Partie 15

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Ne sois pas surprise madame vie que je t'échappe...j'ai juste une bonne étoile. Fournis plus d'efforts.

    Quatre heures du matin et Alexander qui avait cessé d'utiliser les bougies de Tâchat venait de se réveiller. Fichue insomnie !  Comme à son habitude, il se hissa du haut de son balcon pour observer peu à peu le jour emboîter le pas à la nuit mais soudain, quelque chose attira son attention. A y regarder de plus prêt c'était quelqu'un devant son bâtiment qui au vue de sa gestuelle hésitait à taper le portail.

_ Qui va là ? S'écria t'il.

   Matilde qui, depuis deux
heures était là hésitante à réveiller le maître pour secourir Tâchat fut soulagée quand elle se rendit compte que c'était lui là haut.

_ C'est Matilde mon maître.

_ Que se passe-t-il nounou ?
Attendez j'arrive !

         Il descendit.

Aussitôt qu'il apparût en face d'elle, la femme âgée se mit à genoux devant lui, le suppliant.

_ Nounou voyons que faites-vous ? Levez-vous immédiatement !

_ Non maître, je ne me lèverai pas tant que vous ne lui porterez pas secours.

_ Mais qui ? De quoi est-ce que tu parles au juste ?

_ Maître Tâchat.. elle.. elle est entrain de mourir mais Shirley m'empêche de lui venir en aide.
Dit en pleure la vielle dame.

_ Comment ça elle meurt ?  Demanda une fois de plus le maître, agacé de ne pouvoir rien voir.

   Que devait dire Matilde ? Qu'elle soupçonne Shirley d'essayer de tuer Tâchat ? Non le maître pourrait ne pas la croire.

_ Elle est asthmatique et donc a du mal à respirer quand il fait froid. Elle m'avait dit avoir des crises quand il fait trop froid alors je lui est faite une soupe chaude à prendre au cas où mais la gouvernance m'empêche de la lui apporter. Puis, je l'ai entendu tousser et avoir du mal à respirer à travers la chambre et quand je dis son nom, elle n'arrive même pas à me répondre. Par pitié maître elle est entrain de mourir.
Faites-le pour moi...sauvez-là.
Mentit la nounou.

   Comment une femme avec un si grand toupet pouvait-être si fragile? Se demanda le maître.

_ Bien, prennez la soupe. Je viens avec vous.

   De toutes les façons Alexander n'avait rien de mieux à faire et ce serait embarrassant qu'une autre de ses femmes meurt si rapidement.

_ Oh merci ..merci..mille fois merci maître.

A présent Tâchat était à mi-chemin entre la réalité et l'imaginaire.

_ Matilde je croyais avoir été assez claire. Vous ne la verrez pas ce soir, je ne fais qu'obéir aux ordres du mai....

  Elle se tut nette quand elle le vit.
Le maître ?

Sans lui porter une attention particulière il ordonna :

_ Nounou montrez-moi le chemin.

   Quand Matilde vit les trous dans la porte elle s'écria :

_ Oh ce n'est pas possible !
C'est quoi ces trous dans la porte? Ils n'étaient pas là quand Tâchat entrait....Vous ! En pointant du doigt Shirley, vous essayez de la tuer c'est bien ça ?
Je vous préviens s'il lui arrive quelque chose, je vous tue !
Déverrouillez cette porte.

_ Je ne sais pas de quoi tu parles vieille femme, se contenta de se défendre Shirley.

   Tâchat...Tâchat, appelait la nounou mais aucune réponse ne venait.

    -- Dépêches-toi voyons, hurlait t-elle à Shirley qui déverrouillait très lentement.

Puis la porte s'ouvrit et Matilde se précipita à l'intérieur.

_ Oh bonté Divine !  Tâchat !

  Se retournant sur elle-même dans une chorégraphie d'automates, la nounou sortit chercher le médecin de la demeure sans plus attendre.

  Tâchat sanglotant... parlait dans une sorte de sommeil tourmenté.

_ Je ne veux pas, gesticulait la jeune femme. Je ne veux pas vous appeler madame, tu es ma maman.. pourquoi Samantha peut dire maman et moi je dois dire madame ? Même si tu me frappes jusqu'à me briser les os je ne le dirais pas ... je ne veux pas, sanglotait plus fort la jeune femme. Je ne veux pas.
Je veux avoir une maman aussi...Je.. aïe ! Pourquoi est-ce que tu me frappes ? Ce n'est pas de ma faute si je suis moche  maman ....maman ...maman je ne veux pas, je ne veux pas ... ne m'abandonne pas .. maman...

   Shirley qui était angoissée et rouge de colère sortit de la pièce.
Cette satanée fille n'était pas morte !

   Alexander ne savait que faire alors il suivit le son des gémissements de la jeune femme et s'accroupit face à elle.
Il toucha son front et fut stupéfait de la température très élevée de la jeune femme qui pourtant grelottait. Elle avait froid et était chaude à la fois ? Comme s'il se rendait seulement maintenant compte de la situation,
Alexander s'inquiétait .

_Qui est là ?

_ Sarah et Émilie deux servantes du manoir, mon maître.

_ Très bien.. Émilie vas rattraper la nounou et dis-lui de conduire le médecin à mes appartements.

_ Bien maître !

_ Sarah ?

_ Présente mon maître.

_ Guidez-moi jusqu'à ma chambre !

Alexander portait à présent Tâchat sur son torse et suivit Sarah.

_ Comment va-t-elle docteur ? s'empressa de demander Chip qui venait d'être à la pointe de l'actualité.

_ Heureusement que vous l'avez trouvée à temps. Elle s'en sortira, elle a juste besoin de repos pour reprendre de son froid et je vais prescrire des pommades pour ses coups.

   Ses coups ?  Voilà qui attirait l'attention du maître.

_ Comment ça "ses coups" ?

_ Eurh... vous ne savez pas ?
Bien... à en juger l'état de son ventre et de son dos, elle a récemment été battue je dirais même dans les dernières 24h.

_ Battue ? S'indigna la nounou.
Je vais tuer cette gouvernante aujourd'hui même !

Associant la parole à l'acte, elle s'élança en furie vers la sortie mais fut rattraper par Chip.

_ Calmez-vous nounou et laisser le maître gérer ça.

_ Chip ?

_ Maître !

_ Vas du côté des servantes qui ont montées la garde avec Shirley et trouve un moyen de les faire parler. Je veux savoir qui ose décider de battre quelques-uns au sein de mon manoir.

_ Bien maître.

_ Je ne veux pas...je ne veux pas. Reprit Tâchat.

Matilde inquiète demanda au docteur :

_ Docteur pouvez-vous la soulager de ses cauchemars s'il vous plaît ?

_ Eh bien désolé mais ce ne sont pas des cauchemars mais des souvenirs d'enfance et je pense qu'elle doit les avoir souvent.
Juste que la fièvre les accentue.
Elle ira mieux une fois réveillée, ne vous inquiétez pas madame.

     
       Pauvre fille !

Osez m'aimer Alexander Dook Magconnert !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant