11. Révélations

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Chapître 11.

Asta Ibrahim Dieng

J’émerge progressivement de mon sommeil et la première pensée qui me vient en tête est « Alhamdoulila ».
Gloire et louanges à Dieu tout puissant !
Après toutes ces années de calvaire, j’ai l’impression que la vie me tend enfin une perche. J’ai trouvé en cette famille, le doux cocon affectueux dont j’ai toujours rêvé.
J’étire tout doucement mes membres, sentant encore une douleur tirailler entre mes jambes. Un sourire se dessine tout seul sur mes lèvres. Jamais je n’ai pensé qu’il était possible de faire tout ce que Fadel m’avait fait.
Seigneur !!!
Juste à y penser, je me tord de plaisir et mon sourire s’élargit.
Chaque fois que je pensais avoir atteint le sommet, il rigolais en me disant « li échauffement la rek bébé, kharal ba nga rodé, dinga kham ni lepp deugg leu ! » (ce n’est que le début du commencement. Le temps que tu t'habitues un peu plus à moi, tu sauras que ce n’est guère une promenade de santé).
Comme s’il était possible de ressentir plus que ce qu’il me faisait vivre actuellement.
Le pire, c’est son air innocent qu’il aime afficher entre deux parties de plaisir. Le contraste était saisissant.

Alhamdoulila !! (Dieu merci)

Je roule entre les draps, le bonheur dans le cœur.

***

Ouley devait venir passer la journée avec moi. Avec le tintamarre du Laabane, nous n’avons pas pu discuter tranquillement.
Elle n’avait pourtant pas cessé de se moquer de moi et je savais qu’elle n’en avait pas encore fini.

En effet, dès qu’elle débarquât, elle commençât à rigoler. Après les présentations à badienne, on monte dans mes appartements. À l’instant où la porte se ferme, elle commence :

- Boy fils, alors ? Avec un petit clin d’œil stupide.
- Cheuuuu Ouleymatou Seck, ça suffit nak.
- Mdrrr ! Khay mais je n’ai rien dit. 
- Go
- Wa ana sougnou dieukeur bou mignon bi ? Asta do Wakh Fadel mou présenter ma cousin wam yi, comme siss na siss bou takh amoul rakk amoul magg. (Alors où est notre mari ? Dis moi, Fadel n'aurait pas un cousin avec qui je pourrais me mettre vu qu'il est tellement radin qu’il n'a pas eu de frère ? )
- Ey Ouley, respire. Tu vas t’étouffer avec autant de mots à la seconde.
- Ha Asta bima dougg sé beu tey yangui mey tendance. Hannnn danga gnam affaire yi rek beugg ma diay graw. (J'ai remarqué que tu fais ton espiegle depuis que tu as goûté à la chose). Wa mais avant tout, raconte !!! Je veux tous les détails. Petite cachottière va !
- Ey Ouley
- Khoookhooo Ouley rien du tout ! Raconte la wakh. Tey mome tu ne m’échapperas pas.

Quasiment sous la torture, elle me contraint à tout lui déballer dans les moindres détails.

- Safonn na ? (Ça t'a fait mal? )
- Oui ! Très !
- Pourtant j’en connais qui disent que c’est supportable.
- Bon, après, je suppose qu’il y a des circonstances qui … qui ….

Ma voix se brise un peu alors que des souvenirs de mon viol remontaient à mon esprit.
J’avais cette phobie, enfouie au fond de moi, que mon viol m’avait réduit. Qu’il m’empêcherait de jouir de tout ce dont une femme devait se targuer.

- Ouley… je …
- Hey ! Qu’y a-t-il ma belle ? Heeee pourquoi tu pleures ? Qu’est ce qu’il y a ?

Tout de suite, Ouley s’alarme. Elle a toujours été très maternelle avec moi. Mais il m’était impossible de lui raconter. Elle ne comprendrait certainement pas, j’avais peur qu’elle ne me juge comme mes sœurs ou qu’elle me prenne pour une menteuse.
Je fais passer mon émotion soudaine sur le dos de la douleur de la première fois.
Rassurée, Ouley commence à fantasmer sur son futur mari milliardaire qui lui offrira un laabane aussi prestigieux que le mien.

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