Chapitre 6 : Hit

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(A écouter avec Crazy In Love (FSOG) —> Voir médias).


Ce soir, je quitte le lycée en empruntant un chemin différent de celui que je prends tous les jours. Je ne prends pas le même chemin pour la simple et bonne raison que je ne me rend pas au même endroit que d'habitude. Non, ce soir je ne rentre pas tout de suite chez moi. Ce soir, je vais à l'entrainement de foot. J'ai eu envie de le voir toute la journée et je sais qu'il est à l'entrainement. Les beaux jours arrivent et l'équipe commence à s'entrainer dehors, alors je veux en profiter pour aller le regarder sans être repérée.


Je marche en tenant fermement mon sac de cours contre moi. Le léger vent de la fin d'après-midi fait voleter mes mèches brunes autour de moi. Je ne vais pas me mettre trop près du terrain parce que je n'ai pas envie que Marc m'aperçoive. Je vais me poster sur le côté des tribunes, à la limite du terrain pour être sûre que personne ne puisse me repérer.


Je ne veux plus le voir, Marc. Plus lui parler. Rien que de penser à lui m'est insupportable. J'ai tellement peur qu'il ait un quelconque lien avec l'Inconnu que je veux l'effacer de ma vie. Je crois que mon cerveau refuse l'idée que peut-être, il me bernait depuis le début en me faisant croire qu'il détestait Marc pour m'empêcher de découvrir son identité. Mais j'ai confiance en Lui, enfin... En quelques sortes et je le crois lorsqu'il me dit que je ne l'ai sûrement jamais remarqué. Du moins, j'ai envie de le croire. J'ai besoin de le croire. Alors maintenant, je ne veux plus que Marc m'approche et je ne veux plus rien avoir à faire avec lui. Toute l'attraction qu'il exerçait sur moi s'est dissipée ce fameux soir où je lui ai parlé sur Facebook et où il a dit « Comme une sorte de jeu ? ». Alors maintenant, c'est fini. Je ne lui parle plus et je le fais sortir de ma vie.


Après quelques minutes de marche, j'arrive au niveau des tribunes. J'entends l'entraineur donner un coup de sifflet et les quelques instructions qu'il hurle à travers le stade. Je ne peux empêcher un frisson d'excitation de parcourir mon échine. Je souris inconsciemment alors que le terrain de foot entre dans mon champ de vision. Les joueurs sont là, déjà en train de jouer. Les footballeurs disposent d'un emplois du temps spécial pour qu'ils puissent finir les cours plus tôt pour ne rentrer trop tard chez eux à cause de leurs entrainements lorsqu'ils ne se font pas sur le temps du midi. J'avais un emploi du temps adapté moi aussi, l'année dernière, lorsque je faisais du volley. C'est pour ça que je sais que leur entrainement ne devrait pas tarder à s'achever.


Je colle mon épaule gauche contre les tribunes et j'observe discrètement les joueurs. L'entrainement est intensif et ils ont l'air tous à bout de force. Il est là parmi ces gars, mais j'ignore lequel regarder. J'avoue que c'est dur de savoir qu'il est là mais que je ne puisse pas concentrer mon regard sur lui. De ne pas pouvoir m'imaginer son visage, son regard ou même son sourire... C'est dur d'aimer une personne à un tel point et d'ignorer comment elle est. Je sais juste qu'il fait partie de ces quelques garçons. C'est tout. Je ne sais pas grand chose de plus. Juste ça, et ça commence à ne plus être assez.


Je me rends compte que mon état s'apparente à celui d'une droguée. Qu'au début, je me contentais de peu mais qu'à présent, j'en suis incapable. J'ai besoin de plus. De beaucoup plus que ces conversations que nous partageons tous les soirs. Ça ne me suffit plus. J'ai besoin de lui parler réellement, de pouvoir le toucher, d'entendre sa voix à nouveau, et de me perdre dans ses yeux. J'ai besoin de le voir, tout simplement, et c'est pour ça que suis là ce soir. Mais je ne sais pas lequel regarder et ça me tue. Alors je me contente de porter mon regard sur chacun des joueurs, me disant que chacun d'entre eux m'irait. Que je me fiche de qui il peut être du moment qu'il ne soit pas... Marc. Mes yeux se posent sur lui, et je me rends compte qu'il regarde de mon côté. Je me projette immédiatement en arrière, pour être totalement cachée par l'une des façades qui encadrent les tribunes. Je m'adosse à cette dernière, la respiration rapide. Putain de merde. Me regardait-il ? J'exagère mes inspirations, pour essayer de réguler ma respiration devenue bien trop rapide. Non, il ne m'a pas vu, c'est impossible. Il était trop loin, trop concentré pour me voir ou même regardé par ici.

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