Chapitre 5

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Je m'approchai de lui et le fis se retourner. Je ne lui laissai pas une seconde de plus et le frappai au visage. Sa tête se tourna vers la droite, emportée par le mouvement. Il plaça sa main sur sa joue et prit la parole.


- Aïe !


Sa plainte ressemblait à celle d'un enfant. Il frotta sa joue et reprit.


- Celle-là, je vous l'accorde... Mais je m'étais excusé ! Me dit-il en me menaçant du doigt.


- Celle-là, c'est pour m'avoir fait une frayeur...


Je marquai une courte pause et le frappai de nouveau, lui extirpant une autre plainte.


- Celle-là, c'est pour m'avoir obligé à vous dévoiler ces secrets. Dis-je avant de le frapper une troisième fois.


- Mais aïe ! Elle était pourquoi celle-là ?!


- Jamais deux sans trois.


- Ouais, bah là, j'aurais préféré le contraire. Dit-il à voix basse en reprenant son ton enfantin.


Son air de bambin et ses grands yeux tristes avaient réussi à me faire regretter mon geste.


- Je suis désolé... M'excusai-je le regard posé au sol.


- Je vous pardonne si vous répondez à ma question.


- Laquelle ? Demandai-je méfiante.


- Comment c'est arrivé ? Je veux dire, comment êtes-vous...


Voyant qu'il ne compter pas finir sa phrase, je le fis à sa place.


- Morte ?


- Oui, mais, si c'est trop personnel, ce n'est pas grave, je comprends. Dit-il légèrement mal à l'aise.


- Non, ça ne me dérange absolument pas ! Le rassurai-je. Mais est-ce que vous aurez le courage de m'écouter parler ?


Zack s'asseyait sur l'une des tables, prit une boite qui était posée à côté de lui, l'ouvrit et saisit un gâteau avant de me répondre.


- Allez-y, je vous écoute.


- C'était en décembre 1612 et je venais de fêter mes 21 ans. La neige était tombée en grande quantité et Charles, mon petit frère, me damnait pour sortir faire un bonhomme de neige. Mes parents étant absent, je cédai ne pouvant plus supporter ses cris. Je pris mon frère par la main et sortis avec lui. Nous nous dirigions vers le parc et alors que nous étions presque arrivés, Charles lâcha ma main, qu'il avait tenue pendant tout le trajet, pour rejoindre le parc en courant. Je pris peur et courus après lui afin de le rattraper. Il faisait un froid glacial et il avait gelé durant la nuit. Il m'est arrivé exactement ce que je craignais pour Charles. J'ai glissée sur le verglas avant de me faire percuter par le cheval de M. Parker, qui passait tous les jours devant le parc. Je suis tombée dans un profond sommeil et à mon réveil, tout mon village me prenait pour un démon, un être maléfique, une créature du diable. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi.

Figée dans le tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant