POISON D'OR

ROUTINE

SOUNDTRACK: I WANTED TO DIE DE Sybyr

 Haléna

-Haléna.

Je me réveille surprise par le bruit autour de moi.

Beckett a sa tête collé à la mienne, face à face. Son haleine emplie d'alcool me donne envie de vomir.

-Beckett, qu'est ce qu'il y a ?

Les souvenirs d'hier jaillissent dans mon esprit, je les chasse, ne voulant pas me torturer.

-N'oubliiie paaas la thuune.

Il est complètement défoncé, comme tout les matins.

Il part en claquant la porte, je ne sais jamais ce qu'il fait de ses journées à part quand il vient à l'université.

Ça a toujours été comme ça. Il fait du trafic je crois, mais bon avec tout ce qu'il s'enfile je ne pense pas qu'il doit lui rester grand chose à vendre.

Je m'habille, dépité de mon apparence, mais en vrai on s'en fout.

Avant de passer le pas de la porte, je regarde une dernière fois la photo du foyer là où j'ai vécue toute mon enfance.

Cette bâtisse remplie de lierre autour de ses murs. Sur la photo, on y reconnaît une trottinette abandonné.
C'était sûrement Cameron qu'il l'avait laisser traîner.

J'aimais bien ce garçon, il était très atypique. Il est arrivé, il devait avoir treize, quatorze ans. Il avait des reflets rose dans ses cheveux, c'est d'ailleurs lui qui m'a fait ma première couleur.

Je me souviens vaguement de lui, c'était un des enfants que le foyer gardait.

Il est reparti très vite du foyer, il avait encore ses parents, mais ils avaient des problèmes dans leur famille.

Toutes les semaines on changeait d'éducateurs. Je ne me souviens même pas de leur noms.

Je les détestais, je croyais que c'était eux qui m'avait enlevé à ma famille. C'est pour ça que je me suis inventé cette histoire de parents vampire qui viendrai me chercher.

Puis un jour j'ai compris, j'ai compris que l'on avait jamais voulu de moi.

J'ai compris que ma vraie famille n'existait pas.

J'ai rencontré Beckett à mes quatre ans.

Je m'en souviens comme si c'était hier.

J'étais en train de jouer avec une voiture, et Beckett est entré dans ma chambre. Il avait quatre ans lui aussi, mais nous étions déjà bien trop grand pour notre âge.

Il m'a dit:

-Les voitures c'est pour les garçons.

J'ai toujours détesté ce genre de remarque, encore aujourd'hui.

Je lui est rétorqué :

-Et les baffes c'est pour les filles.

J'ai voulu lui mettre une baffe, mais l'éducatrice est arrivé. Alors je lui au juste tiré la langue.

C'est la première fois que je l'ai vu, et depuis ce jour là nous ne nous sommes jamais séparé.

C'est vite devenu mon meilleur ami. On faisait les quatre cents coups tout les deux.

Un jour, un mec traînait autour de notre collège. Beckett est allé le voir, ils ont discuté pendant longtemps, puis le mec a refilé un truc à Beckett.