Sokhna Diarra AïdaraMohamed Fadel commence à sérieusement me taper sur le système. Voici maintenant trois semaines depuis que je lui ai annoncé ma grossesse et il m'ignore superbement. Il décroche quand bon lui semble, me parle du bout des lèvres et s'empresse de raccrocher.
Je me demande qui est cette greluche qu'il a épousée. J'ai beau fouiller sur toutes les plateformes sociales, je n'ai rien trouvé, pas une seule photo.
Une femme qui réussit à rendre Fadel aussi fou d'amour... Qui cela peut il bien être?
Ma maman et moi avons surveillé avec beaucoup d'attention les mariages de la jet set sénégalaise mais aucun article ne faisait mention du mariage du seul héritier de la fortune Ndiaye Prestige.En parlant de ma mère, elle est tellement pressée que je retourne dans mon mariage qu'on pourrait se demander entre elle et moi, qui était l'épouse de Fadel. Mais je la comprends, les sommes astronomiques que mon mari me donnait comme argent de poche lui manquent. Bien qu'elle soit l'épouse d'un grand Cheikh Sherifien, il n'en reste pas moins qu'elle était très mondaine. Complètement à l'opposé de son époux, mon père, qui lui, faisait tout dans la sobriété et le dénuement le plus strict.
Lorsque Fadel m'a répudiée après que je l'eus trompé avec son ami, mon père m'a aussitôt rapatriée en Mauritanie. C'est à l'annonce de ma grossesse qu'il s'est laissé attendrir par les supplications de ma mère et qu'il m'a permis de revenir à Dakar. Il m'avait cependant imposé la présence de deux Saïda pour me chaperonner à tout moment et veiller à ma grossesse.
Grâce à la complicité de ma mère j'ai réussi à leur échapper deux fois pour voir Fadel. Mais ce subterfuge ne pourra pas éternellement durer. Il fallait que je mette plus de pression sur Fadel pour qu'il vienne voir mon père et que je puisse retrouver mon foyer.
Même si je savais que Badienne m'attendait de pied ferme, je préférais mille fois être là bas, où toutes les boniches étaient à mon service, plutôt que de rester dans cette prison dorée où mon père m'avait enfermé.J'explique à ma mère qu'il faut que je revois encore Fadel. Mais cette fois ci il fallait que ce soit le soir et chez lui, et, j'espère, en présence de son épouse.
Elle accepte de détourner l'attention des Saïda.
À 20h, je me glisse hors de la maison et après un échange de billet mauve, le chauffeur de mon père accepte de me déposer chez Fadel. Grâce à Dieu, je vois sa Range garée devant le portail. Il était donc là.- Kharma, dis je au chauffeur. Douma yagg inchallah. (Attends-moi, je ne durerai pas)
La main tremblante, je sonne à la porte. Mon cœur battait à tout rompre, parce qu'après tout, je ne savais pas ce que j'allais trouver en venant ici. Et je ne savais pas non plus quel serait le dénouement de cette visite mais il fallait que je tente le coup.
Tonton Sidi, le vieux homme à tout faire arrive et m'ouvre la porte. Sans lui laisser le temps de se remettre de sa surprise, je salue rapidement et avance avec assurance vers la maison.- Euh... Madame ... ?
Je feins de ne pas l'avoir entendu et je continue résolument. Une fois dans le hall d'entrée, je lance un Salamoualeykoum à la cantonade comme personne ne répond, je me dirige vers l'escalier qui mène aux appartements du fils héritier.
Mon pied gauche n'a pas encore rejoint le droit sur la première marche de l'escalier que j'entends une voix goguenard derrière moi.- Waleykum Assalam. Sokhna no deff way. (Que la paix soit sur toi également. Comment tu vas)
Cette vielle sorcière !!!
Je me reconstitue vite une mine de circonstance et je me retrouve pour faire face à Badienne.- Badienne ! Ndiaye Ndiaye.
Je force une génuflexion douloureuse, comme si le poids de mon ventre ne me le permettait pas mais que je m'efforçais par politesse.
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INESPÉRÉ
RomanceINESPÉRÉ Chers lecteurs, Cette histoire, débutée sur Wattpad, a malheureusement été supprimée sans que je n'ai eu le temps d'en faire des sauvegardes. J'ai décidé de la réécrire. Ne soyez donc pas étonnés si vous observez des modifications et de...