Chapitre 8
Labane : cérémonie festive qui se fait en l'honneur de la jeune fille vierge à son mariage. La famille de l'époux à travers ses tantes paternelles remercie la famille de la jeune épouse d'avoir bien éduquer leur fille en lui inculquant la pudeur et la chasteté.Anne Sophie Ndiaye
- De toute manière, que tu le veuilles ou non, nous viendrons après demain pour le labane. J'ai déjà convoqué les griots et la Badienne de la fille est d'accord.
-Quelle Badienne ?
-Khana Binetou, la sœur du père de Asta, sa Badienne directe. Elle au moins connait nos traditions et les respecte.
- Déjà, ce n'est pas une Badienne mais une mère, ensuite, qui t'as permis de l'appeler ? Où as-tu eu son numéro ? Pour qui tu te prends ?
-Je me prend pour la Badienne de Fadel, au même titre que toi. Moustapha est mon frère même si nous ne sommes pas de la même mère. Je suis autant une Ndiaye prestige que toi Anne Sophie. Alors redescends de tes grands chevaux. Je sais que tu fais tout pour nous éloigner de Moustapha mais sache qu'il est mon frère et que jamais tu ne pourras empêcher cela.
-Ndeye Sophie, tu exagéres nak.
- Louma fi exagérer ? Tu décides de trouver une épouse à Fadel sans me consulter alors que ma la magg (je suis plus âgée que toi). Tu t'entetes à me considérer comme masse négligeable dans les décisions de famille. Tu as trouvé une épouse à Fadel beu takk nako, wa khayrounn (et le mariage est déjà scellé, très bien, soit). Le mariage a eut lieu il y a presque une semaine et jusqu'ici, nous n'avons rien entendu. Alors j'ai pris la liberté d'appeler la Badienne de la jeune fille pour que l'on sache si oui ou non, la fille est vertueuse.
- Mais Ndeye Sophie...
- Toma (homonyme) j'ai déjà parlé. À après demain. Té diappal ni gueweul yi gueunn riss ndakarou dinagn fa teww (sache que les plus grands griots de Dakar seront à cette fête). Ne sois pas étonné qu'on parle de ce labane à la télé.Il ne servait à rien d'essayer de raisonner ma sœur. Je raccroche violement mon téléphone portable tout en regrettant les vieux téléphone fixes avec lesquels raccrocher au nez avait tout son sens. Mais ces nouveaux téléphone qui glissent mome. Pffff !
Je savais que l'épouse de Dramé allait nous créer des problèmes. Et voici, ça commence déjà. Elle aurait pu refuser l'offre de ma sœur, d'organiser un labane ou â la rigueur, m'aviser pour que je puisse gérer. Mais elle s'est empressée d'accepter la proposition de Ndeye Sophie.
Cette bonne femme ! Elle ne perd rien pour attendre. Oser venir chez moi insulter et frapper un membre de MA famille ?
Je me demande si cette femme est vraiment sa vraie mère parce qu'une mère ne peut avoir ce genre de comportement même si je n'ai pas enfanté, j'ai vu Fadel grandir et je peux dire que c'est mon fils et rien que pour lui, je donnerai ma vie alors imaginons un enfant qu'on a porté 9 mois ?? Ou bien, on a pas la même définition du mot « mère » elle et moi...
Bref, Il faut vraiment que je parle à Fadel et je devine déjà qu'il ne pas aimer ce que je vais lui dire.
Je lui laisse un SMS lui demandant de passer par mon appartement avant de monter voir Asta quand il rentrera du travail.Tieuy Ndeye Sophie !
De sept ans mon aînée, elle est la fille de mon père mais nos mères étaient co-épouses. Autant dire, qu'elles étaient ennemies. Toutes deux nous portons le même patronyme Sophie, qui est la mère de notre père, donc notre grand-mère. Mais cela, loin de nous rapprocher, nous a toujours éloigné, chaque mère essayant de faire de « sa » Sophie la plus proche de papa.
Nous vivions dans l'abondance et dans les mesquineries de nos meres. N'allez pas croire que je sois aveuglée par l'amour que je portais à ma défunte mère, je savais qu'elle n'était pas aussi sainte que ça. Elle a fait son lot de mauvaise actions et a aussi subit les mefaits de sa co-épouse.
Lorsque des années plus tard, notre père, sur son lit de mort nous a avoué être au bord de la faillite, moi et Moustapha avons décidé de rentrer définitivement au Sénégal pour redresser l'entreprise. En bon talibé, notre père a toujours géré son entreprise à la façon baol baol avec comme crédo, akh grawoul, talibé la, sama amm amm, gneupako mome (bof, ce n'est pas grave, je suis un talibé, mon bien est le bien de tous).
Nous nous sommes donc battu, moi et Moustapha pour redresser l'empire que le vieux Ndiaye avait monté. Mais dans cette bataille, seul notre demi-frère Omez est venu nous retrouver par la suite, ses frères et sœurs restant les bras croisés, attendant que tout s'écroule pour nous accuser de tous les maux.
Grâce à Dieu, et grâce à toutes nos économies à moi et Moustapha, nous avons réussi à nous trois à relever la boîte. L'expertise de Omez nous a été particulièrement précieuse et nous le lui avons toujours fait savoir. C'est durant cette période que Omez nous a découvert sous notre vrai jour, moi et Moustapha. Nous n'étions plus les enfant de la deuxième femme, celle qui est venue les séparer de leur père. Nous n'étions plus les enfants de la femme intéressée par la fortune de leur père.
Nous étions maintenant des collaborateurs, des associés, des enfants innocemment issus des secondes noces de son père. Nous étions devenus frères et sœurs.
Il a été témoins des coups bas de sa propre fratrie, il nous a vu entendre les pires insultes et ne pas répondre, il nous a vu tout faire pour que la fortune familiale ne sombre pas et tout ceci dans la plus grande équité
Depuis ce jour, en tant qu'ainé de la première épouse et par ricochet, notre aîné à tous, il a imposé son véto pour que moi et Moustapha ne soyons plus la proie des attaques incessantes de sa mère et de ses frères et sœurs. Même si cela nous a été d'un grand secours, il n'en reste pas moins qu'il subsiste de petites bassaisses comme celle-ci.
Mon Dieu !
Comment vais-je me sortir de ce mauvais pas ?
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INESPÉRÉ
RomanceINESPÉRÉ Chers lecteurs, Cette histoire, débutée sur Wattpad, a malheureusement été supprimée sans que je n'ai eu le temps d'en faire des sauvegardes. J'ai décidé de la réécrire. Ne soyez donc pas étonnés si vous observez des modifications et de...