Rejoignez-moi sur insta : morganebicail
____________________________________________________________
C'était la crise hier soir. Lorsque ma mère à eu le malheur de découvrir ce foutu mégot dans un pot de fleur sur mon balcon, ça a été la crise. Je veux dire, vraiment. Elle était au bord de la crise cardiaque. Elle devait penser que ce n'était pas possible. Qu'il devait y avoir une erreur quelque part. Que sa petite fille chérie ne pouvait pas s'intoxiquer avec du tabac.
Je me doutais que ce jour arriverait, je m'y suis toujours préparée. C'est pour ça que lorsqu'elle m'a présenté le mégot - qu'elle tenait avec dégout entre son pouce et son majeur, en passant - et qu'elle m'a demandé de fournir une explication, je n'ai pas chercher à démentir. Je lui ai simplement dit la vérité. Parce que merde, faute avouée à moitié pardonnée, non ? Ouais, ok c'est totalement faux comme dicton. Ou du moins, ça marche pas comme ça dans ma famille. Ma mère était horrifiée, et choquée. Ses yeux bleus étaient tellement écarquillés que ses sclères étaient plus rouges que blanches. Mais même si elle affichait cet air d'étonnement complet, je sais qu'elle le savait déjà au fond d'elle. Je veux dire, ça fait presque deux ans que je fume et ça fait autant de temps que je cache mes mégots de cigarette dans mes pots de fleur. Et durant ces deux ans, ni ma mère ni mon père n'avaient remarqué un de ces mégots. Donc j'avoue que je me demande comment ma mère à fait pour s'en rendre compte, comme ça, en sachant qu'elle n'entre jamais dans ma chambre. Encore moins pour aller sur mon balcon. Et ENCORE moins pour aller fouiller dans mes pots de fleur. Alors, soit elle a eu une vision, soit elle avait des soupçons sur moi.
Enfin bref, ça m'est un peu égal, le résultat est le même. Mes parents sont au courant maintenant, et je crois que je n'avais jamais vu autant de déception dans leurs yeux depuis que je suis née. J'ai dû descendre dans leur estime. Enfin, je ne suis pas sûre que le terme « descendre » soit adapté. Chuter, correspond mieux. J'ai chuté, et je me suis écroulée au fond de leur jauge de respect.
Alors ils m'ont engueulé. Pendant de longues minutes. Et je me suis contenté d'encaisser. Je crois que ça, ça n'a fait qu'aggraver mon cas. Ça a rendu mon père complètement fou, le fait que je reste totalement impassible et silencieuse. Mais qu'aurais-je pu dire ? Je ne pouvais pas nier l'évidence. Je ne voulais pas nier l'évidence. Donc je me suis contentée de les écouter, et d'encaisser leurs reproches jusqu'à ce que ma mère parle de cure de désintox. De la désintox pour du tabac ? J'ai pris du temps à me rendre compte de la connerie qu'elle disait, puis je me suis barrée. J'ai pris mon téléphone et ma veste, et je suis partie. J'aurais bien aimé prendre mes cigarettes mais mes parents avaient déjà fouillé mon sac et confisqué mon paquet de Marlboro et mon briquet. Alors je suis sortie avec comme seul objet en poche, mon Iphone. J'ai erré dans la rue en discutant avec mon Inconnu jusqu'à ce qu'il ne parte faire « des courses de dernière minute », me laissant seule. Quel lâcheur !
On est Mardi matin et je suis en manque de tabac. Je n'ai pas fumé depuis hier à la même heure et j'ai comme l'impression que mon cerveau est en transe. A la pause de dix heures, c'est mon rituel : passer rapidement à mon cassier, et aller dans la cour me fumer une clope. Aujourd'hui, c'est foutu. Je pourrais facilement demander à Holly de m'en passer une, mais ses cigarettes parfum fraise, elle peut se les garder. Je n'ai jamais rien goûter d'aussi chimique que ces trucs là.
Je marche donc jusqu'à mon casier, tel un zombi annihilé. J'ai pas dormi de la nuit, je suis rentrée à vingt-trois heures parce que je mourrais de froid. Je me suis infiltrée discrètement chez moi en rentrant par la fenêtre de mon balcon, que ma mère avait laissé ouvert - merci Maman - et je me suis glissée dans mon lit toute habillée. Je suis restée de longues secondes à grelotter, mais même après avoir repris une température corporelle correct, je n'ai pas réussi à m'endormir. Je pensais à lui. Je suis persuadée qu'il croit que je m'en fous de trouver qui il est, et que je fais ça, simplement pour passer le temps. Et bien, il se met le doigt dans l'oeil et bien profondément. Je ne veux simplement pas qu'il me prenne pour une de ces filles totalement accros à lui, une de ces filles qui passe son temps à le chercher. Je préfère lui faire croire que je m'en fous de son jeu mal sain plutôt que de passer pour la fille totalement impatiente et ennuyante. Alors je fais genre que je m'en fous de son jeu. Mais ça n'est pas le cas, disons plutôt que je veux prendre mon temps. J'aime bien parler avec lui, en ignorant son identité. Je trouve ça plus excitant. Si je savais qui il était, ça n'aurait plus aucun intérêt. J'ai tout le temps que je veux pour trouver. Et je trouverai, je ne me fais pas de souci pour moi.
VOUS LISEZ
PhonePlay
FanfictionDans le lycée d'Oxford, un garçon de terminal s'amuse à draguer des filles par message et à les faire tomber amoureuse de lui. Il leur promet cependant une chose : Si l'une d'elles découvre qui il est, il sera à elle et devra réaliser toutes ses vol...