Figée dans le temps

Chapitre 10

Le vent soufflait et quelques gouttes de pluie tombaient, alors nous pressions le pas afin de se mettre à l'abri. Nous entrons donc dans le café qui, comme d'habitude, n'était pas bien rempli. Nous nous asseyons l'un en face de l'autre et retirons nos manteaux humidifiés par la pluie. Alors que nous venions à peine de saisir les menus, Noémie, ma collègue, vint prendre notre commande.

- Ça alors, Elise !

- Noémie ! Tu travailles aujourd'hui ? Demandai-je surprise.

- Puisque toi non, je te remplace.

- Oh, je suis désolé Noémie...

- Tu n'as pas à l'être ! Toi aussi, tu as le droit à un peu de bon temps cocotte ! Et puis je vois que tu n'es pas venu avec n'importe qui... Dit-elle en se tournant vers Zack qui s'était tenu au silence jusque-là.

- Vous vous connaissez ? Demandai-je un peu déboussoler.

- Tout le monde le connaît ma cocotte ! Répondit Noémie.

- Tout le monde sauf moi visiblement. Dis-je en posant mon regard sur Zack manifestement gêner.

- Mais enfin... Commença ma collègue avant que Zack ne l'interrompe.

- S'il vous plaît... Supplia-t-il, les joues rosées.

- Ne l'interrompez pas ! Figurez-vous que ça m'intéresse.

- Je crois que je vais vous laissez... Dit Noémie en s'éclipsant.

Je regardai fixement Zack en attente de réponse. Après un long moment de silence, durant lequel Zack et moi n'avions fait que nous regarder, je me décider à prendre la parole.

- Vous m'expliquez ?

- Écoutez Elise, je vous assure qu'il n'y a rien que vous devriez savoir pour le moment.

- Qu'est-ce que je devrais savoir ? Demandai-je.

-Elisabeth... Commença-t-il en me prenant la main. Je compte vous le dire, mais pour le moment, vous êtes la seule à ne pas être au courant et je préfère que se soit ainsi. S'il vous plaît, faite moi confiance.

Je poussai un long soupir avant de répondre.

- Très bien... Mais sachez que j'ai horreur que l'on me cache des choses.

- Je le sais et je m'en excuse ! Vous serez me pardonner ?

- Évidemment !

Son sourire réapparut.

- Je vais profiter que nous sommes ici afin de récupérer mon agenda dans mon casier. Dis-je en me levant.

Alors que je m'approcher des vestiaires, M. Powell m'arrêta.

-Elise, que faites-vous ici ? Pourquoi n'êtes-vous pas venu travailler ?

Je baissai les yeux au sol. Je n'avais aucune envie de voir M. Powell aujourd'hui. Heureusement, Zack ne tarda pas à nous rejoindre.

- Un problème Powell ?

- Monsieur, avec tout le respect que je vous dois, vous m'avez bien dit qu'Elise ne viendrait pas travailler, mais vous ne m'avais pas donné la raison. Repris mon patron soudain mal à l'aise.

- Cela ne vous regarde pas, mais j'ai besoin de mademoiselle pour mes recherches. Répondit Zack.

- Pourquoi un homme tel que vous aurez besoin d'une simple serveuse pour ses recherches ? Questionna M. Powell dans un petit rire qui me vexa.

Zack, quant à lui, ne riait pas. Au contraire, son regard s'était assombri.

- Si vous arrêtiez de sous-estimer votre personnel et de les traiter comme de simples objets, vous vous rendrez peut-être compte de leur véritable potentiel.

Les deux hommes se regardaient dans les yeux en silence. Lorsque je vu le poing de Zack se serrer, je compris qu'il valait mieux que l'on s'en aille. Je saisis la main de mon ami et le traina vers la sortie.

- Suivez-moi, on va manger ailleurs.

Je saisis mon manteau et nous sortons sous la pluie.

- Je suis désolé, mais je déteste cet homme ! S'écria Zack.

- D'accord Zack, ce n'est pas grave, détendez-vous. On n'aurait pas dû venir ici. On va juste trouver un café un peu plus loin. Vous êtes d'accord ?

Il prit une grande inspiration, plongea son visage dans ses mains avant de relever la tête vers moi et d'acquiescer. Nous courons donc jusqu'au prochain café où nous nous arrêtons.

Après un bon repas, durant lequel la tension était retombée grâce à quelque fou rire, nous rentrons chez Zack espérant pouvoir avancer dans la construction de la machine.