hebdocriture du 3 juillet - deuxième essaie

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Coucou,


Ce texte n'a pas de titre, il s'agit de mon deuxième essaie de l'Hebdocriture de cette semaine.


Bonne lecture!


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La symphonie des oiseaux saluant le soleil couchant remplis ses oreilles de joie tandis qu'il s'avance, pieds nus vers le lac. La forêt a revêtu ses couleurs automnales, les feuilles se changeant en bijoux enflammés, ajoutant au spectacle de l'embrasement du ciel.

À sa gauche, un rocher dépasse de la surface de l'eau avec des airs de tortues à la plage. Sa surface d'un gris presque noir constellé de taches vertes dégage une douce chaleur, encore gorgée des rayons du soleil qui a brillé tout l'après-midi. C'est là qu'il laissera ses affaires, ça lui fera un podium parfait pour se lancer.

Les autres ont utilisé leur magie pour se laver, à l'exception de l'Élémentaliste du groupe qui lui a demandé de lui rapporter de l'eau.

Le jeune homme s'agenouille, plongeant le sceau sous la surface du lac avant de remonter la portion d'eau à lui. Avec une grimace de dégoût, il retire son pantalon maculé de boue puis le jette à l'eau - il ira le chercher plus tard, ça ne fait rien. Son tee-shirt prend le même chemin, tout comme son sweater. Vient ensuite le tour de son boxer, qui, bien qu'ayant été porté toute la journée, est clairement le plus propre de ses vêtements.

La journée à été longue et difficile. Il ne rêve que de s'allonger sur le rocher tiède et de se laisser sombrer dans le sommeil, mais les autres finiraient par s'inquiéter pour lui alors il n'en fait rien. Il se met donc plutôt sur pieds puis cherche la surface tranquille du lac du regard. Ses vêtements éparpillés dérivent, se gorgeant d'une eau saine et fraîche à qui il a bien l'intention de laisser faire la plus grande partie du lavage. La seule idée de ses chaussettes dégoûtantes le fait grimacer. D'ailleurs, ou sont-elles. Ont-elles réussi à se sortir des poches de son pantalon? Il n'avait tellement pas envie de les toucher qu'il n'a même pas eu l'obligeance de les sortir de là.

Heureusement, elles se sont débrouillées seule. Il peut maintenant les apercevoir qui dérivent doucement, se purgeant de toute la sueur, de toute la saleté qu'elles ont accumulées au courant de la journée.

Il baisse un instant les yeux vers ses pieds qui ne sont franchement pas mieux. Sa peau claire est maculée de boue, d'égratignures et d'autres trucs auxquels il n'ose même pas penser. À leur défense à tous, ils n'avaient pas prévu être forcé de fuir à travers la nature afin d'échapper à cet horrible monstre.

Le lac miroitant lui renvoie l'image d'un jeune homme grand et mince, aux longs membres dont la finesse dissimule la puissance. Ses cheveux châtains ondules légèrement, et encercle un visage fatigué et inquiet. Mais ce n'est pas à rester planter là que la crasse du jour disparaîtra.

Avec un sourire victorieux, il bondit le plus fort qu'il peut, plongeant jusqu'au milieu du lac.

Ah! Ça, c'est la vraie vie.

L'eau, que tout les autres ont trouvée trop froide l'accueille comme s'il retrouvait une vieille amie. Ouvrant les paupières extérieures de ses yeux, il salut les poissons qui viennent l'entourer, ravis de rencontrer quelqu'un comme lui.

Ils l'attendaient, ils avaient reconnu son odeur de créature aquatique dès que le premier morceau de vêtement avait fait son apparition.

Recevant une poignée d'algue ressemblant à des fougères, le jeune homme remercie la minuscule nymphe d'un geste de la tête et commence à se frotter.

Il récure - oui, le terme est un peu fort, mais il est vraiment dégueulasse! - ses aisselles, parcoure la peau lisse et presque glabre de ses jambes, de sa poitrine. Les herbes sont un peu trop rêches pour qu'il ait envie de les frotter contre les parties les plus tendres de son anatomie, mais ça ne fait rien, un peu de terre argileuse fera l'affaire.

De ses mains nues, il frotte son visage, souligne ses traits délicats. Parfois, il aimerait avoir l'air plus humains, comme les autres gars de son groupe. Ceux qui ont le luxe de choisir de se raser ou pas, ceux à la mâchoire bien carrée, aux épaules larges.

Oh, il attire bien son lot d'admirateur/rice/s, après tout, sa nature fait d'emblée de lui un être séduisant, mais avoir l'air normal lui causerait certainement moins d'ennuis. Parce que peu importe où il va, il n'arrive jamais à passer inaperçu.

Plongeant ses longs doigts fins dans sa chevelure, il frotte les mèches soyeuses, les démêlent et les déploient en auréole autour de sa tête. Il en a toujours autant que lorsqu'il était petit, sauf que désormais, ils ont adopté une teinte normale. Ça fait au moins ça! Et même si on lui répète souvent qu'il aurait besoin d'une coupe, il ne voit jamais l'intérêt de le faire et ne trouve jamais le temps d'y aller.

Il reste longtemps sous l'eau, se gorgeant de son énergie, de sa vitalité. L'eau lui procure toujours cette sensation de bien-être absolu, cet impression d'être là où il doit être. Lorsqu'il émerge enfin, il constate qu'il n'est plus seul.

Ses vêtements sont soigneusement pliés sur le rocher, à côté du sceau qu'il avait rempli pour son amie et la lune s'est levée.

— Les autres pensent que tu t'es noyé, dit-elle en soulevant le sceau pour le verser doucement sur sa tête.

Autour d'elle, l'eau s'évapore en petits nuages de vapeur, créant un brouillard qui lui cache sa silhouette. Évidemment, il fallait s'y attendre, elle a utilisé sa magie élémentale pour "demander à l'eau de prendre une température confortable". Le nageur se replonge sous l'eau, bien décidé à étirer ce moment de sérénité le plus longtemps possible. Attentif au concert sous-marin des Ondines, il nagera et dansera avec le lac encore un peu.

Et, de toute façon, peut-il vraiment laisser son amie seule au bord du lac en pleine nuit?

Comme des bulles de savonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant