6. Une biche à apprivoiser

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CHAPITRE 6

Asta Brahim Dieng

J'aurais voulu ne rien avoir entendu et juste quand j'allais sortir silencieusement, il se retourne et me voit.

- Excuse-moi, je te cherchais pour que tu me dises la posologie des médicaments.
- Allons manger d'abord et tu les prendras après, répondit- il en mettant son téléphone sur le canapé.

- Euh... oui. D'accord.
- Qu'est ce qu'il y a, tu ne veux pas descendre ?
- ...

J'hésitais à lui dire que je préférais rester ici, dans l'appartement.

- Non ... on peut desc... qu'est ce que tu fais ?

Ma voix était montée dans les octaves aiguës, en le voyant avancer vers moi avec un sourire carnassier.

- Rien, je viens pour caresser le visage de ma femme. Ça te dérange ?
- ...

Je ne peux rien dire. Il était à moins de 5 cm, ses pieds nus qui touchaient mes orteils, ses mains qui courent sur mes bras, son parfum qui m'enferme dans un doux cocon ...

- Asta
- ...
- Regarde moi

Je lève innocemment les yeux vers lui étant donné qu'il me dominait au moins d'une tête. Et là, avec toute la douceur du monde, il cueille mes lèvres entre les siennes.

Oh mon Dieu !

Il m'embrasse ! Un homme m'embrasse, Fadel m'embrasse ... je n'ai aucune idée de comment je dois réagir. Mais loin de se décourager face à mon mutisme, il insiste en m'attirant plus contre lui et en collant une main contre ma joue pour caler ma tête en arrière.
Je sens sa langue lécher mes lèvres avant de s'insinuer entre elles. Instinctivement, je les entrouvre et il envahit ma bouche, comme un conquérant.

C'était donc ça embrasser ?!

Sa langue taquinait la mienne, des fois, il me mordillait un peu la lèvre du bas ou celle du haut. Moi j'avais l'impression de planer, comme si on était hors du temps.
Je me dis que je devrais peut-être faire comme lui au lieu de rester amorphe. Alors je prends mon petit courage et je suce doucement sa lèvre du bas.
Il répond avec un grognement animal et me serre violemment contre lui. Son baiser se fait plus intense, plus sauvage. Collée à lui comme j'étais, je sentais forcément son érection contre moi.
Autant j'ai adoré son baiser, autant imaginer son pénis contre moi m'a aussitôt refroidi. Je m'arrête comme si j'avais été débranchée et j'essaie de sortir de ses bras.

- Hummmm...

Son grognement de protestation se répercute dans mon ventre où des millions de papillons se bousculent mais ça ne m'empêche pas de reculer plus fermement. Il me maintient un petit moment, son front contre le mien avant de me libérer. Je m'enfuis sans demander mon reste et ce n'est pas sur le pas de ma porte de l'appartement que je me rends compte qu'il y a un mécanisme pour ouvrir, un genre de clavier à chiffres.
J'en étais à hésiter à comment m'y prendre pour ouvrir la porte lorsque je sens la présence de Fadel derrière moi.

- Laisse moi te montrer comment ça fonctionne.

Mais walay j'ai à peine entendu ses explications, son corps dur collé au mien me perturbe au plus haut point. C'était vraiment bizarre comme sensation, autant il me procurait du plaisir autant j'avais l'impression de commettre un interdit. Par ailleurs, les souvenirs de cette nuit fatidique me remontaient en mémoire, même si je ne ressentais aucun dégoût avec Fadel. Son contact était plus respectueux de ma personne, plus ... pure.

- Essaie de ne pas oublier le code 9012 et tu appuies sur ENTRER. OK ?

En disant cela, il me colle encore plus. Je ressens la chaleur et la dureté de son corps derrière moi. C'est à peine si je réussi à répondre un oui audible. Mon corps était liquéfié contre lui. la main sur la poignée, j'hésite entre rester et continuer à savourer cette explosion de sentiments nouveaux ou partir et mettre fin à ce tumulte à l'intérieur de moi.

INESPÉRÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant