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Cela fait plus d'une semaine les gars sont venus m'aider avec mes meubles. Entre temps j'ai vidé tous mes cartons de bibelots, et livres et de vinyles. Et j'ai même rangé tous mes vêtements dans le dressing de ma chambre.
Les gars eux étaient répartis en tournée des festivals. Ils ont sacrifiés 1 jour de repos pour m'aider.

Il est presque 00h et je n'arrive pas à dormir. Alors je décide d'aller marcher avec mes écouteurs. J'ai passé une journée bizarre. J'étais assez triste, mais j'avais tellement de travail que ça m'a empêcher de penser à ça. Seulement une fois seule chez moi tout est revenu alors j'avais besoin d'air.

Mes pieds m'ont guidés jusqu'au Pont Neuf. Presque 1h de marche quand même. Je me suis accoudée face à la Seine. J'avais enlevé mes écouteurs pour profiter du bruit de l'eau et de Paris la nuit. Le vent s'immisça dans mes cheveux les fouettant de mon visage. Ça faisait du bien. J'étais perdue dans mes pensées quand une voix m'en sortit

- Héloïse ?

Je tourne la tête et fût étonnée et trouver Ken à quelques mètres de moi.

- T'es pas en tournée des festivals ?

- On vient de rentrer, on a une pause d'une semaine. Me répondit-il.

J'acquiesce. Puis il me demande :

-Je peux. Il montra une place à côté de moi

J'acquiesce, toujours en silence. Il s'installe près de moi. Encore une fois on resta dans le silence quelques minutes. Chacun pensant à ses problèmes, à sa vie. Cette fois ci c'est lui qui rompt le silence.

- A quoi tu penses ?

A cette question je me rendis compte que mes sourcils étaient froncés. Je me détendit et lança directement

-Tu crois que la personne que t'aime le plus au monde ça peut-être celle qui t'as fait le plus de mal ?

Il fut surpris par ma question mais il répondit

-Je pense qu'on choisit pas les gens qu'on aime. Si tu aimes cette personne malgré tout c'est que au fond tu sais qu'elle est pas responsable à 100% du mal qu'elle t'as fait. Ou alors elle en est responsable mais tu veux pas te l'avouer parce que ça te ferais encore plus de mal.

Son honnêteté me surpris mais elle me fit du bien aussi. Je souris et il me demanda

-Comment tu fais pour pas avoir peur de l'échec ?

-Pourquoi tu crois que j'ai pas peur de l'échec ?

-Élise quand elle parle de toi elle dit que tu fais tout comme si tu étais sûre de toi à 100%, comme si le mot "echec" il existe pas chez toi.

-Crois moi que le mot "échec" il existe chez-moi. Élise elle voit que le côté pro. Et c'est bien la seule chose qui est pas un immense bordel dans ma vie. Ma vie perso est une échec mais comme j'en parle pas personne ne le sait. Je sais pas pourquoi je me confis à lui mais ça me fais du bien. Je ne sens pas de jugement. Pourquoi tu me demandes ça ?

-Je suis en pleine préparation de mon nouvel album. Pour la première fois je suis face à une page blanche. Le seul moyen de remplir cette page c'était de voyager avec mes gars. Mes réf c'est plus les mêmes qu'avant, je suis allé chercher des trucs que j'avais jamais fait en terme de musicalité et d'ambiance. Cet album soit ça passe soit ça casse. Il avait l'air inquiet en disant ça

- Mais t'es fier de ce que t'as fait pour le moment non ? Ça te correspond ?

- Oui

-Je pense que tant que toi t'es fier de cet album et qu'il te correspond, que tu te mets pas de limite pour plaire aux gens à défaut que ça te plaise à toi, alors se sera pas un échec. Un échec c'est quand toi tu trouves que c'est un échec. Pas quand des gens qui ne te connaissent pas trouvent que c'est un échec.

Comme moi quelques instants auparavant il me sourit. On resta encore dans le silence quelques minutes quand son téléphone se mit à sonner.

-Allô

- ...

-Ouais, je suis avec Héloise là je lui demande aussi ?

-...

-Vas-y je te dis à toute frère.

Il raccrocha puis me demanda.

-Soirée chez Idriss tu veux venir ?

-Non je vais directement aller dormir j'ai un rendez vous assez tôt demain.

-Okay bah je te raccompagne quand même puisqu'on va au même endroit.

On marcha une heure dans le silence. On en avait besoin tous les deux après notre discussion express de toute à l'heure. De l'exterieure on ressemble à des âmes vagabondes. Nos corps sont présents mais se sont nos âmes qui nous guident dans Paris. On arriva devant l'immeuble j'ouvrais la porte. On monta les escaliers dans le silence. Arrivés devant ma porte il me fis la bise et me dis.

- À la prochaine.

Puis il tourna le dos et monta les dernières marches qui le mènent à l'appartement d'Idriss.

Plus le temps passe plus il m'intrigue. Il parle pas beaucoup et en vrai moi non plus, fin pas choses aussi profondes que celles qu'on a abordées cette nuit, même si on les a seulement effleurées.

Les âmes vagabondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant