Evan se tenait au milieu du grand salon, il fixait avec agacement un des membres les moins respectueux de la meute. Il se nommait Harley, était un loup solitaire que l'alpha précédent avait pris sous son aile. Il avait été le seul à combattre la nuit de pleine lune de la commémoration de l'alpha mort : seul lui avait été contre la nomination de Evan en tant qu'Alpha. Il suffisait d'un événement pour que l'autorité de l'apha soit remise en cause. Il ne comprenait pas cela... Comment peut-on faire partie d'une meute et constamment remettre en question son alpha, le leader de la meute, l'individu qui est censé veiller à la cohésion du groupe? Un groupe si soudé, si puissant dans sa cohésion, qui est une famille pour la majorité des membres.
-Tu as mis en danger la stabilité de la meute pour une femelle, cracha-t-il, pointant un doigt accusateur sur l'alpha, faisant grogner de colère le bêta de l'apha : Isaac. Cet imbécile parlait de leur Luna avec irrespect et, de surcroit, il parlait avec
-Elle est mon âme sœur, tous l'ont senti, alors même si tu ne te sens plus appartenir à la meute, tu dois bien l'avoir senti, siffla Evan, perdant patience.
-Un pute qui n'est pas de la meute, siffla Harley.
-Prends garde à tes mots, siffla Din alors que Isaac laissait un long grondement quitter sa gorge.
-Je vais m'assurer qu'elle n'est pas une menace, gronda Harley en partant, sous le regard incrédule des membres de la meute présents dans le salon.
-Il ne va pas oser... siffla Evan, ses pupilles se teintant en vermeil rapidement, signe de sa colère croissante et du koups qui prenait peu à peu le contrôle de son être.
Aéna fut réveillée par des cris. Elle se redressa, effrayée, et tomba sur une scène étonnante. Un homme au visage balafré , massif, semblant peu cordial... Il hurlait contre la gentille dame qui l'avait aidée jusque là. La mère de Evan. Elle trouvait ce nouvel arrivant très agressif avec la femme. Elle n'était guère ravie de voir quiconque s'en prendre à la gentille dame qui l'avait aidée
Un étrange personnage se tenait devant sa porte lorsqu'elle se réveilla. Il était massif, grand et semblait peu cordial.
-Ne penses pas pouvoir l'approcher, maudit gamin, sifflait la mère de Evan.
-Elle est une menace ! Gronda Harley.
-À tes yeux seulement, pauvre fou!
-Je vais m'en assurer, écartes toi !
Il avait repoussé la femme avec une certaine brusquerie, s'attirant le regard foudroyant de Aéna qui se leva d'un bond et aboya :
-Hey ! Ne la touches pas !
Elle fut devant la femme en un instant, bousculant cet individu violent qui avait fait tituber la pauvre dame par la brusquerie de son geste. Ladite femme grognait à présent, comme si du fond de sa gorge sa colère montait.
-Si tu t'offres à moi, c'est parfait, ricana Harley en saisissant Aéna par le col.
Cette dernière, peu ravie que tout le monde se permette de la malmener, lui mit un puissant coups de pied dans l'entre jambes, lui arrachant un glapissement de douleur. Aéna lui enfonça son poing dans le nez, le chargeant de toute sa haine et toute sa frustration : trop de choses avaient échappé à son contrôle ces derniers temps.
Il s'effondra dans un bruit sourd alors que la mère de Evan se hâtait d'examiner les phalanges de la jeune fille pour s'assurer qu'elle ne s'était pas blessée.
-On arrive trop tard ! Geignit Isaac en ouvrant les portes à volées.
-Comment ça trop tard ? Que leur est-il arrivé, paniqua Evan en le bousculant pour entrer.
-Je n'aurais jamais dû la laisser ! Tout est de ma faute ! Se fustigea Din en entrant en trombe, inquiet.
-Assez de vos sottises, claqua la voix autoritaire de la mère de Evan qui appliquait un torchon humide sur les phalanges rougies de la jeune fille qui lui adressait un sourire radieux.
Les trois hommes fixèrent le duo près du lit puis Harley inconscient à terre.
-Tu m'expliques mère, s'enquit Evan alors que Din traînait le misérable inconscient hors de la pièce.
-Nôtre Luna m'a défendue contre ce rustre en lui brisant les bijoux de famille, repondit avec une certaine fierté la femme.
-Je m'appelle Aéna, pas Luna, commenta la jeune fille avec un sourire gêné.
La femme fit de grands yeux, comme si ces propos l'avaient heurtée. Elle posa un regard noir sur son fils, sifflant :
-Evan... tu l'as emmenée sans rien lui expliquer ?
-Les circonstances de notre rencontre n'ont rien favorisé, se défendit-il.
-Tu me fais honte ! Claqua la voix de la femme, faisant tressaillir Isaac.
-Je...
-Sortez, que je puisse lui expliquer sans votre présence oppressante !
Ils partirent, ruminant, mais conscients de la tension de la situation.
Elle lui parla. Paisiblement. Calmement. Du mythe qui racontait comment deux âmes ne faisant qu'un furent séparées par la Lune jugeant les Lycans trop puissants et dangereux pour à son hégémonie.
De l'odeur que dégage une âme sœur. De ce besoin viscéral de la protéger. De la garder de tous les mots et maux du monde...
Elle lui parla d'engagement et Aéna ne se sentait pas prête à accorder sa confiance, à ouvrir son cœur, à un homme parmi tant.
La femme nommée Erza ria de cette phrase, disant solennellement :
-Un loups, un alpha, n'est pas un homme parmi d'autres. C'est une rencontre que le Destin t'offre. Parce que tu ne connaîtras jamais l'amour, juste la désillusion. Parce que tu l'as rencontré.
-Vous êtes bien déterministe, siffla Aéna. Je suis juste une livreuse à vélo qui a rencontré un connard de trop nommé Whyte.
-Tu es bien plus que cela, Aéna, la reprit Erza.
-En attendant, rien ne peut se faire sans mon consentement de ce que j'ai compris. Et là, tout de suite, je ne veux qu'une chose : rentrer, me changer, pour assurer mon shift du soir.
-Mieux vaudrait que tu laisses quelques-uns des nôtres te protéger, intervint Erza.
Aéna ouvrit la bouche pour répliquer, mais fut interrompue par la paume chaude et délicate de la femme sur son épaule, et son regard empreint d'inquiétude :
-Nous ne voulons pas t'aliéner, Aéna. Nous voulons te protéger.
-Bien. Je dois y aller...
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Au Nom de ma Liberté...
WerewolfOn m'a souvent dit que la vie est faite d'incertitudes , qu'il faut que je me batte si je veux être sécurisée... Alors je me bats. Mais je n'ai jamais prévu de me battre contre le Destin lui même, incarné en meutes de loups garous qui ne voient en m...