" Je me suis fait matrixé par Bruxelles " Scylla

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 Sous le pont de Thomas,  elle roulait sur la bande cyclable séparée de la zone piétonne par une barrière. Une longue séparation qui partait de l'entrée du passage sous le pont et se poursuivait toute la largeur du pont. Au dessus, les trains allant et revenant de Gare du Nord passent dans un fracas assourdissant que les citadins subissaient comme un bruit de fond, habitués par la nuisance sonore perpétuelle.

Un gars sauta par-dessus la barrière à un mètre et demi d'elle qui roulait à minimum 20km/h au vu du vélo électrique qu'elle utilisait... Elle jura, klaxonna, freina à fond et, inévitablement, tourna par reflexe pour l'éviter, le percuta de plein fouet, s'écrasant sur les barrières alors que son vélo percutait les jambes de cet imbécile qui avait sauté...Il fut balayé et elle fut malmenée par les barrières .

Il lui fallut un moment pour reprendre conscience de sa position et de ce qu'il venait de se passer, elle gisait, sur le côté, affalée contre la barrière, son épaule gauche engourdie, ses jambes mollement étendues sur le côté, ses hanches l'incendiant... Elle avait sentit le choc faire vibrer son casque. Elle avait sentit son épaule se frotter contre la barrière sans délicatesse aucune... Elle ne sentait à présent que cela : la douleur qui incendiait son corps. Une douleur qui lui était bien trop familière, angoissante et pressante, qui menaçait de la perdre, de lui faire perdre tout contrôle de son corps, de ses larmes, de sa haine qui tel un feu crépitant menaçait de jaillir de sa poitrine oppressée...

- T'es conne ou quoi? Tu m'as fait super mal ! aboya l'individu qu'elle venait de percuter.

Elle ne se releva pas, tout son corps protestant face à cet effort qu'elle lui réclamait. En plus d'être épuisée suite à son shift, elle était à nouveau tombée à cause de l'imprudence de cet imbécile ! Elle avait envie de hurler ! Hurler de douleur ! Hurler contre l'injustice ! Hurler contre le sort qui la malmenait ! Elle était lasse ! Elle était tellement lasse...

- Vous n'aviez rien à faire sur la piste cyclable ! Et puis, j'ai klaxonné, il fallait s'écarter !

- Conne vas ! Tu fonçais ! D'où j'avais le temps de reculer, aboya-t-il en repoussant du pied le vélo gisant mollement à terre.

- C'est culotté ça ! Vous êtes en tort et c'est moi qui allais trop vite ?

Il releva le vélo, aboyant de plus belle :

- Mais ouais ! Faut faire attention avant de rentrer dans les gens ici !Putain de cyclistes de merde !

- Mais c'est quoi cette mauvaise foi? Ne vous foutez pas sur les pistes cyclables et personne ne vous percutera !

- TU SAOULES !

Et il jeta le vélo. On la tira par le dos de sa veste, écartant ses pieds, son lourd vélo atterrissant juste à côté, la laissant choquée et encore plus secouée : ce vélo faisait bien une trentaine de kilos... Si jamais elle l'avait pris sur son pied, elle n'aurait pas pu marcher ni pédaler un bon moment... Isaac se tenait derrière elle, laissant un soupir soulagé lui échapper : il avait réussi à intervenir à temps.

- Quelle attitude, siffla avec mépris une voix derrière Aéna. Isaac, passa devant la jeune fille, se mettant entre elle et l'idiot violent, le regard brillant de rage. Ses émotions étaient si fortes que ses pupilles se teintaient de l'ambre des prunelles de bêtas, là où les alphas ont les prunelles rubis.

 - T'es qui, connard, aboya l'homme en tentant de le repousser du bras.

Isaac lui saisit l'avant bras, lui faisant une clé de bras avant de l'envoyer valser par dessus la barrière délimitant la zone piétonne de la zone cyclable. Il passa lui même d'un bond par dessus la barrière, posant son pied sur la main de l'inconnu, l'écrasant lentement en disant :

- Que ton visage n'apparaisse plus devant elle, sinon je m'assurerai qu'il n'y ait plus rien à  écraser , suis-je clair?

- Je... Ugh...

- J'ai demandé : suis-je clair ? siffla Isaac en se penchant, son visage près de celui de sa victime,  ses prunelles lui promettant mille an de souffrances.

- Ok ! Ok ! Pardon ! J'ai compris ! haleta-t-il de douleur, le visage cramoisi.

Sur ces paroles, Isaac le libéra et alla aider Aéna à se relever, l'invitant à s'installer sur le vélo pour qu'il la pousse jusqu'au garage, histoire de ne pas malmener ses membres douloureux. 

Lorsqu'elle s'effondra sur son lit une heure plus tard, elle n'avait eut ni la force de se changer, ni celle de se laver. Elle avait juste envie et besoin de dormir...

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Au Nom de ma Liberté...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant