Je me réveille avec la montée de chaleur dans ma chambre, me préparant à vivre mon dernier jour de tranquillité avant la reprise. Je me lève de mon lit sans bruit et enfile un pull léger et un training, préférant dormir avec un simple caleçon par la forte chaleur que nous offre ce dernier mois d'août.
Je descends les escaliers sans un bruit et découvre ma mère, déjà dans la cuisine, se faisant son déjeuné.
- Bonjour Maël, bien dormi? Me demande ma mère en s'approchant de moi.
- Oui, je réponds simplement.
Elle dépose un bisou sur mon front et retourne à sa préparation.
J'ouvre la porte donnant sur la terrasse et m'installe sur une partie à l'ombre, profitant de la légère brise matinale. Je ferme les yeux et me laisse divaguer à un monde qui n'est pas le mien, je prends mon livre à l'aveuglette, laissé sur la table pendant la nuit, et l'ouvre à la page abandonnée. Je ramène mes jambes contre moi et commence à lire, mes boucles brunes tombent sur mon visage, je les dégage d'un geste lasse.
- Tu as tout ce qu'il faut pour demain? Demande ma mère en s'asseyant autour de la table, au soleil.
- Je crois, j'irai racheter plus tard si jamais.
- N'oublie pas de manger mon chou.
Je relève le regard vers elle, elle me regarde avec un mélange de bienveillance et d'inquiétude, j'acquiesce en me pinçant les lèvres et retourne à ma lecture.
J'abandonne peu après ce coin tranquille et remonte dans ma chambre en emportant une pomme, sachant que j'ai le regard de ma mère sur moi, je ne veux pas l'inquiéter.
Je m'assieds sur ma chaise de bureau qui se trouve en face du lit, juste à côté de la fenêtre et commence à dessiner. Je laisse mon crayon se balader sur le papier au hasard, formant des formes et bientôt des images faites de noir et blanc.
Ma concentration est vite dérangée par des mouvement à ma gauche, par la fenêtre j'aperçois des gens pénétrer la maison voisine, armés de carton. L'ancien voisin est décédé durant l'année, abandonnant sa femme, qui, incapable de vivre seule, est partie vivre chez de la famille. La maison a eu du mal à se vendre, mais apparement elle l'est à présent.
Je vois trois enfants, deux jeunes et un de mon âge je suppose. La plus petite est nerveuse et fait des allers retour entre les cartons et la porte de la maison en criant et sautant joyeusement faisant voler ses cheveux blonds. Son ainée, il doit avoir 10 ans, porte des cartons en râlant apparement sur sa soeur, il passe les boites au plus grand de la fratrie, sûrement plus grand que moi les cheveux tout aussi blond que la petite. Il prend les cartons sans sourire, un visage neutre, il n'a pas l'air enchanté d'être là, un déménagement forcé? La petite et lui sont d'ailleurs les seuls à avoir les cheveux aussi blonds, les parents et le garçon ont, eux, les cheveux bruns assez foncés.
Je m'approche de la fenêtre et l'ouvre, me donnant plus de visibilité, mais j'attire l'attention de ce garçon, il tourne la tête vers moi et fronce des sourcils. Perturbé je m'éloigne de la fenêtre et prends mes feuilles pour m'abriter sur mon lit, à l'abris des regards.
La concentration ayant quitter mon corps pour de bon, je décide de me lever et de me diriger vers la chambre de mon frère jumeaux, sûrement encore endormi.
J'ouvre la porte sans une once d'hésitation, et, en effet, la chambre est encore plongée dans le noir, je referme derrière moi et me couche sur le lit à côté de lui.
- Jules? Je l'appelle.
- Mais qu'est-ce que tu fous encore, c'est une mauvaise habitude que tu prends de me réveiller trop tôt, râle-t-il.
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Libère-moi
RomanceIci, on ne parlera d'une romance fraiche et douce entre deux adolescents. Non ici, nous parlerons d'un garçon, brisé, et usé par toutes ces années de doute et de douleur, et d'un autre, au sourire qui en cache plus que ce qu'on pense. Ici on parle...