ÉPISODE 12

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... Kaï m'attendait à l'arrêt de bus.

LUNDI, 9 : 00, arrêt de bus

My days have been better off with you by my side, shit became an escape

Can never stop, I don't like when it breaks

Sunny life, don't get stuck in the rain

Du 99 neighbors traversant mes oreilles, j'me laisse glisser sur mon skate. Sous l'abri bus, quelques personnes attendent l'arrivée du véhicule. Mon sourire s'étire légèrement lorsque j'vois Kaï sur sa moto, ses bras croisés contre son torse. Mais c'est qu'il est rapide votre pote ! Je commence à croire qu'il avait envie d'me voir lol.

Konnichiwa, je dis, en arrêtant mon skate au bord du trottoir.

— Hein ? il retire son casque. Ses cheveux sont en pétard, comme s'il venait de se réveiller. Enfin, il vient justement de se réveiller. Tout comme moi.

— Bah c'est salut. En japonais.

— Ah ouais c'est vrai ça.

Je retire mes Earbuds noirs pour les glisser dans leur boîte. Quant à mon skate, je l'accroche à mon sac à dos à l'aide des rubans. Voilà. Kaï observe mes gestes, un sourire accroché à ses lèvres.

— Tu m'apprendras à faire du skate ou pas ? il me demande, en cherchant mon regard.

— Un jour. Peut-être.

— Connard. Allez monte.

Me plaçant derrière lui, j'enfile le casque qu'il me passe et m'accroche ensuite à sa taille. Mon visage se retrouve face à sa nuque. Wo, il sent bon c'matin. Son parfum me chatouille le nez et j'aime beaucoup. Du coup, je me colle un peu plus à lui, pour pouvoir mieux sentir. Ouais ouais je suis bizarre. Puis zut. Il démarre doucement, sans prévenir.

— Prêt ?

— Cette question on la pose avant de démarrer, je lui fais remarquer.

— Oops. My bad.

Incroyable ce gars. Mais j'vais pas mentir là-dessus, je suis content de partir avec lui à la fac. Bon, même si j'aurais plutôt voulu conduire ce joli bijou, c'est pas mal d'être derrière aussi. J'essaye de me consoler comme je peux. Combien ça coûte une moto déjà.

Arrivés devant une boulangerie, l'odeur des pains au chocolat passe furtivement dans mes narines, avant de disparaître. Je reconnais la papeterie la plus proche de notre campus, indiquant qu'on a bientôt atteint l'université. C'est tellement plus rapide en moto, vas-y. Et pourtant, Kaï réussit à venir en retard tous les jours. Aucune logique.

— On a cours de quoi là ? il me demande.

— Je sais plus.

— J'pensais t'étais un geek, non ?

— Bah... pas trop, hein.

Il pouffe de rire. Je commence à retirer mon casque. On y est.

— T'es tout sauf un geek toi.

Lorsqu'il se gare sur une place réservée aux motos & vélos, une fille se rue vers nous — enfin, sur Kaï, plutôt. Je sais pas qui c'est, mais elle semble bien le connaître. Sûrement une de ses meufs qui traînent h24 avec lui. Je descends du véhicule et retire entièrement mon casque, le rendant à mon pote.

— Kaï, hey ! commence la châtaine, un sourire joyeux sur les lèvres.

Je m'y attendais pas trop hein, mais elle se jette presque dans les bras du plus grand. Celui-ci sourit en coin, ses mains sur les hanches minces de cette fille. Bon. Gênant un peu, là. J'me sens de trop tout d'un coup. C'est sa go ou quoi, j'comprends pas wesh.

ÉTIENNE, & kaïOù les histoires vivent. Découvrez maintenant