Rémuce, Prince De L'océan

Chapitre 16

Quelques semaines se sont écoulés depuis le repas chez les dieux des enfers, littéralement. Et à mon grand plaisir, aucunes histoires ne met parvenus suite à cette petite...conversation avec Perséphone. Évidemment le lendemain de cette soirée, je n'ai pas manqué d'en parler à Liha qui, étonnement, ne semblait pas le moins du monde choqué par cette histoire. "Tu sais - m'avait-elle dit, Hadès et Perséphone sont un couple très passionné et possessif mais pourtant, leurs adultères mutuels sont connus de tous". Cela m'avait laisser pensif.
Cela étant, aujourd'hui est un beau jour comme j'en vis depuis un moment maintenant, je nage dans ses eaux qui me sont maintenant familières mais surtout, je nage dans ses eaux qui me mènent à Liha. Quand je sors la tête de la Thyne, elle est là, avec une biche. Je l'observe, elles semblent communiqués toutes les deux. Puis Liha l'embrasse sur la tête et celle-ci s'en va. Enfin, son regard pétillant croise le mien, mon coeur fait un bond de joie et je la rejoins.

- Rémuce, j'ai quelque chose à te dire.

Je fronce les sourcils, elle semble nerveuse.

- Que ce passe t-il ? Demandé-je.

- Et bien, j'ai... j'avoue que je ne sais pas trop...c'est assez bizarre...c'est la première fois pour moi que...

Elle emmêlent ses cheveux entre ses doigts, je n'y tiens plus, qu'à t-elle à me dire ?!

- Rémuce...Elle fixe ses yeux clairs droit dans les miens. Rémuce, je suis enceinte.

Boom ! Voilà le bruit que fait l'annonce de Liha partout dans mon corps. Je reste sans voix pendant quelques secondes interminable.

- Tu...Tu...Vraiment ?

Je pose ma main sur son ventre, elle sourit en se pinçant les lèvres et hoche la tête. Puis elle rigole en explosant en sanglot. Un mélange bluffant d'émotions se joue entre nous, je n'en reviens pas ! Je prends sa tête dans mes mains puis l'embrasse plein de joie. Je pose mon front contre le sien, elle se calme. Je la sens sourit à nouveau.

- Tu es content ? Vraiment, ça te fais plaisir ?

Je recule ma tête pour lui répondre.

- Oh mais Liha, biensur que je suis content ! Je dirais même plus que ça, je suis tellement heureux ! Je vais être père !!!

Je pousse un cris de joie ! Un de ces cris qui vient du coeur, qui n'a pas de synonymes, qui ne s'explique pas. A partir de ce jour, je sus qu'il n'y avait rien qui comptait plus pour moi, que ma future famille.

**

- Vazy mon coeur, tu vas y arrivé !

Liha est rouge, en sueur et elle a mal. Un crie presque animal résonne au fond de sa gorge. Il fait de plus en plus sombre sur les bords de la Thyne. Des nymphes et des océanides se pressent autour de Liha avec des tissus, humides ou secs. Une bassine d'eau chaude, une autre d'eau froide. Des lumières éclairent notre petit groupe et se reflètent sur les eaux calmes de la rivière. Il me semble que la biche que j'avais aperçu avec Liha le jour où elle m'a annoncé sa grossesse, est même là, avec son petit, elle aussi.

- Tu y es presque Liha, je vois la tête ! Encourage l'océanide sage-femme.

Un nouveau cri, elle pousse encore une ou deux fois, ou peut-être trois, j'ai arrêté de compté. Elle me sert la main, fort, trop fort mais qu'importe. Puis le dénouement approche, le bébé sort, un cri, celui du bébé cette fois. Les larmes me montent aux yeux.

- C'est une fille !

La nymphe nous tend notre fille, elle la dépose sur Liha, qui l'enveloppe d'un tissu propre. Son petit corps, si fragile contre celui de sa mère, je n'ai plus de mots, les larmes coulent toutes seules sur mes joues, je regarde Liha qui pleure aussi. Elle me sourit, je lui sourit en retour. Notre fille à quelques cheveux déjà, de la couleur de ceux de sa mère. Je suis sous le charme.

- Comment allez-vous l'appeler ?

- Son nom est Lili.

**

Un ans plus tard, c'est dans le palais de mon père, dans les bras de son grand-père, que Lili rigole aux éclats. Il semble si heureux. J'aurais aimé que ma famille puisse être présent, ma mère serait tellement heureuse de savoir qu'elle à une petite fille... Je pense lui présenter un jour même si cela enfreint les lois après tout, je ne suis plus à ça près. Mais avant toute chose place d'abord à ce jour unique.
Je regarde Liha dont la beauté est exceptionnelle en ce jour radieux. Je la regarde et j'attends qu'elle me réponds, bien entendu je connais déjà sa réponse mais mon coeur ne cesse de tambouriner dans ma poitrine.

- Oui, je le veux.

Cinq secondes plus tard, nos bouches se touchent dans un baiser tendre et affectueux. Et cette femme est maintenant, par les liens sacrés du mariage terrestre, mienne.
Des applaudissements se font entendre, la foule d'invité acclame la cérémonie. Et nous remontons l'allée d'honneur sous les confettis blanc et bleu.

La salle de réception est remplie, heureusement que les salles de dieux sont prévus à cet effet. J'entraîne Liha sur la piste de danse sous les regards silencieux de nos convives, cela dit je ne connais pas une bonne partie de ces gens. Les premières notes de musique résonnent et nous commençons à danser.

- Cela me rappel quelque chose. Dit elle malicieuse.

- Ah oui ? Et quoi donc ma chère femme ?

- Notre première danse, quand nous nous sommes rencontrés.

- Quand tu m'a clairement recalé je dirais même.

Nous sourions.

- Effectivement cette musique est celle de notre rencontre, notre première danse. Et je la voulais pour ce jour unique.

Nous nous embrassons, des ''ouhhh'' se font entendre puis d'autres couples rejoignent la piste. Poséidon vient nous adresser, encore, ses félicitations.
Liha reprends Lili dans ses bras. Cette dernière gazouille en émettant des sons qui ressemble de plus en plus des mots.
Après sa naissance, j'ai pu passé bien plus de temps avec elles, à conditions de revenir régulièrement au palais tout de même. Mais qu'importe cette condition, ce n'est qu'un détail comparé au bonheur d'être avec les femmes de ma vie.