"Ma raison veut fuir mais mon corps souhaite rester."
Belzébuth, un homme violent, malmené par son passé.
Aphrodite, une femme forte de caractère, tourmentée par ses maux.
Il est de retour dans son club après huit ans d'absence, décidé à retrouver s...
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Le temps semblait s'être arrêté. Les minutes ne s'écoulaient plus. Aucun son ne se percevait dans l'imposante salle du club, comme si l'extérieur retenait son souffle. Il y avait peu de personne à une heure aussi matinale. Seuls quelques clients pointaient le bout de leur nez afin de prendre un café avant de travailler voire pour tout simplement bien commencer la journée.
Quelques employés du club se chargeaient de son entretien et du service client. Les motards quant à demeuraient pour la majeure partie en vadrouille sur leur bécane ou encore dans les bras d'une brebis. Le calme de cette matinée contrastait fortement avec l'effervescence de la nuit. Généralement, rien de spécial ne se déroulait dans le club en journée.
Toutefois, en ce jour de pluie, l'attention des rares personnes présentes dans le Luxore se focalisait sur un homme et une femme. Tous deux se plongeaient dans une bulle dans laquelle rien d'autre, outre eux, n'existait. Ils se lorgnaient avec une intensité telle que l'on croirait voir deux âmes sœurs dont la destinée se liait pour la fin de leurs jours.
Et pourtant, nous ne nous trouvions pas dans un roman fantastique où un loup trouvait son âme sœur par le biais du hasard. Non, nous nous situons aujourd'hui dans une étroite réalité, dans un club de biker où ne primait que le sexe, la drogue, les danseuses et les bécanes.
Le Président de ce fameux club tenait entre ses mains l'une des danseuses. Il venait de la sortir d'une crise d'angoisse, sans réellement faire quoi que ce soit. La seule connexion de leurs regards suffit à la faire revenir à elle. Aussi surprenant que cela puisse paraître, l'homme exerçait un mystérieux contrôle sur son corps et ses réactions.
Aphrodite avait beau détester ce dernier en raison de son attitude machiste et un peu trop violente ; elle n'arrivait pas à réprimer ses propres réactions face à lui. Son corps réclamait le sien, même si elle ne le souhaitait pas. Ce traître ne cessait de vouloir se coller à cet énergumène détestable, se calmant de suite sous sa prise.
Tout cela n'avait rien de normal.
La danseuse caressa la joue de Belzébuth, captivée par ses magnifiques yeux. Elle ne s'y était jamais attardée jusqu'à maintenant. Ces derniers se cerclaient d'une couleur jaune éléctrique pour l'une et d'une périférie épaisse noire pour l'autre. Outre leur contour, les prunelles d'Iron Mask s'avéreraient d'un gris étincelant, brillant même à l'ombre. En se penchant davantage en leur intérieur, Aphrodite put y déceler des éclats bleus.
Ses yeux ne s'accaparaient pas à ceux d'un humain.
Bien que majestueux, la jeune femme parvint à y lire une étroite tristesse, mêlée à une fureur lancinante. Plus elle les fixait, plus elle avait l'impression de pouvoir sonder son âme. Or, même en s'y attelant avec toute la ferveur du monde, elle n'y arriverait jamais. Car la terreur australienne cachait bien des secrets. Nul sur cette planète ne savait ce qu'il avait enduré et connu durant sa misérable vie. Pas même son vieil ami : Vitali Corkïvif.
