Rémuce, Prince De L'océan

Chapitre 14

Orkante nous guide jusquà un énorme bureau. Nous y entrons tout les trois. Liha et moi, main dans la main. Poséidon se lève de son fauteuil, non que dis-je, de son trône. Je ne prends guère le temps d'admirer cette pièce mais je constate néamoins que le mur du fond est en réaliter une gigantesque fenêtre sur l'océan et que deux grosses bibliothèque bien garnit sont positionnés de chaque coté de la pièce.
Je sers un peu plus fort la main de Liha, elle me rend une légère pression. Quoiqu'il arrive nous sommes ensemble. Je n'arrive pas à distinguer si Poséidon est calme ou bien en colère ni même la moindre trace du sort qu'il nous réserve. Il semble impassible. Je ne pense tout de même pas qu'il irait jusqu'à la mort ce serait excessif. J'espère ne pas me tromper.

- Orkante, vous pouvez y aller, merci.

Mon seul ami au palais s'en va, il croise mon regard et je peux y lire de la compassion et du courage.
Poséidon soupire et nous invite à nous asseoir dans les fauteuil devant son énorme bureau en bois foncé qui rappel la couleur des bibliothèque. Cette pièce est celle qui comporte le plus de teintes foncés. Avec la vue direct sur l'océan, cela confère une ambiance sombre et intime. Liha et moi nous regardons puis prenons place. Mon paternel s'assoit à son tour, croise les mains sous son menton. Il inspire puis prend la parole.

- Rémuce, Liha, vous savez tout deux que votre comportement est intolérable. Vous enfuire chacun de votre lieu d'habitation ainsi que de vos devoirs n'est pas acceptable. Cependant, malgré les conséquences que vous encourez, je dois bien admettre que vous avez eu le courage de revenir au palais, ensemble. Aussi, je ne peux vous laissez partir sans rien faire.

- Et pourquoi pas ?! Le coupé-je subitement. Qu'avons-nous fait de si mal pour mériter une punition si ce n'est seulement que de nous aimés ?!

Poséidon me regarde sans rien dire, il me jauge et j'en fais de même. Le débat peut commencer.

- Vous vous êtes enfuits !

- Pour être ensemble ! Et encore je me suis enfuis seul, Liha m'a retrouvé, elle a prit des risques pour moi !

- Jamais vous n'auriez dû partir malgré cela !

- Tu ne nous a pas laissé le choix ! D'entrée tu étais contre le fait que nous nous fréquentions alors que nous nous étions à peine vue. Je ne vois pas où est le véritable problème ?

- Vous ne faites pas partie du même monde. Vous ne pouvez vivre ensemble, Liha doit rester près de la Thyne et toi au palais.

- Et à par cela qu'est-ce qui nous empêche de nous voir réellement ? Je n'ai en aucun cas parler de kidnapper Liha à ce que je sache ! Ni même de partir à tout jamais du palais.

- Il est vrai que...

Poséidon semble déconcerté mais que lui arrive t-il ? Orkante nous parlait d'un châtiment horrible et en réalité la situation est complétement différente de ce que j'imaginais. Peut-être que la colère qui l'habitait lui a fait dire des choses qu'il ne pensait pas vraiment. Le débat continue pendant un temps qui me semble interminable, j'ai l'impression que nous tournons autour du pot. Poséidon ne veut pas que nous quittions nos lieux de vie respectif et nous, nous voulons juste l'autorisation de nous fréquenter.

- Bon je pense que nous avons fait largement le tour du sujet. Dit le Dieu des Océans. Je veux bien consentir à un compromis. Vous pouvez continuer de vous fréquenter à l'unique condition que chacun de vous reste dans son lieu de vie. Surtout toi Liha, tu sais que la Tyne peut dépérire si tu reste trop longtemps éloignée. Je pense d'ailleurs que tu as déjà un peu de travail. Et puis, il en va de ta santé également...

Liha baisse la tête. Je ne comprends pas, un détail m'a échappé. Je m'empresse alors de demander plus d'informations, pourquoi ne suis-je pas au courant de toute la situation ? C'est Liha qui me répond.

- Je ne voulais pas que tu te fasse du soucis pour moi... Mais Poséidon à raison, si je reste trop longtemps éloignée de la Thyne, elle meurt et moi aussi...

- Pourquoi ne m'as-tu rien dit ! A quel moment tu jugeais bon de me prévenir que ta vie en dépendait ?!

Je suis furieux et totalement déconcerté. Je me lève et fait les cents pas me passant une main dans les cheveux. Les pièces du puzzle s'assemblent soudain. Je regarde mon paternel et mon aimée qui eux même me regardent tourner en rond dans la pièce.

- C'est pour cela que tu étais contre le fait que je la fréquente. Dis-je en premier en m'adressant à Poséidon. Tu savais que si la passion me faisait l'emmener elle en mourrait !

Mon pater' aquiesce. Je m'adresse ensuite à Liha.

- C'est pour cela que tu ne voulais pas non plus que nous nous fréquentions, tu savais également que tu risquais ta vie mais tu ne m'a rien dit !

Elle baisse à nouveau la tête, les yeux humides.

- Vous saviez tout les deux le pourquoi du comment nous ne pouvions être ensemble mais au lieu de tout m'expliquer clairement vous avez juste voulu me tenir à distance dans l'ignorance ! Vous pensiez que j'étais trop bête pour comprendre cela ?!

Aucun des deux ne bronche. Puis je reprends doucement pour Liha.

- Liha, je... Pourquoi as-tu pris le risque de me retrouver ?

- Je m'inquiétais pour toi.

Elle se lève et me rejoins.

- Rémuce, je suis tombée amoureuse de toi. Au premier regard, quand tu étais sur l'estrade. Mais je savais que ce n'était pas possible. Puis tu es venu me chercher et plus nous passions de temps ensemble plus je t'aimais. J'ai compris que cela deviendrait dangeureux pour nous deux. Alors j'ai voulu te tenir à l'écart mais tu es parti ! J'ai eu peur, peur de ce que je ressens réellement, peur de jamais te revoir ! Qu'est-ce que l'éternité si je ne peux au moins t'aimer un peu ?

Il n'y a plus rien à ajouter. Je la prends dans mes bras. Trop d'émotions différentes déferlent en moi. Je leur en veux de ne m'avoir expliquer les vrais raisons. Je comprends que j'ai voulu en faire qu'à ma tête, moi le petit nouveau qui ignore tout de ce monde. Ils ont maladroitement essayés  de nous protéger et moi, sans rien savoir, j'ai forcé ! Il y a là bien trop de malentendu, bien trop de non-dit. Un manque de communication évident. Je soupire en la serrant davantage contre moi. Je ne veux plus la mettre en danger, ni qu'elle s'y mette par ma faute.
Je me tourne vers Poséidon qui s'est assis.

- Et maintenant, que faisons nous ?