C'est souvent compliqué de trouver le sommeil. Les raisons peuvent être diverses : t'as un examen à passer le lendemain, du coup t'es stressé ; tu regardes une bonne série et t'arrives plus à la lâcher. Tu fais des insomnies, parce que dormir c'est pas ton truc. Ou alors, y a un gars du nom de Kaï qui est allongé à quelques centimètres de toi.
Je crois qu'il cherche le sommeil, tout comme moi. Sa respiration est lente, monotone, audible. C'est le seul bruit que j'entends dans la chambre. Jusqu'à ce que s'ajoute le grincement du lit, lorsqu'il bouge pour changer de positionnement. Il est ptêtre pas très à l'aise, puis le matelas est pas géant non plus. J'suis presque collé au mur et lui est pas loin de tomber par terre.
Tout ça pour dire qu'on galère pour dormir. Genre, vraiment.
— Mec, tu vas tomber. Rapproche toi, je lui signale, avant de pouffer de rire.
— Bon. Si ça te dérange pas.
En vrai, ça me dérange, mais je disais ça pour lui. Flemme d'le retrouver écrasé au sol. Bah quoi ? J'vais pas dire que ça me dérange pas, alors que ça m'embête de partager mon lit. Genre, c'est mon lit, c'est mon endroit préféré, là où je devrais me sentir apaisé. Pff, fallait que Kaï se ramène avec son gros cul. Quelle plaie.
Argh, ok je déconne ! J'vais arrêter de me plaindre, même si c'est juste dans ma tête et qu'il est incapable de m'entendre. La vérité, je suis content qu'il soit chez moi. J'suis prêt à lui donner une partie de mon lit pour cette nuit. Mais c'est une exception, un cas d'urgence. Ouais. Mon lit, c'est sacré.
Kaï se rapproche donc de mon corps. Je ne vois que son dos, ses jambes étant perdus entre les plis du drap. J'lui dis de me passer le t-shirt blanc jeté sur la commode. Fait froid, wesh. Enfin pas trop, mais je suis frêle.
— Cimer.
— Ça t'dérange si j'utilise mon tel là ?
— Non vas-y mec.
Il chope son iPhone blanc et tape le mot de passe. J'enfile ce t-shirt au logo Coca Cola, avant de me rallonger, la tête sur le coussin. Ouf, c'est mieux.
Vu que Kaï est toujours dos à moi, j'arrive à observer ce qu'il fabrique sur son portable. Il est sur Snapchat, il discute avec une personne x. C'est une meuf. Du moins, son bitmoji a l'air féminin vu d'ici. Façon, y a toutes les meufs de la promo derrière son cul. Ça m'étonnerait pas qu'il parle à l'une d'entre elles.
Je baille, une larme coulant au coin de mon œil. Ma vision se brouille. Le tel de Kaï éclaire son visage. Ses cils sont longs, épais, ils ont des reflets noirs. Je me cale un peu plus à lui, réduisant la distance qui nous séparait. C'est quand même chiant d'avoir le dos collé au mur. Surtour si le mur est froid. Du coup ouais, je m'approche de Kaï, je m'éloigne du mur.
— Tu t'es endormi ? il me demande, sa voix se voulant calme.
— Nope.
Soupirant, il lâche son téléphone et modifie sa position. Désormais, il est allongé sur le dos, les yeux rivés vers le plafond. Je regarde son nez, puis sa bouche entrouverte. Puis le vert de ses iris se mêler avec l'obscurité. Je sais pas ce qu'il mate en particulier, ptêtre les posters. Ça doit lui plaire. Je me demande alors à quoi ressemble sa piaule à lui.
— Grave belle la photo là... c'est toi qui l'a prise ? il me désigne une photo accrochée au mur, représentant la mer.
— Ouais c'est moi. Avec l'appareil photo de mon père.
— C'est où ?
— J'étais en Espagne avec ma famille... pendant les vacances...
Kaï regarde encore un peu l'image. Elle est pas ouf, enfin elle est simple. Je me rappelle l'avoir capturée le dernier jour avant notre retour en France. Ce gars semble l'aimer en tout cas.
VOUS LISEZ
ÉTIENNE, & kaï
RomanceSalut, je m'appelle Étienne. Je viens de faire mon entrée à la fac et faut dire que ce nouveau monde me fout la trouille. Je ne connais personne et les cours sont difficiles. Je n'ai pas de potes et le lycée me manque de ouf. Je voulais tout abando...