Chapitre 26 : La fin est proche《》

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De nombreux jours étaient passés depuis la deuxième tâche. L'entrevue avec Barty m'avait fait comprendre l'importance de fermer mon esprit. Si je m'étais plus entraînée, Barty n'aurait rien découvert. 

Alors maintenant, j'y passais tout mon temps libre. J'avais emprunté le plus de livres possibles parlant de ce sujet et des techniques pour fermer complètement son esprit, et même si les débuts étaient laborieux, j'y arrivais de plus en plus. 

Néanmoins, ce serait mentir de dire que je m'étais remise de ma discussion avec Barty. J'y pensais tout le temps. Avait-il tout rapporté à Voldemort ? Sûrement. 

Chaque cours de Défense Contre les Forces du Mal devenait maintenant un véritable supplice. Il prenait un malin plaisir à m'interroger pour chacune de ses questions et se servait de moi pour des démonstrations de sort. 

Je m'arrêtais toujours devant le bureau de Dumbledore. Peut-être que si je racontai tout, je pourrais me débarrasser de mes problèmes. Mais à chaque fois, je n'avais pas le courage. 

La veille j'étais allée à Pré-Au-Lard. Je m'étais sentie bien avec Harry, Ron et Hermione. Le changement d'air et d'ambiance m'avaient été bénéfiques, mais une fois rentrée, mes peurs étaient revenues à la charge. 

Je ne dormais presque plus et j'avais raté mes dernières évaluations. Barty avait sûrement tout rapporté Voldemort. Si c'était le cas ma mort était programmée dès son retour. J'étais condamnée, jamais Voldemort ne voudrait une traitre-à-son-sang dans ses rangs. Et qui en plus est amoureuse de son pire ennemi. Pourquoi j'étais tombée amoureuse de lui ? C'était le meilleur sentiment, mais en même temps le pire. J'avais raison durant le bal. Cet amour allait me rendre folle. Ou allait me tuer. 

Je reçu une lettre de Dumbledore qui me convoquait dans son bureau le soir même, sans me dire le motif. 

Quand j'arrivai devant l'immense statue de Phénix, j'eus une légère appréhension. Et si Barty était aussi présent ? 

Après avoir dit le mot de passe et monté les marches, je toquai et entrai en recevant une réponse positive. 

Dumbledore était là, debout et seul, en train de caresser la tête de son phénix calmement. L'animal me dévisagea avec ses petits yeux noirs. 

-Astéria !Tu as bien eu mon mot, parfait. Installe-toi, je t'en pris. 

J'obéis et Dumbledore s'assit derrière son bureau. 

-Tu te doutes sûrement déjà de la raison de ta convocation ? 

-Je n'en ai aucune idée, professeur. 

-Plusieurs professeurs m'ont fait part de tes résultats en baisse. Ils s'inquiètent beaucoup, et comme moi, ils se demandent ce qu'il se passe. 

-Je vous promets de rectifier cela au plus vite, dis-je calmement. 

-As-tu quelque chose à me dire Astéria, me demanda-t-il soudainement sérieux, et s'accoudant sur son bureau.  

Je réfléchis un instant. Bien sûr que j'avais des choses à lui dire. Des tonnes. Mais je ne pouvais pas. Je ne devais pas parler. 

-Non, il n'y a rien, professeur... 

Dumbledore ne parut pas convaincu. 

-En es-tu sûre ? Navré d'insister, mais je pense qu'au vu de cette baisse considérable, il y a un problème sérieux. J'ai vu que tu t'étais beaucoup éloignée de ton cousin et des Serpentard en général. T'ont-ils fait quelque chose ? 

-Je me suis éloignée d'eux car ils ne sont plus mes amis. Nous ne partageions plus les mêmes centres d'intérêts, alors je ne voulais plus rester avec eux. Ils ne m'ont rien fait. Drago ne comprenait pas mon éloignement, mais ça s'est arrêté là. 

-Donc si je comprends bien, tu es allée voir ailleurs pour changer d'air. Tu as trouvé refuge auprès d'Harry Potter et de ses amis n'est-ce pas, demanda Dumbledore en souriant et regardant au-dessus de ses lunettes en demi-lune. 

-Effectivement, répondis-je simplement. 

