Partie 45

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C'est à chacun d'estimer sa propre valeur, fillette. Les autres ne te traitent que comme tu te vois et te montres. Alors, si tu trouves que tu n'es pas une serpillière, ne laisse personne t'utiliser pour essuyer le sol, fillette. Penses-tu que les supplications du dominé atteignent les cieux ? Penses-tu que les lamentations du dominé ébranlent le bourreau ? Voilà le concept même du dominant et du dominé, fillette... [Message de vie].

Lentement, Tâchat ouvrit les yeux et se retrouva dans cette pièce étrange.
Que se passe-t-il? Douloureusement, la jeune femme était meurtrie par la douleur de part et d'autre. Que lui était-il arrivé? Tâchat jeta un regard sur elle et vit qu'elle était couverte d'hématomes. Où suis-je?
Tâchat se souvint qu'elle était pourtant chez ses parents. Oh Samantha! Oui, elle y avait vu sa sœur ! Avait-elle été kidnappée?

Dans le flot de ses pensées, la jeune femme entendit des bruits de pas venir dans sa direction. Comme par instinct de survie, elle se recouche pour feindre l'inconscience.

[...]

Valentina, la servante qui avait servi le thé, avait été jetée dans le grenier où était gardée Naomie en attente de sa mort prochaine. Mais heureusement pour la pauvre jeune femme, la vieille Nounou s'y connaissait en médecine traditionnelle. Elle pratiqua donc sur la jeune fille quelques soins élémentaires, ce qui lui permit de passer la nuit.

Alors lentement, toujours transpercée par une grande fièvre, la servante ouvrit les yeux et croisa le regard ridé de la vieille servante.

-- Comment vous sentez-vous, Mademoiselle?

-- J'ai soif !

-- Oui, mais je vous ai déjà donné toute l'eau que j'avais.

-- Vous m'avez soignée.

-- Oh, juste des soins élémentaires. Mais si vous ne voyez pas un médecin rapidement, vous ne passerez pas la nuit.

-- Ils veulent me faire mourir.

-- Vous semblez être nouvelle, je ne vous connais pas. Mais qu'avez-vous fait pour que la madame veuille vous tuer de la sorte?

-- Je suppose que c'est parce que j'en sais trop.

-- Trop?

-- Oui, la madame a fait venir son autre fille qu'elle n'aime pas. Je pense qu'elle s'appelle Fachat ou un truc dans le genre.

-- Tâchat !!! Qu'est-ce qu'elle lui a fait?

-- Elle veut échanger les filles dans les mariages.

-- Échanger?

-- Oui, j'ai entendu une conversation. Samantha, sa fille, se fait battre par son mari, alors que l'autre est chouchoutée par le sien. Alors elle veut inverser les jumelles et envoyer l'une chez l'autre. Je devais juste renverser le thé sur Tâchat, mais je n'ai pas eu de chance.

-- Mon papillon!

Déjà Naomie se mit à tousser d'anxiété et commençait à avoir du mal à respirer.

-- Je dois sortir d'ici, paniquait la vieille servante. Je dois sauver ma petite!

Il semble finalement que les cieux ont une certaine bonté envers les bons.

-- Calmez-vous vieille femme, heureusement que je suis une grande curieuse. J'ai entendu certaines servantes dire qu'il y a un passage secret dans cette pièce qui mène juste à l'arrière de la cour.

-- Vraiment, alors je dois le trouver! Se précipita la vieille femme.

[...]

Les bruits de pas se rapprochaient.
La porte s'ouvrit pour laisser place à un Douglas hors de lui.

-- Renversez-lui de l'eau dessus qu'elle se réveille, cette catin !

Aussitôt ordonné, aussitôt obéi.

Tâchat finit par rouvrir les yeux et tomba net face à un homme qu'elle jura n'avoir jamais vu.

-- Maintenant, sortez ! Que personne n'entre dans cette pièce, ordonna l'homme.

Tâchat ne le connaissait pas, mais lui semblait la connaître, voire même la mépriser. La jeune femme décida de garder le silence et de laisser l'homme lui donner des informations qui pourraient peut-être lui permettre de comprendre la situation dans laquelle elle se retrouvait.

-- Samantha, Samantha petite idiote, regarde-moi à quoi tu ressembles à présent. Quelle femme malchanceuse, s'indigna l'homme. Qui suis-je moi, pour avoir épousé une telle malchance ?

Samantha? Épousé?

D'accord ! Si la situation est bonne, cet homme est l'époux de sa sœur. Le fameux Douglas dont le mari a ruiné la famille. Et il pense qu'elle est Samantha. Mais comment est-ce possible ? Comment pourrait-on les confondre ? Elles sont tellement différentes ! Mais alors, si elle est ici en tant que Samantha, alors qui va voir son mari pour la première fois ?
C'était donc un si grand piège ?
Sa mère avait une fois de plus échangé les jumelles,  s'indigna la jeune femme à ce constat. Que devait-elle faire à présent ? Son mari sera-t-il en mesure de démasquer l'imposteur ? Lui qui ne l'a jamais vue ? Impossible ! Devrait-elle dire à l'homme en face l'erreur ? Non! Il déteste sûrement son mari et se ferait un malin plaisir d'utiliser cette situation contre Alex. Ce plan avait été conçu avec minutie !

-- Comment oses-tu, misérable chose, m'ignorer alors que je te parle, vermine ? Penses-tu que je me retiendrais de te frapper parce que tu as eu un accident, microbe ? Dit l'homme en s'approchant dangereusement de la jeune femme.

Il la saisit par les cheveux et la fit se tenir debout.

Bien, pensa Tâchat. Cet homme bat sa femme et n'a aucun respect pour elle.
Oh voilà donc l'ironie du sort, Alex qui était censé être le démon s'avère mieux la traiter que cet homme.
Les croqmort ont dû se mordre les doigts de leurs échanges et maintenant ils veulent revenir en arrière.

Certains diront que la jeune femme n'était pas humaine. D'autres penseront que c'est bien vrai. Après tout, est-elle humaine, Tâchat ? La jeune femme n'avait aucune émotion qui transparaissait sur son visage. Mais à l'intérieur d'elle, une véritable rage lui froissait l'estomac.

Contre toute attente, Douglas ne vit pas sa femme baisser la tête comme d'habitude. Au contraire, il la vit relever le menton et le défier du regard en le foudroyant d'un indescriptible mépris.

Que se passe-t-il avec elle? Elle ose s'opposer à lui ?

-- Tu oses me mépriser avec tes yeux, misérable ? Lui chuchota-t-il en exerçant une pression douloureuse sur sa mâchoire.

Mais il n'eut pas le temps de se délecter du plaisir de lui infliger une belle douleur que la jeune femme se détachait déjà de son emprise et le poussait violemment. Résultat : l'homme recula d'un pas !

Comme si la jeune femme était un élément du climat, la température de la pièce changea de façon aussi impressionnante que brutale. Les hostilités se profilaient à l'horizon...

Osez m'aimer Alexander Dook Magconnert !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant