M. Powell était près à tout pour garder un client, mais rarement à se laisser marcher dessus comme il l'a fait. La façon de faire de ce Zack méritait, selon moi, un grand respect. Il en fallait de l'audace pour s'opposer ainsi à un homme tel que M. Powell. Je n'étais pas vraiment sûre de vouloir aller chez cet homme, qui était un parfait inconnu. D'un autre côté, j'étais, moi aussi, une parfaite inconnue à ses yeux. Après tout, pourquoi pas, je n'avais rien à perdre. A la fin de mon service, je me rendis alors chez Zack, après être passé chez moi et, comme à mon habitude, j'étais en retard. Je mis un certain temps avant de trouver l'adresse à laquelle je devais me rendre. Je toquai à la porte, peinte en bleu foncé et entendis une voix venant de l'intérieur.
- Entrez c'est ouvert ! Je suis au grenier.
Je poussai alors la porte et la refermai derrière moi. Lorsque je me retournai, je découvris une simple entrée faiblement aménagée. Un escalier en bois verni, qui menait au premier étage, se trouver contre le mur de droite.
- Rejoignez-moi ! Cria le jeune homme à travers la maison. Montez au premier, vous verrez, il y a une trappe qui mène au grenier.
Je montai donc les escaliers pour me retrouver dans un couloir, au papier peint beige, où plusieurs portes se trouvaient. J'avançai pas à pas dans le couloir, les yeux fixés sur le plafond, avant d'apercevoir une cordelette blanche qui pendait. Je tirai dessus et une sorte d'échelle métallique descendit du plafond. J'y montai et, alors que je m'attendais à voir un simple grenier remplis de cartons, je vis des feuilles de papier, où des plans étaient dessinés, accrochés sur les murs, des tables étaient disposées tout autour de la pièce, des feuilles dispersées, un peu partout, et des pièces de métal, de cuivre et tout autre matériel étaient visibles dans le grenier.
- Vous aimez la déco ? Me demanda le jeune homme aux cheveux en bataille.
- Du papier peint à base de feuilles de papier, c'est... Unique... Dis-je sans vraiment savoir quoi répondre.
- N'est-ce pas !
Je m'approchai de la table sur laquelle Zack était penchait. Il leva la tête, me laissant voir les énormes lunettes qu'il portait et qui grossissait ses yeux verts. Je pouffai de rire face à ce spectacle humoristique.
- Hé ! On ne se moque pas ! Dit-il en retirant ses lunettes. Faute de microscope, j'ai fait des lunettes grossissantes...
- Ne vous sentez pas obliger de vous justifier. J'ai cru comprendre que vous les aviez fabriqués. Vous êtes inventeur ?
- C'est un bien grand titre pour un si petit homme.
Il ne s'arrêtait pas de bouger et chuchoter parfois des phrases inaudibles.
- Dans un sens il n'y a pas de grand homme, seulement de grands actes. Dis-je en tentant de lire par-dessus son épaule ce qu'il inscrivait sur ses papiers.
Dis-je en tentant de lire par-dessus son épaule ce qu'il inscrivait sur ses papiers.
- Cette phrase est incroyablement censée... Ce n'est pas logique.
- Je vous demande pardon ? Que je dise des choses censées n'est pas logique ?! Répondis-je offenser.
- Quoi ? Non, cette phrase ne vous était pas destinée.
- Alors à qui d'autre ?! Nous sommes que deux dans cette pièce.
- Et même dans toute la maison. Je me parle à moi-même, ça m'arrive quand je réfléchis. Me répondit-il comme si c'était une chose tout à fait banal.
- Et sa vous arrive souvent de réfléchir ?
- Constamment.
- Mais vous réfléchissez à quoi exactement ? Demandai-je hésitante pensant que c'était peu être trop indiscret.
- A tout ! Du commencement de l'univers, jusqu'à sa fin. Comment les étoiles sont nées ? Comment Elisabeth première est-elle morte ? Qui a assassiné George Washington ?
Je profitai qu'il reprenne sa respiration pour le coupé.
- Les étoiles naissent à partir de la contraction gravitationnelle d'un nuage de poussière et de gaz. Elisabeth première est décédée d'une maladie après une dépression. Et George Washington n'a jamais était assassiné, il est mort d'une infection bactérienne. Vous confondez surement avec Abraham Lincoln qui a était assassiné par John Booth, selon ce qu'on dit. Toutes vos questions ont des réponses.
Il m'avait écouté attentivement, sans me couper la parole.
- D'accord mes questions sont nulles et vous venez de prouver que je n'ai aucune connaissance en histoire. Mais le principe est là. Je veux simplement dire que je me pose des questions en permanence.
Il marqua une pause avant de reprendre en chuchotant.
- Et là, évidemment, quand j'ai besoin d'exemple, je ne sais plus lesquelles...
- Très bien, j'ai compris où vous voulez en venir. Vous avez quel âge au juste ?
- 24... 5.
- 24 ans ou 25 ? Demandais-je un peu perdu.
- 24. 5, c'est le résultat... Me dit-il en me montrant une feuille sur laquelle sont inscrit des calculs presque irréalisable.
- Vous n'êtes pas un peu jeune pour avoir de telles connaissances ?
- Vous êtes plus jeunes que moi, pourtant vous savez comment naissent les étoiles...
Il avait prononcé cette phrase à allure normale, il ne c'était pas déplacer, n'avait pas bougé ses mains et avait détourné son regard de ses travaux pour me fixait. Cela ne pouvait signifier qu'une chose : Il attendait des explications.
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Figée dans le temps
RomansaRésumé : « Je m'appelle Elise et j'ai 21 ans. » Ça, c'est ce que je fais croire à tout le monde. La vérité est bien plus différente et les gens, surtout de cette époque, ne l'accepteraient pas. En réalité, mon nom complet est Elisabeth et j'ai 423 a...