-Tu t'entends très bien avec lui, je me trompe ? 

-Nous ne sommes que des amis, rien de plus, niai-je. 

-Bien entendu. En tout cas, le jeune Harry te regarde sans cesse. Vous étiez d'ailleurs très beau au bal de Noël. 

Je ne sus quoi répondre. Dumbledore s'imaginait des histoires, mais l'entendre dire qu'Harry avait éventuellement des sentiments pour moi me faisait beaucoup de bien et me rendait soudainement plus heureuse. 

-Alors as-tu des problèmes avec un professeur en particulier ? 

-Je vous ai dit qu'il n'y avait rien. 

-Astéria, je veux seulement t'aider. Tu n'es pas sans savoir que Lord Voldemort et ses mangemorts reviennent à l'attaque. Un jour, il reviendra. Sans vouloir t'offenser, beaucoup des membres de ta famille ont été dans ses rangs, et permets-moi de te dire que tu es bien trop jeune, bien trop intelligente, et une personne bien trop précieuse pour que tu doives user de sortilèges de magie noire contre des innocents. Tu as la vie devant toi, et je t'en conjure Astéria, viens me parler si une personne, n'importe laquelle, te pousse à faire les mauvais choix. Tu vaux mieux que cela Astéria, et je sais que tu en es consciente. 

-Croyez-moi, il n'y a rien, mentis-je. S'il y a le moindre mangemort qui vient vers moi, je vous le dirai. J'ai juste une baisse de moral avec de simples histoires d'adolescents. 

-Très bien. J'abandonne pour le moment, déclara-t-il avec un léger sourire. Je te fais confiance. 

Je dus me faire violence pour ne pas éclater en sanglots.  

-Il est tard maintenant, va te reposer, tu as cours demain. 

Je me levai et me dirigeai sans un mot vers la sortie. 

A la dernière marche, toute la pression que j'avais accumulée éclata et des larmes apparurent au coin de mes yeux. Je me dirigeai vers mon dortoir quand deux mains m'attrapèrent par les épaules. La personne était derrière moi, je ne savais pas qui c'était et je me raidis. Son visage s'approcha de mon oreille. 

-J'espère que tu ne lui as rien dit. 

Je fus secouée d'un violent sanglot. 

-Lâchez-moi, réussis-je à formuler. 

-Qu'est-ce que tu lui as dit ? 

-Rien... Lâchez-moi professeur. 

Il me lâcha mais me plaqua violemment contre le mur. 

-Tu as prit une sage décision petite fille. Si jamais tu dis quoi que ce soit sur moi et sur ce que je t'ai dit, tu vas comprendre ce que l'expression mourir dans d'atroces souffrances veut dire. As-tu bien compris ? 

Je secouai vivement la tête positivement. 

-C'est bien, tu es très obéissante, dit-il en caressant ma joue avant de disparaître dans le sombre couloir. 

Il me fallu du temps pour me remettre des évènements. Barty devenait de plus en plus menaçant et dangereux. Je pris de grandes inspirations et je continuai ma route, non sans avoir l'impression d'être suivie. 

Le lendemain, après avoir passé une nuit blanche car encore sous le choc de la veille, j'allai à la Grande Salle. Je fis un rapide bonjour de la main à Drago, puis je m'installai à côté d'Harry. 

En me voyant, il me demanda si tout allait bien. Je ne pus que répondre positivement.  

Ils étaient en train de parler de Sirius. De ce que je pouvais comprendre, ils avaient pu le voir et lui parler à la dernière sortie de Poudlard. Ils débattaient maintenant pour savoir si Bartemius Croupton pouvait vouloir la mort d'Harry. Bien entendu, pour ne pas éveiller de soupçons, je ne pus qu'aller dans leur sens.  

Mais mentir à Harry, continuellement, m'était de plus en plus douloureux. La seule chose que je voulais faire c'était le prendre dans mes bras, l'embrasser et m'enfuir loin d'ici avec lui, pour m'éloigner de Barty et de Voldemort. Je ne voulais qu'il n'y ait plus aucun problème, aucune menace, qui puisse m'interdire de vivre comme je l'entendais.  

Mais cela m'était tout bonnement impossible.  

Fière de Son Destin |Tome 1|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant