"I'm not used to being loved. I wouldn't know what to do." F. Scott Fitzgerald

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                                                      TW : VIOLENCE / TENTATIVE DE VIOL


Elle repoussa le pervers qui osait poser ses mains sur son amie inconsciente, la relevant pour la pousser derrière le fauteuil, hors d'atteinte, au moins le choc la réveillerait peut-être. Tim, agacé, attrapa Aéna par les cheveux, la jetant au sol où il la rua de coups de pieds avant de l'écraser en s'asseyant sur son ventre, ses genoux immobilisant les bras de la jeune fille. D'une main, il emprisonnait sa gorge, l'étouffant en serrant de plus en plus, alors que son poings se dressait pour continuer à la frapper.

- Espèce de salope !

Un coups de poing lui déchira la pommette, lui arrachant un hoquet de douleur et de stupeur.

- A ME FAIRE CHIER !

Un second coups la frappa à la tempe , la sonnant, ne lui laissant même pas le temps de penser à quoique ce soit...

- ALORS QUE JE...

Le troisième coups ne vint pas, son poids qui écrasait ses côtes meurtries par les coups qui avaient plu sur elle, disparut.

Din était arrivé, déboulant dans le club dès qu'il l'avait entendue hurler, il n'avait réussi à la rejoindre que trop tard...

Il releva délicatement la jeune fille, brisée, à peine consciente, son visage tuméfié et en sang, disant en tentant de capter son regard :

- J'ai prévenu Evan, d'accord ? Vous allez voir un médecin, tout ira bien... Luna ? Luna ? Restez avec moi, faut pas vous endormir...

Sa voix était si fébrile, son regard oscillait entre ses prunelles humaines et celles de son lycan qui voulait que justice soit faite, que sa Luna soit vengée. Aéna, inerte, fixait sans voir les yeux de Din qui scintillaient de folie et de perte de contrôle. La violence qu'elle venait de subir, qui lui avait broyé les côtes et tuméfié le visage, la rendait léthargique... Peut-on être aussi violent et se dire homme ? Se dire humain?  Se dire légitime de poser cette violence brute, sans hésitation, sans limites, sur un corps autre. Le corps d'une personne qui essayait juste...

Oui, elle essayait juste...

Humblement...

De ses petits poings non entrainés...

De sa voix tremblante...

Elle essayait de juste protéger son amie ivre....

Où est le mal à ça ? Où est le mal à ne pas laisser son amie se faire abuser sous ses yeux ? Qu'elle soit ivre ou sobre, où est le droit de cet individu de s'approprier ce corps incapable d'exprimer son consentement ?

Et...

Quel piètre humain tu fais si tu sombres dans la violence par frustration...

Quel piètre animal social...

- Écartes toi toi ! aboya un des membres du groupe qui avait acculé Aéna en voulant repousser Din pour pouvoir au moins goûter au plaisir de la chair avant de filer...

Cette main sur son épaule alors qu'il essayait de garder son calme, était de trop. Le lycan prit le pas sur l'homme. Din n'était plus que violence lorsqu'il bondit sur l'homme qui posait sur sa Luna un regard avide. Les autres se lancèrent dans le conflit, mais nul ne sembla saisir qu'ils n'avaient plus affaire à un homme...

Derrière Din, Tim se relevait, sonné d'avoir été repoussé avec tant de violence contre un mur, mais il ne décoléra pas. Il posa un regard fou sur la fille au visage tuméfié qui gisait plus loin, l'amie de Nola qu'ils cuisinaient depuis deux semaines à coups de black out et de réveils sans souvenirs. Il n'allait pas laisser cette Aéna lui gacher son plaisir du soir, il le jurait. Il tituba jusqu'à elle, ne portant plus aucun intérêt à Nola qui était endormie de l'autre côté du fauteuil, au sol. Une femme lui résistant, c'était un challenge excitant pour le sadique qu'il était. Il attrapa la jeune fille par son col, la relevant d'un geste. Elle n'était pas tout à fait inconsciente et l'éclat d'horreur qu'il vit briller dans son regard le faisait jubiler. Elle serait très agréable à briser, se disait-il...

- EVAN ! hurla-t-elle soudain, de toute sa voix, de toute son énergie, de tout son désespoir.

- Ta gueule, grinça Tim, agacé, et lui déchirant son haut.

- Meurs... ordonna une voix animale derrière Tim qui eut à peine le temps de se retourner pour croiser des prunelles d'une carmin plus vivace que les flammes de l'enfer, avant de se faire arracher la carotide d'un geste.


Evan se hâta de couvrir son âme soeur de sa veste, la prenant dans ses bras pour la consoler. Aéna pleurait, d'horreur, de douleur, de chagrin, de soulagement... Elle avait presque vécu ce qu'elle redoutait plus que la mort : un traumas qui la briserait, qui la consumerait, qui poserait sur son corps une marque indélébile...

- Désolé d'avoir tardé, je suis tellement désolée Aéna...


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/ NDA /

Hey ,

Ce chapitre bien sombre pour dénoncer à mon échelle, à ma sauce, la culture du viol, le harcèlement, les violences sexistes et sexuelles. C'est très personnel comme façon de raconter cela, parce que j'ai vécu. Vécu des mots, des gestes, des scènes qui ont rendu ma plume sombrement fluide dans le récit de la violence subie.

Parce que je sais cette violence. J'y ai survécu. Tu n'es pas survivante seulement dans le cas où tu as survécu à la violence, tu es survivante aussi quand tu arrives à poser des mots, à te décharger, à sortir de toi cette violence pour la laisser là, dans un chapitre, avec un TW pour prévenir...

Parce qu'on n'a pas tou.te.s des Evan ou des Din qui vont débarquer au moment adéquat pour nous aider lorsque la violence prend le dessus sur notre résistance, englouti le non dans un sanglot, j'écris. J'écris pour déculpabiliser, pour désombrager, pour raconter.

Non, ce n'est pas normal que dans les livres du quotidien, on pose des scènes d'abus comme des scènes romantiques, que l'on glorifie la sexualité au point de pousser des jeunes à se questionner parce qu'iels n'ont pas encore trouvé la personne qu'iels désirent et aiment... Non ce n'est pas normal qu'on en parle juste le 8 mars, pour la journée internationale des droits de la femme.

Non, ce n'est pas normal.

Alors créons une nouvelle normalité, par l'écriture, par des récits de personnages aussi forts et frêles que tout un chacun au quotidien. Parce que Aéna, livreuse à vélo, c'est une fille parmi tant d'autre qui a osé monter sur le vélo pour livrer, comme moi, et qui  même si elle est frêle,  veut être forte, veut avancer, parce qu'elle aime la vie, et vit la subversion de son identité de genre, de classe, d'origine... Elle vit sa "vie bonne".

Merci d'avoir lu,

Sofia.

Au Nom de ma Liberté...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant