Chapitre 9

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Nous sommes restés un moment dans cette position, avant que je ne prenne la parole.

- Vous comptez la finir pour quand votre machine ?

Il me lâcha et regarda le cercle d'engrenages afin d'évaluer le temps qu'il prendrait à la terminer. Après quelques secondes, il se retourna vers moi et déclara fièrement :

- Si on travaille bien aujourd'hui, elle sera finie demain !

- Et vous comptez l'utiliser pour quoi ?

Suite à ma question, il me regarda un moment en silence, avant de m'inviter à m'asseoir. Je m'assis sur la chaise qu'il m'avait préparée, sans cacher mon inquiétude. Je n'avais jamais vu Zack si sérieux et triste à la fois. Il s'assit à côté de moi et prit la parole.

- Si on arrive à finir la machine et à la régler à la bonne date, vous pourrez rentrer chez vous. C'est risquer, mais je crois qu'on peut y arriver. Dit-il le plus sérieusement du monde.

- Pardon ?!

- Si on vous empêche de glisser, vous pourrez vivre normalement à votre époque.

Je me levai violemment.

- On en reparlera plus tard.

Zack me regarda de haut en bas, déçu.

- Je pensais vous faire plaisir.

- Et bien, vous vous êtes trompé. Devant sa mine dépitée, je poursuivis. De plus, pourquoi le faire si c'est dangereux ?

- Je n'ai jamais dit que c'était dangereux !

Rectifia-t-il en se levant à son tour.

- C'est juste que si on retourne dans le passé pour vous empêcher de tomber, vous ne devenez pas immortel, on ne se rencontre pas, on ne crée pas la machine donc on ne vous empêche pas de tomber...

- C'est un cercle vicieux. Constatai-je.

- Non, c'est un paradoxe temporel. Me corrigea-t-il.

- Si vous le dîtes. De toute façon, elle n'est même pas terminée cette machine.

- Pourquoi cherchez-vous des prétextes ?

- Je ne cherche pas de prétextes. Je ne saurai tout simplement pas revenir au mode de vie d'antan... Et puis il me semblait vous avoir dit que je ne voulais pas en parler maintenant. Répondis-je agacer.

- Très bien comme vous voudrez. Comme vous l'avez dit, elle n'est même pas achevée alors on en reparlera une fois cela fait.

Il s'arrêta un instant pour me regarder avant de reprendre son comportement habituel.

- Vous n'êtes pas fâchée au moins. Finit-il par me demander.

- Je ne l'ai jamais était enfin !

Il afficha un grand sourire tout en fouillant dans ses papiers.

- Vous cherchez quoi cette fois ? Des plans, des croquis... Demandai-je ne sachant plus à quoi m'attendre.

- Non, mon chéquier... Il est déjà midi et demi, je meurs de faim et le frigo est vide, alors je vous invite à manger. Mais pour ça, il faut que je retrouve mon chéquier...

- Vous n'êtes pas obligé de m'inviter ! Je peux très bien payer !

- Oh, mais je ne serais pas un véritable gentleman si je, vous laissez faire. Me répondit-il en sortant son chéquier de dessous quelques feuilles.

- Bien que ce soit une bonne chose, de nos jours, il n'est pas nécessaire que vous soyez un gentleman. Déclarai-je alors que Zack glissé son chéquier dans l'une des poches de son manteau.

- Mais de nos jours, les véritables ladies ne sont plus très nombreuses. Alors en présence de l'une d'entre elles, on se doit d'être présentable. En parlant de présentable, il faudrait peut-être que j'aille me changer...

Son simple tee-shirt gris à manches courtes et son banal jean étaient tous deux tachés de noir, certainement dus à la suie qui provenait des rouages. Il s'éclipsa donc quelques instants afin de se changer et revenu vêtu d'un pantalon noir et d'une chemise, toujours grise, mais bien plus propre. Il mit ensuite son manteau noir et se plaça à mes côtés.

- On y va ? Me demanda-t-il enthousiaste.

- Oui, mais où ? Lui demandai-je en souriant alors que nous descendions dans le hall d'entrer.

- Je ne sais pas, à vous de me le dire.

Je réfléchis en enfilant mon manteau, mais je ne pus lui donner de réponse.

- Ce qui a de plus proche. Finis-je par dire.

- Ce qui a de plus proche, c'est le café dans lequel vous travaillez... Dit-il un peu gênait.

- Ça fera très bien l'affaire.

- Vous êtes sûr ? Ça ne vous dérange pas ? Demanda-t-il inquiet cette fois.

- Pas le moins du monde. Le rassurai-je.

Nous sortons donc de la maison de Zack et commençons notre trajet.

Figée dans le tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant