" C'est fédérateur le rire" Melha Bedia

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Sur le sol de la chambre, il n'y avait que des débris. Emer marchait dessus sans ciller, il tenait dans son poing le mot qui reliait Aéna aux Ratayon. Il avait à sa ceinture une arme. Chargée de balles d'argent. Il savait que son oncle était hésitant lorsqu'il s'agissait de sa fille. Il n'aurait jamais tiré.

- Je la ramènerai, mon oncle, lança-t-il avec sérieux.

- Morte ou vive, Emer, ne laisse pas tes foutus désir te ralentir, le reprit un des autres chasseurs qui fouillaient la chambre.

- Fermes ta gueule Jude, j'ai pas besoin de tes commentaire , grogna Emer.

- Tu as quand même loupé ta chance deux fois mec, à un moment t'aurais juste du prendre en main la situation au lieu de tenter de lui parler, ria un autre des chasseurs.

- Perso, je la trouve, je m'amuse bien avant de la tuer. Si elle est chez LA Meute de Bruxelles, elle doit l'avoir gardé son physique de rêve haha, ria le seul chasseur qui ne fouillait pas, assis sur le bureau, feuilletant l'album photo de la jeune fille.

- Elle est à moi, Perse, le menaça Emer en le prenant par le col.

- Elle a trahi les siens pour se lier à un clébard : elle est une proie, le corrigea Perse avec verve. Une proie certes délicieuse, mais à abattre.

- C'est toi que je vais abattre, Perse, si tu mets en danger la pérennité de mon nom, claque la voix glaciale et menaçant du père de Aéna, à l'entrée de la pièce. Elle sera ramenée, et portera mon descendant avant de mourir, est-ce clair?

Le chasseur lui lança un regard noir mais ne répondit pas. Après tout, Alex Sinche était pour l'instant et depuis de nombreuses décennies, le leader des Sinche. Il n'avait aucune légitimité et aucun intérêt à le contrarier.

- Tu touches à un cheveu de ma fille Perse, je mettrai une balle dans ta tête, le mit en garde Alex Sinche en le regardant droit dans les yeux, une aura meurtrière se dégageant de lui malgré ses cinquante ans et son visage ridé.

- Bien, grinça Perse.


Aéna était assise à la fenêtre de sa chambre, une camomille en main. Elle fixait d'un œil détaché la rue en contrebas, où passait un tram et un flux continu de voitures. Sur ses genoux, une lettre. Manuscrite. Elle l'avait relue des dizaines et des dizaines de fois. Rien ne l'aidait. Rien ne lui permettait de sortir de cet état léthargique. En récupérant ses vêtements, elle avait récupéré son journal intime. Dedans, une lettre avait été glissée. Elle ne savait pas qui l'avait fait ni comment, mais la lettre lui était destinée.

Un mot de sa mère à son père. Elle l'avait reçue un jour et rangée puis oubliée. Mais elle l'avait retrouvée, simplement...

Sa mère avait fui son père. Elle avait sû. Mais elle n'avait pas eu le courage de prendre sa fille avec elle. Ainsi elle l'avait laissée seule avec sa violence et sa colère. Les chasseurs ne pouvaient pas lui faire de mal, disait-elle.

Cette lettre, ces quelques mots, étaient tout ce qu'elle avait.

Des certitudes d'une femme absente avaient été ce qui l'avait laissée baigner dans cet univers dégradant et violent qu'était son quotidien avec son père...

- Tu m'as abandonnée, maman, souffla Aéna, écrasant la larme qui la trahissait en creusant sa joue.

- Nous ne t'abandonnerons pas, nous, lui assura Ezra en posant une main sur son genou. Nous sommes là.

- Je suis la fille d'un chasseur, il ne me laissera pas et je mettrai la Meute en danger, laissa échapper Aéna dans un soupir.

- Tu es Luna, ma douce Aéna. Et le lien qui te lie à mon fils, à notre Alpha. Rien ne dépasse le lien entre deux liés. Rien.

- Rien n'est non plus censé laisser une mère abandonner son enfant...

Aéna posa un regard navré, chargé de fatigue et tristesse. Toutes ces nouvelles pesaient sur la jeune fille qui déjà n'allait pas bien. Et cela, Ezra le voyait. Elle voyait le poids de sa désespérance lui courber les épaules et lui creuser les joues. Lui offrir une perspective, un pont à traverser, une étincelle, était tout ce qui la sauverait de l'effondrement.

- J'ai entendu que pour ton travail de fin d'étude, tu devais faire un stage. Et si tu assistais à la gestion par les vampires de leurs différents clubs? Entre conflits d'intérêts et pluralisme socio-culturel, tu auras un beau rapport à rendre. Med a proposé de te prendre sous son aile pour ces semaines de stage.

Aéna posa sur la douce femme un regard brillant de curiosité. Elle serait loin de la Meute, loin de Evan, loin du Manoir, un bonne partie de ses journées : ainsi elle ne mettrait pas la Meute en danger. Surtout que Din et Isaac avaient légué leur casquette de gardes du corps à Stan et Jade. Ainsi... Elle ne serait pas une menace pour ceux qui veillaient sur elle sans rien lui demander en retour sinon son bien être...

- Je vais en parler à Evan pour qu'on s'organise avec Med ! sourit-elle en se levant d'un bond leste, quittant d'un pas léger sa chambre, un grand sourire aux lèvres.

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Et ouiiii ! Emer c'est son cousin mais il le lui a caché ! Et du coups, la demande en mariage , c'est luiii !

Pardon, j'ai aimé ce plot-twist solo mdr.

Brefffff , courage pour la pluie à Toulouse et hésitez pas à commenter, donner votre avis, et tout, et tout !!

Sofia

Au Nom de ma Liberté...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant