" Life happens. Coffee Helps." Dandoy

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Jules lui lança un regard un peu agacé et accusateur. Visiblement,la réaction de la jeune fille ne lui plut pas. Il s'attendait peut être à plus de... sentiments ?

-Comment ça "Ah"? C'est pas ouf comme réponse.

Sa réaction, agressive et si demandeuse, l'agaça. Aéna, fatiguée, abandonna toute sa douceur, toute sa délicatesse, sanas même s'en rendre compte. Elle devint la version d'elle sans café et sans sommeil, mordante et désagréable, sans tact et sans filtres. Une version d'elle dont elle n'était pas forcément fière, mais qui était là, enfouie en elle... Elle se leva, plaquant ses mains sur la table en s'exclamant :

-Tu veux que je te dise quoi? Que je suis love de toi depuis perpet et que je suis contente que tu aies fait le premier pas?

-Tu m'aimes ? sourit-il, ému, en se levant contournant la table pour lui prendre les mains.

-Non, Jules ! Je ne suis pas amoureuse de toi et je suis désolée que mon "Ah" t'ait déçu ok ! Mais tu ne peux pas faire une déclaration à quelqu'un et attendre une réaction digne d'une scène de film ok !

- T'as pas besoin d'être méchante !

- Je ne suis pas méchante ! Je suis fatiguée ! Et je suis désolée de ne pas avoir l'énergie d'être gentille et empathique, mais je ne peux pas être la meilleure version de moi même h24 ! Surtout pas quant tu me lâches des " c'est pas ouf comme réponse" !

- Je te déclare ma flamme et toi tu me parles de toi et de ton empathie à la con, vraiment ?!

Il hurla ces mots, la faisant se reculer malgré elle. Elle sentit trop tard que son dos rencontrait le mur. A présent, son corps était prisonnier entre ce mur et celui de Jules, devant elle, qui était large d'épaules et faisait bien vingt centimètres de puis qu'elle...

- A la con?! Mais t'es pas bien ! Tu voulais quoi comme réponse? Hein?

- Je veux juste profiter de la vie ! Et vivre ma vie merde ! Je suis attiré par toi, je te désire, et toi t'es pas foutue de le comprendre !

Ce disant, il glissa sa main sur la joue de Aéna qui était tétanisée. Il la caressa du pouce, se rapprochant au point où leurs deux corps étaient bien trop proches pour que ce soit décent.

- Mais... Ton désir n'implique pas mon désir, Jules. Je ...

- On sait pas où on sera demain, ce qu'il se passera, si ça se trouve, ton taxi aura un accident, tu vas tomber dans l'escalier... Et t'auras pas profité de la vie... T'auras pas essayé.

- Je ne vais pas coucher avec tous les mecs qui me désirent parce que je peux mourir à tout instant, siffla-t-elle, repoussant sa main.

- Pas avec tous... Juste avec moi. Laisses moi une chance... Juste une...

- Une chance de quoi? Tu te rends compte de ce que tu dis?

- Une chance de t'aimer...

Elle le repoussa, agacée, acculée et se sentant prise au piège par cette proximité.

- Jules, je ne peux pas, je ne veux pas.

- Tu ne peux pas ou ne veux pas ?

- C'est pareil ! Non c'est non !

- Non c'est pas pareil !

- Je suis en couple, voilà. Maintenant je vais partir, s'exclama-t-elle en se dirigeant vers la porte.

- Qu... Quoi? En couple ? Encore avec l'autre enfoiré ? Mais qu'est ce que tu fais avec lui Aéna? Je suis tellement mieux que lui ! Laisses moi te le prouver !

- J'AI DIT STOP ! hurla-t-elle, dépassée, épuisée, agacée.

Il la tira par le bras et profita de sa surprise pour l'embrasser. Choquée, elle le repoussa vivement, hurlant de plus belle :

- COMMENT TU PEUX DIRE AIMER ET FORCER L'AUTRE? TU NE VAUX PAS MIEUX QUE TOUS LES AUTRES ! RESTES LOIN DE MOI !

Le regard qu'il posa sur elle était blessé et triste, mais elle n'en avait que faire, elle avait tout fait pour ne pas le blesser, pour ne pas être méchante, et il avait abusé de sa naïveté, de son empathie, de son amitié... Qui sait s'il avait gardé sa position, l'acculant contre le mur, s'il n'aurait pas tenté de la garder à ses côtés. Contre son gré...

Dans les tréfonds de son être, elle le sentait. Elle sentait la colère et la soif de justice... Elle la sentait prendre de plus en plus de place dans son coeur meurtri, malmené par cette énième trahison. Elle n'avait qu'une hâte : s'éloigner...

Elle sortit, sous ses suppliques agrémentées de sanglots. Elle n'avait qu'une envie : le frapper. Le frapper fort pour lui faire regretter. Il n'était pas celui devant pleurer. Elle avait subi ce baiser, il le lui avait volé. Ce faisant, il avait piétiné la confiance qu'elle avait en lui. En une amitié. En des mots... Il l'avait trahie, comme tout le monde n'a cessé de la trahir depuis sa tendre adolescence... C'était de la violence. Une énième violence. Et cet égocentrique avait le culot de la poursuivre en pleurant et bégayant des excuses ! La bonne blague !

- Aéna, je t'en supplie, écoutes moi !

Il lui avait à nouveau attrapé le bras. La jeune fille vrilla. Elle serra le poing aussi fort que possible et, tremblante de rage et de dégoût, elle le frappa dans la pommette, hurlant :

-Mais laisses moi merde ! Tu as le culot de me toucher contre mon consentement, et ensuite de me réclamer de mon temps?! Mais tu peux aller te faire voir !

-AENA ! aboya-t-il, fou de rage, un filet de sang glissant le long de sa mâchoire. SALE PUTE , TU AS...

Les yeux écarquillés d'horreur, alors qu'elle voyait son poing se diriger vers son visage, elle sentit un sentiment ne lui appartenant pas. Encore. Du regret.

Le coups de Jules l'assomma presque, sa tempe était en feu et sa conscience flottante alors qu'elle s'écroulait tout son long sur le sol, s'érraflant le bras et l'épaule. Jules se pencha vers elle, le regard fou, entre rage et peine :

           - Je t'aime, si tu savais comme je t'aime...

Elle ne saurait dire comment , mais elle avait senti sa présence...

Evan frappa Jules au visage. Son poing écrasa son nez dans un craquement sonore et significatif. Aéna se retrouva derrière lui sans vraiment comprendre ce qu'il s'était passé ni à quel moment il avait débarqué...

Jules ne se releva pas de ce coups de poing, il resta à terre, le sang s'échappant de son nez à une vitesse affolante.

Isaac se pencha sur Jules, disant, près de son oreille :

- Ce n'est que le début de la fin pour toi, pauvre fou.

Aéna ferma les yeux, épuisée, autant physiquement que mentalement. Elle était lasse de la violence du monde... Si lasse...

 Si lasse

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Au Nom de ma Liberté...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant