ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 : 9

70 12 151
                                    

EMMA

Je suis allongée en position fœtale, je suis en état de choc. Je n'arrive plus à bouger, seules mes larmes coulent sur mon visage. Comment Hugo a-t-il pu me faire ça ? Je n'arrive pas à oublier son visage rempli de colère et sa voix pleine de haine.

J'ai cru qu'entre lui est moi les choses aller mieux, mais finalement pas du tout, tant de violence, je n'ai jamais connu ça. Il est parti, je ne sais où, ce qui m'inquiète le plus c'est ce qu'il pourrait faire. Comment il peut me croire capable de lui faire une telle chose ? À présent, je ne ressens plus rien, comme la sensation d'être au bord d'un gouffre qui n'appartient qu'à moi. J'ai l'impression de hurler, mais aucun mot ne sort... Ma tête subit le rappel de chacune de ses phrases...

"Tu n'es qu'une salope, hurle-t-il."

"AH OUI ET DE QUI SALE PUTE. DE TON CHER MATTEO. ON BAISE DEPUIS HUIT ANS ENSEMBLE ET C'EST AUJOURD'HUI QUE TU TOMBES ENCEINTE ? ARRÊTE DE TE FOUTRE DE MA GUEULE."

Je ne me relèverais jamais, telle une pierre coule au fond de l'océan, je me noie petit à petit. J'aimerais partir, mais je n'en ai pas la force... Je savais au fond de moi qu'un jour, il y aurait des représailles de ses moments passées avec Matteo. Je suis totalement perdu, je ne sais pas quoi faire...

TOC. TOC. TOC.

Des coups à la porte se font entendre, mais ça m'est égale... Je ne veux voir personne. Et si c'était Hugo ? Ajoute ma conscience. À cette idée, mon cœur se serre et des larmes roulent à nouveau. Une monstrueuse douleur abdominale se fait ressentir, peu importe que l'appartement soit le sien autant que le mien, je ne préfère pas ouvrir, une nuit seul le fera réfléchir à cet acte...

TOC. TOC. TOC.

Avec le peu de force qu'il me reste, je me redresse tant bien que mal dans l'espoir d'envoyer paître ce parasite qui ne cesse de toquer. Je commence par regarder par le judas, car si c'est Hugo, je n'ouvrirai pas... J'essaie mes larmes et j'aperçois Matteo, levant le bras pour frapper à nouveau. Je déverrouille la porte.

— Matteo ! Demandais-je d'une voix étouffée.

— Tout va bien ? J'ai entendu des cris et je... Pourquoi tu pleures ? Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

Est-ce que ça se voit tant que ça ? Où est-ce que lui aussi pense comme ma mère ?

— Tu devrais rentrer chez toi...

— Non ! Pas tant que tu ne me diras pas ce qu'il se passe... Il t'a fait du mal.

J'aimerais tout dire à Matteo, mais j'ai peur de ce qu'il pourrait faire à Hugo... Ou pire, j'ai peur de ce qu'Hugo pourrait me faire.

— Laisse-moi entrer ! Je ne partirais pas tant que tu ne m'expliqueras pas...

— Ne t'embête pas, on s'est disputé, ça arrive dans un couple. Dis-je en détournant le regard.

— Ah oui et dans tous les couples ça arrive que le mari frappe sa femme.

— Quoi ?! Demandais-je légèrement confuse.

— Ne te fatigue pas Emma. Je sais, tu ne me crois pas aussi con que ça ? Il te frappe depuis longtemps ?

Je secoue la tête, peu importe ma rancœur ou ma colère envers Hugo, je dois empêcher Matteo de s'en mêler, et même si pour ça, je dois mentir.

— Depuis quand il te frappe ?

— Matteo, tu te trompes Hugo ne me frappe pas...

Je me remets à sangloter, les douleurs au ventre reviennent de plus en plus fortes, l'envie de vomir ne tarde pas à suivre. Sans prendre le temps de fermer la porte, je cours aux toilettes. Lorsqu'une main se pose sur mon épaule, j'ai un mouvement de recul, j'aperçois le visage de Matteo qui prend une mine triste.

༺𝓢𝓪𝓾𝓿𝓮-𝓶𝓸𝓲༻Où les histoires vivent. Découvrez maintenant