Partie 7 ✉

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Lui : Alors, tu t'es remises d'hier ou tu es encore en train de cuver ?

Alyssa : A ton avis ?

Lui : Bah je sais pas vraiment, on est samedi, et je n'ai pas vraiment de possibilité pour savoir comment tu vas, puisqu'il n'y a pas cours.

Alyssa : Pas faux.

Lui : Alors ?

Alyssa : Non, je suis complètement remise, figure-toi. Comme tu me l'as si bien fait remarquer hier soir, j'ai vomi — très élégamment — dans le jardin d'un inconnu... Et j'ai presque évacué tout l'alcool que j'avais en moi, si tu veux savoir. Ce matin, je n'avais même pas mal au crâne, en fait.

Lui : Tu aurais mérité d'avoir mal à la tête, Chérie.

Alyssa : Pardon ?

Lui : Tu as bu comme pas permis, tu aurais mérité d'avoir une grosse migraine aujourd'hui, ça t'aurait donné une leçon.

Alyssa : Oh, tu parles ! Je suis sûre que tu bois et fumes autant que moi.

Lui : Je ne fume pas.

Alyssa : Sérieusement ? Bon bah, je suis certaine que tu bois autant que moi. En règle générale.

Lui : Comment ça « en règle générale »?

Alyssa : Hier, tu m'as dis que tu n'avais bu qu'une bière, je suis sûre que tu faisais une exception. Tu voulais rester clean pour m'espionner tranquillement. Et peut-être même ne pas être tenté de venir me révéler ton identité.

Lui : Tu as sûrement raison, Chérie. Mais il ne faut pas exagéré, quand même. Je ne suis pas un accros à la bouteille. Les fois où j'ai été bourré se comptent sur les doigts d'une main.

Alyssa : Petit joueur.

Lui : Si je ne bois pas comme un trou, comme tu l'as fait hier, c'est pour éviter de vomir sur la pelouse de quelqu'un que je ne connais pas. Après je dis ça, je dis rien.

Alyssa : Arrête, j'ai déjà assez honte comme ça.

Je soupire alors que je balance un peu plus fort mes jambes d'avant en arrière, pour me garder loin du sol. Je fais de la balançoire, seule, au fond de mon immense jardin. Mes cheveux volent dans tous les sens et le vent froid s'abat sur ma peau pâle. J'aime ça. Venir ici, m'isoler le temps de quelques minutes pour éviter de devenir folle à écouter mes parents on ne peut plus guindés, pour me balancer dans les airs. La balançoire, c'est un truc de gamin en soi, mais qu'est-ce que j'aime ça. Je sais pas, mais avec ce truc, j'arrive à me sentir légère et libre. J'ai l'impression que je peux m'échapper de ma famille et je crois que mes parents préfèrent me voir à l'extérieur plutôt que derrière un ordinateur.

Notre musique joue doucement dans mes écouteurs, faisant battre mon cœur plus fort à chaque seconde. Je l'aime de plus en plus, cette chanson. Elle est un peu plus significative à chaque fois que je l'écoute. Je connais les paroles par cœur, maintenant. C'est peut-être con à dire, mais cette chanson me donne des frissons, parce que j'ai vraiment l'impression qu'elle a été écrite pour nous...

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