Libère-moi

𝟷𝟹

Je reste couché encore un peu, le réveil a sonné depuis 10 minutes, je n'ai pas envie de commencer une nouvelle semaine, j'ai juste envie de rester au lit jusqu'à ma mort.

La porte s'ouvre inévitablement sur Jules, déjà blasé de mon comportement.

- Bouge ton cul.

- Laisse-moi.

- Debout.

Il ouvre le store et la fenêtre et m'oblige à me lever.

- On ne va pas être en retard, va te préparer.

- Oui chef.

Je m'éloigne vers la salle de bain en l'insultant.

- Je t'ai entendu! S'exclame Jules.

- Je n'essayais pas d'être discret.

Je m'habille en vitesse puis nous partons en cours.

Bizarrement Alex n'est pas là, pourtant il est du genre à ne louper les cours, il déteste ça carrément. Un élève assidu qui ne ramène jamais d'échec même dans les matières qu'il déteste.

Je me suis dit que suivre aujourd'hui ce ne serait pas de trop. Mais j'ai dit que j'écrivais, pas que je faisais d'effort pour comprendre, surtout en math ou chaque chiffre en a contre moi.

Lou et Jules n'ont pas l'air au courant plus que moi de pourquoi Alex n'est pas là, ils se sont mis l'un à côté de l'autre et je les entends chuchoté avec très peu de discrétion sur lui.

- Il a rien dit jeudi après être parti, j'ai plus de nouvelle sauf un vague "ça va" auquel je ne crois pas du tout, marmonne Lou en râlant.

- Peut-être qu'il est malade, et qu'il l'est tellement qu'il arrive à peine à se lever.

- Ou que sa soeur est malade, tu sais comment il est avec elle.

- Possible.

- Monsieur Green et Mademoiselle Cortez, voulez-vous bien vous concentrer sur le cours. les rappelle à l'ordre le professeur.

- Pardon monsieur.

J'aurais aimé avoir plus d'info.

À midi, je suis encerclé par les deux monstres, ils me fixent de leur grands yeux et donnent envie de me taper la tête sur la table jusqu'à perdre connaissance.

- Tiens, votre meilleur pote n'est plus là donc vous vous rappelez soudainement de moi?

- Ferme-la Maël, me coupe Lou.

- Tu sais pourquoi il est pas là?

- Pourquoi je le saurais?

- Heu je sais pas, au cas où vous auriez remis les choses comme avant.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé entre vous pour vous mettre le cerveau à l'envers comme ça, vous ne vous quittiez pas d'une semelle et depuis la soirée d'Halloween c'est à peine si un regard c'est déjà trop.

- Ce n'est pas tes affaires, Jules.

- Oh si justement, ta consommation de médoc ce sont mes affaires. Sérieux, on dirait que vous faites un concours de celui qui aura les plus grands cernes.

- N'importe quoi.

- Il a raison, vous faites peur à voir sérieux. Qu'est-ce qu'il s'est passé cette nuit-là pour que vous fassiez la gueule à ce point? Votre dispute de jumeau c'était déjà quelque chose mais là c'est pire! Reprend Lou.

- Je veux pas en parler.

- On t'en laisse pas le choix, Alex ne veut rien nous dire apparement "pour toi" mais c'est bon hein, on en a rien à foutre de vos trucs de secret, dis-nous.