Chapitre 15

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Tilly profite de ce que la Californie et Hollywood ont de mieux à offrir. Allongée sur un transat, elle s'est endormie à l'abri du soleil sous un parasol, bercée par une légère brise qui fait doucement bouger quelques mèches de ses cheveux. Son souffle est régulier et apaisé.

Abigail, quant à elle, est allongée sur le dos dans la piscine, se laissant flotter. Elle pourrait rester dans cet état toute sa vie. Depuis son arrivée et la découverte de l'océan, elle ne peut plus se passer de l'eau.

Kate est également installée sur un transat, mais elle est absorbée par son téléphone. Elle passe son temps à appeler, répondre ou envoyer des messages. Elle a relu à maintes reprises le texte modifié par ses amies.

Abigail, d'un mouvement, se retourne dans l'eau pour rejoindre les marches de la piscine et s'y asseoir. Kate observe les tatouages de son amie et vient s'asseoir au bord de la piscine pour discuter avec elle. Malgré leur différence d'âge de seulement quatre ans, leurs vies sont bien distinctes. Abigail a traversé un chemin sinueux, marqué par la tristesse et le malheur, mais elle est bien plus riche que Kate sur le plan affectif et mental. Elle a rencontré les bonnes personnes aux moments les plus critiques de sa vie. Tilly, Bethany, Kara, Sean, Shanna, Jay. Kate se demande quel rôle elle joue dans la vie d'Abigail. Qu'est-ce qu'elle peut lui apporter en dehors de son amitié ? Même si elle est prête à lui donner de l'argent et à lui offrir tout ce dont elle a besoin, Abigail refuse. Elle accepte simplement l'amitié d'Abigail et cette relation a apporté quelque chose d'incroyable dans sa vie : Tilly. La merveilleuse Tilly.

« Si on m'avait dit, quand je t'ai vue en concert à Londres, qu'un jour nous serions des amies proches, que je dormirais chez toi et toi chez moi, j'aurais eu du mal à le croire. Je t'adorais tellement avant. Tu étais l'une de mes chanteuses préférées.

— Étais-je ? Je ne le suis plus ? » s'amuse Kate.

« Tu étais à peine majeure quand tu as commencé, je regardais déjà tes vidéos sur les réseaux sociaux. Puis tu as percé. J'ai continué à te suivre, devenant une fan inconditionnelle. J'adorais ta musique, tes textes, ta présence sur scène, les photos dans les magazines. Tu étais belle, parfois boudeuse. Je te suivais sur Instagram, sur Twitter. Un jour, j'ai parcouru des kilomètres pour te voir en concert, dans un contexte familial compliqué, comme tu le sais. Imagine que tu rencontres une de tes idoles d'adolescence, un chanteur ou un acteur, et que du jour au lendemain tu deviennes sa meilleure amie. La relation star-fan explose. Je chéris le concert au Hammersmith, car c'était un moment magique : toi, la salle mythique, Londres. Et puis, il y a eu toi à la maison, moi ici, près de toi à discuter comme de vieilles copines au bord de cette piscine. Je ne vois plus la chanteuse mondialement célèbre, mais seulement mon amie Kate. Peu importe que tu sois riche, que tu aies une magnifique maison à Beverly Hills, que tu aies des fans qui te suivent partout, que tu aies un statut social bien différent du mien, que tu gagnes en une journée ce que je gagnerai en un an, ou que tu portes des vêtements des plus grands couturiers. Je ne vois que l'être humain, mon amie. Je n'ai besoin de rien d'autre, juste de ton amitié, de ta présence, de toi au naturel, sans prétention. Celle qui court pour arriver la première dans la cuisine, celle qui est sincèrement heureuse d'être avec nous.

— Mon amitié t'est acquise, Abby. Toi, Tilly et moi, nous sommes vraiment amies. Rien de superficiel, de faux, mais quelque chose de sincère.

— Alors, j'ai cet avantage sur tout le monde », dit Abigail en se redressant, enlaçant Kate avant de déposer un baiser sur sa joue. « Bon, je vais appeler Bethany, sinon elle va s'inquiéter ainsi que Shanna. »

S'enroulant dans une serviette, Abigail s'éloigne pour discuter avec sa sœur qu'elle n'a pas vue depuis deux jours, trouvant le temps long sans elle. Jamais elle n'avait été séparée de Bethany depuis qu'elle la connaissait et sa présence lui manquait. Jamais elle n'avait été proche de quelqu'un comme ça. Elle l'aimait, vraiment. Pas comme elle aime Tilly, mais pas comme on aime une sœur ou un membre de sa famille. C'était plus profond. Et être séparé de Bethany lui faisait bizarre, elle avait la sensation d'être une fleur que l'on n'arrose pas, qui se flétrit. Même entourée de Tilly et de Kate, elle ressentait un vide, un manque. Allongée dans le salon, sur un canapé, elle discutait avec Bethany, de tout et de rien, juste pour entendre sa voix et, raccrochant, elle s'endormit, comblée.

Second chances Tome 2/6 : AbigailOù les histoires vivent. Découvrez maintenant