POISON D'OR

QUI CONTRÔLE QUI ?

SOUDTRACK: MASTER OF PUPPETS METALLICA

Haléna 

Kyson est devant moi,  assis sur son lit, les yeux fixent sur un point imaginaire devant lui. 

Il n'a pas parlé depuis que je lui ai dis. 

Je lui ai raconté mon enfance, la violence de Beckett. Mais je ne lui ai pas raconté les violes de Beckett, je ne voulais pas qu'il me fasse la même chose, je ne voulais pas l'entendre de ma bouche. Je ne veux pas accepter d'avoir subit ça, alors je ne le dirais à personne. Durant tout mon récit, il ne m'a pas interrompu, et d'ailleurs il ne parle toujours pas.  Il est comme figé dans le temps.

Je me sens mal, très mal de lui avoir dévoilé ma vie. Je n'aime pas ce sentiment de faiblesse, de regret après avoir vidé son sac. 

Je commence à me lever, je ne veux pas voir Kyson se mettre en colère, ou le voir s'apitoyer sur mon sort, ou même encore se moquer de moi.

Je préfère partir. 

Je me lève, mais mon poignet est retenu par une main, qui avec douceur ne me lâche pas. 

Kyson toujours les yeux fixé sur ce point imaginaire, me ramène à côté de lui.

-Ne pars pas Haléna. 

Toujours les yeux sur le seul mur blanc de sa chambre, il pose ses mains sur mes épaules, je les sens trembler. Il déteste les contacts, mais il essaye de me rassurer. Personne ne parle, les seuls sons qui sortent de nos bouches sont nos respirations saccadées. 

Kyson très doucement se lève et attrape un carnet, qui ressemble beaucoup au mien. Il me le tend.

Je le prend et commence à le feuilleter, les pages sont remplies de dessins, tous avec un garçon. 

Un petit enfant entouré de noir, avec des plantes qui le dévorent certaines fois, d'autres dessins, c'est plantes l'aident. Mais ce garçon n'a pas de visage, on ne voit jamais sa tête. 

Un dessin me frappe, il ressemble beaucoup à celui  que j'avais déjà vu, sur le bureau de Kyson.  

Un enfant assis au milieu d'une mare de lianes noires, au bout de ces lianes il y a des mains ensanglantées. Kyson me regarde, il cherche à lire sur mon visage mes sentiment. 

Je ne dis rien, je regarde et analyse ces dessins qui sont bien plus que des traits sur une feuille blanche. Je découvre grâce à ce carnet une faiblesse de Kyson que je n'aurais jamais imaginé.

Cet homme qui m'effraie, qui joue avec moi, a au fin fond de son âme un petit garçon brisé.

Pourquoi l'est-il, je pense que je ne le saurais jamais. Moi qui voulais me délivrer de son emprise, je n'ai presque plus envie. 

Je ressens le même sentiment qu'avec Beckett, je veux l'aider. Mais je n'ai pas la force pour le faire. 

Je ne veux pas être encore détruite, je n'aurais pas l'énergie ni l'envie de me relever. 

Je suis déjà si proche du précipice, je ne vais pas y plonger volontairement. 

Je me lève et Kyson se fige. Ses yeux me transperce. 

Je déteste autant que j'aime ses iris, qui me rappelle sans cesse mon père absent. 

Kyson me retient encore, il ne veux pas me lâcher.

-Je vais chercher un truc dans ma chambre.

Il se lève aussi, et tire un tiroir et en sort un carnet.