Ndeye Coumba Dramé
Je ne sais pas comment Badou a fait pour avoir mon numéro de téléphone.
Je pensais pourtant experte dans l'art de disparaitre sans laisser de traces.
Certainement, Fatou Bintou y était mêlée.
Cette peste !!
Si jamais le bon Dieu me donne la force de sortir de tous ces problèmes totalement indemne, je m'occuperai personnellement d'elle.
Mais un autre soucis est venu se rajouter à Badou : le procès de Dramé.
J'ai accepté de témoigner contre Asta, ma propre fille pour que son bourreau et violeur s'en tire.
J'ai accepté de le faire mais cette décision me pèse.
Il y a une semaine en arrière, je n'aurais eu aucun scrupule. Mais après avoir moi même été violée par Badou, il y a quelques jours, je savais l'horreur que c'était de recevoir un pénis inséré de force dans ses entrailles.
Je ne savais pas quoi faire.
Et l'avertissement de Karamoko résonnait sans cesse dans mon esprit.
Flashback
J'étais à Sendhou, dans la case du vieux féticheur.
Voici plus de dix ans que je venais ici et rien n'avait changé. Tout semblait être figé dans le temps, de la décoration macabre de la case puante aux rides profonds du visage de Karamoko.
Il avait consulté ses génies pour que je sache où en était ma vie et quelles décisions prendre pour la suite.
Il avait vu Dramé, vu Asta, il m'avait vu moi, il avait vu Mboup, Ibou Dieng...
Il avait vu toute ma vie.
Il a tout vu sauf Badou.
- Kingey weurr ni, beugoul kou ko guiss. Mo la ndieukk diogg té lakkouna fou sori. (Celui que tu cherches à cerner a pris les devants pour passer entre les mailles des filets)
Il parlait de Badou.
Bon ... Je me contenterai de la potion pour ferrer Dramé et de l'œuf qui était supposé contenir la langue de Serigne Mboup.
Je me lève donc pour prendre congé de Karamoko quand il rajoute ceci à mon endroit :
- Laisse la tranquille. Dafa doy(ça suffit) ! Nangotougnou torokhal ( il est temps de mettre fin à l'humiliation). Essaie encore et nous nous lèverons contre toi et nous te détruirons.
La stupéfaction me saisit si fort que je laisse tomber mon sac à main. Karamoko avait les yeux révulsés et le cou penché sur le côté.
Il était comme plongé dans une transe soudaine, comme si plusieurs autres personnes utilisaient son corps pour s'exprimer en même temps.
Fin du flashback
J'étais presque convaincue que les voix qui avaient pris possession de Karamoko parlaient de Asta.
La peste soit cette fille !
Avant même sa naissance, je la détestais déjà. Son père était obnubilé par elle. Il l'a voulait tellement que j'en devenais transparente à ses yeux. J'avais cessé d'être une épouse pour devenir un ventre, un utérus à remplir.
VOUS LISEZ
INESPÉRÉ
RomanceINESPÉRÉ Chers lecteurs, Cette histoire, débutée sur Wattpad, a malheureusement été supprimée sans que je n'ai eu le temps d'en faire des sauvegardes. J'ai décidé de la réécrire. Ne soyez donc pas étonnés si vous observez des modifications et de...