désir que je pensais totalement disparu.

À chaque fois que sa langue partait à l'assaut de la mienne, je me sentais chavirer et je devais m'accrocher fermement à son dos pour ne pas basculer. Et si je n'ai pas paniqué du tout, c'est grâce à sa main sur ma joue, à son pouce qui la caressait lentement comme pour me dire, ne t'inquiète pas tu ne crains rien près de moi.

Je reviens au moment présent quand un oiseau s'envole d'un fourré sur ma gauche et je prends une grande inspiration. Je tremble, mon corps est brûlant et mon sexe s'est à nouveau durci. Je prends plusieurs respirations pour calmer mon cœur et décide finalement que la cueillette sera pour plus tard.

J'ai besoin de parler de tout ça, j'ai besoin de savoir ce que je veux et la seule personne avec qui je me sens vraiment à l'aise de le faire c'est Chimon. Alors je prends mon téléphone et l'appelle sans attendre.

— Allô, ça va Nanon ?

J'ai un petit sourire en coin quand il décroche au bout de la deuxième tonalité. Sa voix est décontractée, mais il semble tout de même sur ses gardes.

— Je vais bien. Je ne te dérange pas ?

J'ai changé je m'en rends compte. Il y a encore quelques mois, jamais je ne me serais posé la question si mon appel pouvait le déranger ou pas. J'étais tellement centré sur moi, que j'en étais devenu très égoïste.

— Tu sais que tu es mon excuse favorite pour faire une pause.

Il éclate d'un rire joyeux alors que le bruit de fond derrière lui finit par s'estomper puis disparaître avant qu'il ne reprenne la parole.

— Je suis au calme, raconte-moi ce qui t'arrive.

J'ai un petit sourire, Chimon est vraiment un ami hors du commun. Il a toujours du temps pour moi, il m'écoute, me conseille et m'explique les choses sans jamais se moquer de moi ou se mettre en colère.

— C'est sûrement bête...

Je ne sais pas si je vais réussir à le dire à haute voix. J'ai appelé sans vraiment réfléchir et je ne sais pas comment lui parler de sexe et de ce que je ressens par rapport à ça.